Feel it !




Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

samedi 16 avril 2016

Je suis le Sans Forme se manifestant dans toutes les formes


De moi le monde se déploie et en moi il se dissout,
Comme un bracelet fondu en or,
Un pot s’émiettant en argile,
Une vague se résorbant dans l’océan.
Je m’adore moi-même
Que Je suis merveilleux,

Je ne peux mourir.   

Ashtavakra Gita *

Je suis le Sans Forme épousant toutes les formes nous dit L'Ashtavakra Gita. Je suis le Rêveur cosmique rêvant tous les rêves nous dit le Vasishta Yoga*. Tous les grands textes traditionnels, les mystiques authentiques et tout être réalisant sa véritable nature nous chantent cette expérience directe d'Unité entre la forme et le sans forme.


Pour inviter à cette compréhension, je vous propose un Jeu : Vivez toute expérience, en vous disant à vous-mêmes, qu’elle que soit votre expérience :


"Le Sans Forme que je suis prend la forme de cette expérience."

 Le Sans Forme que je suis prend la forme d'être assis ici et maintenant, de lire ce texte, de l’oiseau qui chante, du va et vient du souffle, des nouvelles à la télévision, de la dispute des voisins en cours, de la réaction que j'ai à ces nouvelles et à cette dispute. Le Sans Forme que je suis prend la forme de ce flot de sensations, de cette émotion mouvante, de cette couleur, de ce parfum, de ce mouvement etc...

Nous allons commencer à vivre cette expérience de non séparation qui est simplement notre état naturel. Nous reconnaissons simplement que nous sommes là où notre attention se dirige. Nous réalisons de façon directe que nous faisons un avec toute perception qui apparaît dans l'instant. Nous sommes le Sans Forme prenant la forme de cette apparition-ci, de cette perception-ci, de cette expérience-ci. 

Ce n’est pas à proprement parler une pratique, car dans un sens profond c’est vraiment ce que vous êtes. Vous ne rajoutez rien à votre nature éveillée. Vous cessez simplement de surimposer sur le vécu direct une gangue d'étiquettes et de commentaires, de jugements, de condamnations ou de justifications. Vous expérimentez simplement le monde en accord avec cette perspective non duelle, déjà présente. Parlons donc plutôt d'un jeu de révélation, c'est à dire un jeu révélant la vie telle quelle est.


Rien n’est clair tant qu’il y a un sentiment de séparation. Rien ne peut être réalisé tant que je me prends pour une personne, une entité séparée au contrôle de "ma" vie, pensant ses pensées et posant des actes de façon délibérée. Le moment même où le sentiment de séparation se dissipe, tout s’éclaircit et devient simple, comme lorsque la brume matinale se lève dans une vallée inconnue et nous donne à voir le paysage tel qu’il est vraiment. Lorsque nous cessons de nous identifier à quelque chose en particulier, nous disapraissons en faveur du monde, comme dans les expériences de la Vision sans Tête de Dougla Harding. Naturellement nous nous identifions à tout ce qui se présente. Lorsque la Conscience sans forme cesse de s'identifier exclusivement à cette forme-ci et à ce nom-ci, elle s'éprouve à nouveau comme le Sans Forme se manifestant en tant que toute forme.

Nous ne comprenons rien tant qu’il y a le sentiment de séparation s'exprimant sous la forme de croyances telles que : « je suis l’auteur de mes pensées », « je suis l’acteur de mes actions », « j’ai choisi délibérément de vivre avec cette femme ou cet homme », « j’ai choisi d’aller de lire ce texte », « tout irait mieux si seulement... ».

C’est juste la vie que Je suis, l'amour inconditionnel que je suis qui prend la forme de ce mouvement-ci, ce son-là, cette émotion-ci, ce jugement-ci, cette forme-là, cette idée-ci. Il n’y a pas d’auteur. Moment après moment, observez tout ceci ainsi. Je l’appelle le "Sans Forme que Je suis" pour ne pas retomber dans le piège de la dualité. Le Sans Forme que je suis est un concept ouvert. Ce n’est pas une chose figée. Vous pourriez tout aussi bien dire "Je suis l'Amour se manifestant en tant que cet attentat". Ou je suis l'Absolu se manifestant en tant que ce jugement-ci.

S'il y a une chose, une situation, une personne, une émotion, une pensée, n'importