Feel it !




Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

mardi 10 novembre 2015

Les pensées ne sont jamais un obstacle


La plupart des approches existantes d'ordre thérapeutique ou de développement personnel - avec ou sans caractère dit spirituel - s'entêtent à mettre l'accent sur la diminution du nombre des pensées pour amoindrir le stress et l'agitation. Nombreuses et variées sont les techniques qui tentent de juguler les pensées dites négatives et de promouvoir les pensées dites positives pour que la personne ait une meilleure vie. C'est ce qu'on appelle communément "la gestion du stress".

En réalité, les pensées ne constituent jamais un problème en soi. Le soi-disant problème vient de l'erreur qui consiste à croire que les pensées sont les nôtres et qu'elles nous appartiennent en particulier. La raison de notre stress et de notre agitation provient du fait que le "je" dont nous rendons responsables l'apparition ou la disparition des pensées n'existe simplement pas et n'est rien d'autre qu'une autre pensée. C'est l'idée crue que cela nous appartient qui crée le malaise. Le malaise que l'on ressent corporellement vient toujours du fait que l'on prête foi à une idée erronée. Le corps n'aime pas le mensonge même celui qui se réalise avec le consentement du Grand Prestidigitateur Lui-même.


Comment est-il possible de le réaliser ? Permettez simplement qu'une attention soutenue -neutre et bienveillante - accueille le soi-disant "moi" vers lequel les pensées semblent pointer. Puis, demeurez quelques instants dans cette observation d'explorateur scientifique qui ne cherche à défendre aucune cause, ni aucun point de vue. 

Il se peut que pendant cette veille les pensées vous suggèrent d'aller regarder un film, de lire un livre, de vous rappeler d'appeler un ami, que cela ne sert à rien, que de toute façon le "moi" existe bien, que remettre cela en question est ridicule, que c'est trop mental ou intellectuel. La pensée essaiera peut-être pendant cette simple vérification pleine de bon sens de vous jouer son habituel tour de passe passe, en vous persuadant qu'il est temps d'aller dormir ou de s'atteler à une activité bien plus intéressante. La pensée fait son boulot en essayant de vous distraire. C'est de bon ton. Mais pour une fois, vous ne vous laissez pas distraire et permettez au prétendu "moi", penseur de vos pensées d'apparaître en toute innocence au sein de l'attention neutre et bienveillante que vous offrez sans compter pour le "besoin" de la Vérité elle-même.

Que se passe-t-il ? Rien. Ô miracle ! Serait-ce possible que cette histoire de moi pensant les pensées soit un canular, une mauvaise blague, un scénario sans acteur et sans auteur ? Voyez par vous-même ce qu'il en est ? Vous êtes votre propre autorité, la seule autorité qui compte lorsqu'il s'agit de faire une expérience authentique et directe.

Réalisez que le mirage d'un " je pensant" ou d'une prétendue entité séparée ne peut en aucun cas soutenir ce regard sans personne. Sous la lumière de la pleine conscience, le fantôme du moi se dissout aussitôt, révélant par la même occasion qu'il n'avait jamais vraiment existé. 




Vous avez toujours été le sans forme accueillant la forme de tout ce qui apparait dans l'instant, y compris la pensée "moi".

Vous n'avez jamais cessé d'être la Présence consciente, au sein de laquelle le monde (perceptions), le corps (sensations-émotions) et le mental (flux de pensées) naissent et meurent.

Le secret de toute révélation se trouve dans l'honnêteté* du regard. Le trésor que nous sommes se révèle toujours dans l'intensité d'une attention impersonnelle.

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.


Ce doigt pointe justement vers notre absence de visage, notre absence d'entité séparée,  notre parfaite absence de penseur pensant les pensées...
Ce doigt pointe vers le lieu sans dimension de l'étonnement d'être, ce en quoi tout prend forme.

* Le mot honnêteté est ici utilisé sans connotation morale mais entendu comme un regard non encombré de mémoires et de préférences, un regard ouvert, sans préjugés, sans angle mort, sans attente et sans cause.

10 commentaires:

  1. Salut,
    Il y a selon moi un peu de confusion là-dedans...

    "En réalité, les pensées ne constituent jamais un problème en soi."
    Jusque là ok.
    C'est pourquoi la vraie gestion du stress ne consiste effectivement pas à avoir moins de pensées ou de bonnes pensées, mais bien à trouver la juste distance par rapport à elle afin qu'elles ne nous affectent pas.
    C'est ce qu'on appelle arrêter de les "saisir".

    "Le soi-disant problème vient de l'erreur qui consiste à croire que les pensées sont les nôtres et qu'elles nous appartiennent en particulier."
    Stop. Ça n'est qu'un bout du problème : qu'elles viennent de moi ou d'ailleurs je m'en fiche ; dès lors que je ne les saisis pas (bis), elles peuvent aller et venir et ne pas me poser de pb.

    "La raison de notre stress et de notre agitation provient du fait que le "je" dont nous rendons responsables l'apparition ou la disparition des pensées n'existe simplement pas et n'est rien d'autre qu'une autre pensée."
    Ok avec ça, mais là on change de sujet.
    Il y a d'abord un rapport erroné à la pensée à travers lequel on les prend pour existante, comme étant nôtres si l'on veut, on s'en empare, discute avec etc.
    Puis il y a ensuite ce foutu "je" qui croit exister et centraliser tout le processus. Mais comme ce n'est qu'une pensée de plus, il n'est pas à l'origine de la saisie sur ce qui s'élève d'instant en instant dans notre esprit. L'esprit est créatif de toute façon, et la croyance en l’existence du Je n'y est pour rien.

    "C'est l'idée crue que cela nous appartient qui crée le malaise. Le malaise que l'on ressent corporellement vient toujours du fait que l'on prête foi à une idée erronée."
    Non, c'est la saisie (ter) -désolé mais c'est le meilleur mot pour le processus consistant à enfourcher les pensées au lieu de les laisser aller et venir librement-. Le malaise ne vient que de cela, et non de prêter foi à au contenu d'une pensée. Prêter foi à son existence suffit à nous rendre plus ou moins mal, selon ce qu'elle dit et l'état dans lequel elle nous met.
    Et puis pour les plus opiniâtres, peut-être découvrira-t-on qu'elles n'ont en fait aucune existence intrinsèques, qu'elles sont vides d'essence propre...alors là, pourquoi s'en faire puisque ce grand jeu n'est qu'une illusion :)

    "Le corps n'aime pas le mensonge même celui qui se réalise avec le consentement du Grand Prestidigitateur Lui-même."
    C'est qui ?
    Je suis fasciné que des gens puissent réaliser cela grâce aux exercices de Douglas H.
    Moi ça me dit pas grand chose et ne m'a pas aidé à voir la folle liberté non entravée de l'esprit ;) !!!

    RépondreSupprimer
  2. Salut François,

    Merci pour ce retour.

    Peut-être parlons nous de la même non chose avec des mots différents ? EXPLORONS.

    Ce que tu appelles saisir suppose un « saisisseur », donc un penseur des pensées, une entité « moi » séparée qui pense et donc saisit les pensées, qui est au contrôle, qui peut gérer les pensées, choisir les pensées, arrêter les pensées, et éventuellement se sentir coupable ou fier d’avoir eu certaines pensées et pas d’autres. Sans saisisseur pas de saisie, pas de problème, pas de souffrance, pas de sentiment de séparation.

    Il n’y a jamais eu de saisie des pensées en réalité. Car il n’y a personne pour s’en saisir.
    Il est essentiel de voir et de réaliser pleinement cela pour voir que ce que l’on est n’a jamais fait partie du rêve, que ce que l’on n’est ne peut pas être le corps ou le mental, qui sont perçus, mais ce qui est toujours Présent, être, tout simplement. Voir que cela n’est pas localisé et n’a ni commencement ni fin.
    Ce qui « ressemble » à ce que tu appelles un acte de saisie semble perdurer grâce à la croyance qu’il y a quelqu’un qui les saisit. Réaliser l’absence de « saisisseur » fait immédiatement arrêter l’adhésion à la pensée.

    Tu me cites : "La raison de notre stress et de notre agitation provient du fait que le "je" dont nous rendons responsables l'apparition ou la disparition des pensées n'existe simplement pas et n'est rien d'autre qu'une autre pensée."
    puis tu écris : Ok avec ça, mais là on change de sujet.

    En est tu si sûr ?

    Ne sommes nous pas justement au cœur du Sujet ?

    C’est la croyance dans un Je séparé localisé dans un sac de peau à forme humaine qui nous donne le sentiment d’être séparé.

    RépondreSupprimer
  3. C’est la croyance dans un Je séparé localisé dans un sac de peau à forme humaine qui nous donne le sentiment d’être séparé.

    Tu dis « l’esprit est créatif. » Si ce que t’appelle l’esprit est la Vie alors oui, mais si ce que tu nommes esprit est un esprit personnel alors c’est un mirage.

    Et si pour toi « penser que le mot saisie est le meilleur mot », c’est ok. Pourquoi pas., bien sûr ? L’important néanmoins, c’est l’ivresse. L’étonnante ivresse de l’étonnement d’être. L’important est de vivre ce dont on parle, pas d’avoir raison. Avoir raison c’est bien, mais au final on n’a que raison. La difficulté ici réside dans le fait que nous pointons vers quelque chose qui est Un avec des mots qui fragmentent et divisent.
    Après, il est clair que la formulation peut parfois être plus ou moins claire, lourde, maladroite, ambigüe. Parfois aussi, au-delà même de la formulation purement intellectuelle, les mots et les effets de style peuvent générer quelque chose qui est au-delà de la pensée, comme la poésie par exemple…

    En ce qui concerne la phrase "Le corps n'aime pas le mensonge même celui qui se réalise avec le consentement du." Je t’accorde que cela peut prêter à confusion. Il y a une personnalisation du corps (c’est de l’humour) pour exprimer que le corps est naturellement sans identité imaginaire et que c’est l’idée de s’identifier à ce corps de façon personnelle qui donne lieu aux tensions psychologiques installées dans le corps.
    Dés que le corps se tend, c’est qu’il y a identification à une pensée erronée. Cela peut être exploré et expérimenté dans un travail d’investigation directe à chaque instant.
    Si tu n’en es pas convaincu, et si tu as néanmoins la curiosité d’explorer cela de façon sincère, je t’invite à venir explorer cela au cours d’une rencontre (gratuite).

    Si tu n’en es pas persuadé je t’invite à faire l’expérience suivante :
    Prends une souffrance personnelle. Et considère là en tant que Ceci est ma souffrance et ressens que cela fait de la considérer ainsi pendant au moins 20 secondes.
    Puis prend la même souffrance et considère-là en tant que « Cela est une souffrance » et ressens ce que cela fait pendant 20 secondes au moins.
    Observe ce qui se passe au niveau corporel et fais moi un retour. ;-)

    Quand au « Grand Prestidigitateur Lui-même », c’est une façon humoristique ( mais qui - je te l’accorde - peut prêter à confusion) pour désigner la Conscience endormie qui se rêve entité séparée et semble tant que ce rêve est pris pour vrai installer un sentiment de séparation dans le corps qui en souffre et se rebelle, ce qui parfois donne aussi une occasion à la Conscience de s’éveiller à sa véritable nature de Conscience, permettant par là même que le rêve ne soit plus pris pour la Vérité. Le rêve est vu comme un rêve.

    La Cdifficulté réside dans le fait que la Conscience ‘(a Vie) est à la fois Une et multiple. C’est totalement incompréhensible pour le mental linéaire et cependant tellemnt évident lorsque la Nature illimitée et impersonnelle de la Conscience se révèle en tant que ce que tu es. Et cela amène parfois à pointer de façon paradoxale et à trop jouer sur les mots, pour insister sur ce Jeu qu’est la Vie et la plasticité incroyable de la conscience.

    Puis tu dis : « Et puis pour les plus opiniâtres, peut-être découvrira-t-on qu'elles n'ont en fait aucune existence intrinsèques, qu'elles sont vides d'essence propre...alors là, pourquoi s'en faire puisque ce grand jeu n'est qu'une illusion :) »

    RépondreSupprimer
  4. suite de la réponse ...
    En effet. Quand on voit que tout est Conscience on ne s’en fait pas. Mais tant qu’il y a sentiment de séparation, il peut y avoir recherche.
    Je ne sais pas pourquoi certains s’en font et d’autres non ? C’est un mystère. Chez certains êtres il y a ce pressentiment de la Vérité qui mène vers une recherche profonde. Chez d’autres, une vie de famille et un métier intéressant suffisent pour ne pas se remettre en question.

    Donc ici, le grand Prestidigitateur désigne la Conscience qui dans le jeu de la manifestation joue à s’oublier en partie elle-même en tant que l’Unique et se prendre pour une partie, peut-être pour la joie de se retrouver à nouveau ? Le Grand prestigiditateur désigne la Vie qui est sans pourquoi, sans cause et sans but.

    Les exercices de Douglas Harding sont des pointeurs merveilleux. Reconnaître dans l’instant que tu es l’espace dans lequel les formes et les couleurs apparaissent peut suffire à quelqu’un de « mûr » pour réaliser qu’il est l’Absolu. Voir que le face à face est une fabrication mentale postérieure au face à espace peut conduire un être à se reconnaître Un avec l’ « autre » et le monde. Et dir avec Krishnamurti : » Je suis le monde ».

    Chaque être humain en fonction de sa sensibilité, de sa maturité de son intelligence, de son authenticité, de son histoire, de ses gênes, de son environnement socio-culturel et d’un milliards de facteurs différents résonne plus ou moins avec certains pointeurs. Que tu ne résonnes pas avec ceux de Douglas n’empêche rien pour toi. Il y a plein de couleurs différentes qui expriment la lumière Une de la non dualité, des voix et des pédagogies multiples. Maintenant, si jamais tu es profondément curieux et persévérant, je t’invite à aller à un atelier gratuit avec José et Lorène Leroy qui offrent des soirées gratuites pour pratiquer les expériences de Douglas chez eux à Paris ( voir le site de la vision sans tête).pour peut-être être surpris, qui sait ?
    Les exercices de Harding invitent à un étonnement direct. Ce n’est pas parce que cela n’a pas produit un étonnement pour toi à un instant t que ce n’est jamais possible d’être étonné par le fait de découvrir ton absence de tête, lorsque tu ne fais pas référence à la mémoire. Qui es tu lorsque tu ne penses pas ?

    Les exercices de Douglas Harding représentent pour moi un pointeur génial mais néanmoins un pointeur parmi d’autres. Le démantèlement des fausses croyances se fait également par une investigation directe et l’exploration patiente et expérientielle de la nature de la réalité.

    Puis, l’article ne portait pas du tout exclusivement sur la voie de Harding, même s’il est évident que j’adore les photos en vision sans tête. Ils peuvent faire réaliser à certains que dans l’instant le monde est perçu non par deux yeux mais par un grand ouvert conscient, sans dimension et sans limites. C’est simple, laïque, œcuménique, ludique et résume sans mots 3000 ans de non dualité d’une façon rafraîchissante et originale.

    Belles éclosions à toi François,

    Amor Fati,

    Dan

    RépondreSupprimer
  5. Salut,

    Les mots que j'utilise sont un peu différents parce qu'ils pointent selon moi une façon de voir la pratique, d'orienter sa méditation etc. plus proche de mon expérience.
    Mais sur le fond je pense que l'on parle de la même chose. Pinaillage de méditant :))

    Par exemple : "Réaliser l’absence de « saisisseur » fait immédiatement arrêter l’adhésion à la pensée." Tout à fait d'accord et c'est logique. Ça va de paire !

    Je pense que la saisie des pensées et du "saisisseur" participe de la même erreur, c'est un processus automatique qui se reproduit d'instant en instant, tantôt envers les pensées, tantôt envers soi, tantôt envers le monde extérieur.

    La liberté vient alors du fait d'user cette saisie, où qu'elle se greffe, jusqu'à perdre ce sentiment de séparation.

    Ça va mieux, là ? ;)

    RépondreSupprimer
  6. Oui... ;-) Et à chaque instant, c'est à dire m
    Maintenant, il nous est donné de réaliser que nous sommes cette liberté absolue, cette Présence omniprésente et consciente qui ne dépend d'aucune manifestation pour être mais dont toute la manifestation dépend.

    RépondreSupprimer
  7. Salut François,

    Encore quelques mots pour tenter de pointer avec plus de clarté vers le Mystère qui nous éclaire. Lorsque je parle du "Grand Prestidigitateur", je fais référence à la nature magique de la Conscience à son insatiable créativité, à son caractère totalement libre, illimité et omniprésent. La Conscience est totalement libre. Et c'est sa liberté que de momentanément s'oublier dans la forme et de se croire séparée. Tant que cet oubli persiste (par le processus de l'identification à un corps-mental par exemple) aucune autre liberté n'est possible, sauf celle de s'en souvenir.

    C'est pourquoi l'invitation essentielle d'un Satsang est de se rappeler au Soi, la Présence Consciente et illimitée que nous n'avons jamais cessé d'être.

    Mais tant que Je s'oublie, que j'oublie que Je suis Conscience, il n'y a aucune liberté. C'est pour cela que Krishnamurti a intitulé un de ces livres : "La Première et le Dernière Liberté".

    Même si dans l'absolu, nous sommes toujours la Conscience illimitée, il semble parfois que nous soyons limités et tant que nous le croyons nous l'expérimentons également. Nous expérimentons ce que nous croyons.
    Dés que nous nous prenons pour un moi séparé partageant le destin d'un sac de peau à forme humaine nommé corps, nous nous sentons irrémédiablement limités et nous expérimentons la souffrance et la peur de mourir. Nous nous percevons comme mortels et il semble que notre joie dépend des tribulations relatives de ce corps-mental-ci, de son histoire, des évènements, des situations, des rencontres, des autres, du monde, de la météo.... C'est l'oubli de l'Être. La Conscience s'expérimente comme étant prisonnière de sa propre projection, de son propre rêve. Elle oublie momentanément sa véritable nature et fait l'expérience d'une sorte de torpeur. Elle sombre dans l'ignorance.

    C'est alors que la Conscience a le pressentiment étrange de s'être écartée de sa propre Vérité, elle pressent une sorte d'éloignement d'elle-même, comme si elle s'était perdue et avait le besoin de se retrouver totalement. Elle ressent un sentiment de séparation et recherche la complétude. Nous avons tous connu cette nostalgie de notre propre Unité. Mais tant que notre attention est par distraction attirée par les accomplissements dans le monde, tant qu'il y a l'espoir de se trouver dans les expériences, nous passons à côté de la source de l'attention où se trouve justement la Plénitude.

    Comme le Je est encore identifiée à un corps-mental, cette recherche s'opère sur le mode de la perspective limitée d'un corps mental. Or, le corps-mental a un certain nombre de représentations liées à ses conditionnements de ce qu'est le bonheur et vise à la satisfaction matérielle, amoureuse, amicale, professionnelle, sensorielle, à la gratification, à la reconnaissance, à obtenir une sorte de sécurité et d'intensité dans les choses et les expériences. Elle cherche toujours dans l'ailleurs et un plus tard la Complétude. L'entité séparée est programmée pour opérer de cette façon et voile ainsi paradoxalement la Conscience qui est déjà présente.
    (suite)

    RépondreSupprimer
  8. ... (Suite) ...

    Pour le réaliser la recherche doit s'arrêter d'une façon où d'une autre.

    Pour s'arrêter, la recherche doit être vue pour ce qu'elle est : un processus de voilement de la Conscience.

    On est ici au cœur du paradoxe le plus incroyable de cette Vie. Et c'est au centre même de ce tour de passe passe du "Grand Prestidigitateur" que Le Grand Prestidigitateur (La Conscience Une) se rend compte Lui-même de son propre voilement à lui-même. C'est un peu comme si la Conscience magique s'était prise momentanément dans les filets de sa propre magie. C'est comme si la Conscience prenait son pied en se perdant pour le simple plaisir de se retrouver encore et encore... Encore.... ;-)

    Tant que la Conscience est identifiée à un corps-mental, à une entité séparée, cette recherche de complétude se fait obligatoirement au travers de la visée d'expériences particulières et de situations, de connaissances objectives qui inévitablement creusent encore plus profondément le sentiment de séparation et de manque. La quête de remplissage dans les choses et les expériences ressemble à l'histoire des Danaïdes et de leur tonneau percé. Le manque d'amour et le besoin de ceci ou cela sont le puits sans fond de la condition humaine. La Conscience oublieuse d'elle-même ne réalise pas qu'elle est elle-même ce qu'elle cherche. La recherche est précisément ce qui la voile à elle-même.

    La bonne nouvelle (étymologie du mot Evangile) c'est que finalement, quelle que soit la réussite de la Conscience à se cacher elle-même et à se croire séparée, elle finit toujours par se retrouver. C'est comme si son souvenir d'elle-même était toujours plus grand que son oubli d'elle-même.
    Et c'est comme ça, car avant même de croire (ou rêver) être autre chose que ce qu'elle est, avant de sembler devenir autre chose qu'elle-même (une personne choisissant ses pensées et posant ses actes par exemple), la Conscience est d'abord et toujours elle-même. La Conscience préexiste à toute expérience. Lorsque j'expérimente que "je suis triste", je crois être enfermée dans la tristesse. Puis je peux réaliser qu'en réalité la tristesse apparaît en moi et non le contraire. Je Avant d'être triste, Je suis. Le ""Je suis" qui est est sans attributs, libre et en paix. Le Je véritable n'est ni triste ni joyeux, il est présent et conscient. Sat Chit Ananda. Je réalise la primauté de l'Être que Je suis. Nous le réalisons dans l'instant en nous rendant compte que nous sommes conscients d'être conscients et en réalisant que cela est notre conviction intime et absolue. Nous réalisons que cette conviction n'a pas besoin de la mémoire, des pensées ou des perceptions pour se réaliser. C'est la Conscience elle-même qui réalise sa propre nature de Conscience.

    RépondreSupprimer
  9. Je pense François que c'est ce jeu de passe passe entre les deux changement de point de vue, point de vue relatif et point de vue absolu, qui t'a momentanément gêné et qui t'a fait dire que cela paraissait confus dans le texte.
    Cela arrive très souvent en Satsang. L'enseignant à l'aise avec les concepts, passe rapidement du point de vue relatif au point de vue absolu. D'où bien sûr l'importance de la pédagogie et de la clarté.

    Tout ceci n'est qu'un élan amoureux, infiniment amoureux de l'Infini, pour reformuler l'informulable, pour pointer amoureusement avec des mots et des concepts qui divisent l'indivise réalité.

    Ce qui semble vrai à un instant ne l'est que de façon temporaire et toute vérité relative et conceptuelle a vocation à être destituée ou reformulée plus tard pour s'accorder au plus juste avec la capacité de compréhension du moment et ainsi approcher avec le plus d'humilité possible le Silence que nous sommes et d'où tout émerge.

    Reformulons encore pour le plaisir de pointer vers l'indicible Mystère.

    Du point de vue de la Conscience identifiée à un moi - la Conscience qui s'oublie elle-même - la recherche apparaît toujours comme le trajet du retour vers elle-même, tandis que du point de vue de la Conscience réalisée (la Conscience consciente d'elle-même en tant que Conscience), toute recherche apparaît comme un éloignement d'elle-même. Bien sûr, dans tous les cas de figure la Conscience ne va jamais réellement quelque part, elle n'évolue pas, elle n'est jamais en chemin, elle demeure dans le Silence immuable et imperturbable d'elle-même.

    La Vie est une putain de farceuse. La Vie est un Jeu où la Vie joue tous les rôles. Tout ceci n'est pas sérieux. Sérieux c'est être figé, coller aux mots et aux concepts. C'est profond mais jamais sérieux. C'est un ressenti. C'est pour cela que j'aime partager ce que j'appelle des jeux de révélation. Ces derniers, en mimant le Jeu incessant de la Vie elle-même, nous amènent au centre de la Croix, le lieu sans lieu de la métanoïa, là où l'horizontale et la verticale coïncident, là où le "je fais semblant de savoir" est mis à nu et se mute en un authentique "je ne sais pas" ouvrant la porte sur la véritable Co Naissance.

    Merci François d'avoir inspiré cet élan vers plus de clarté dans la formulation.

    RépondreSupprimer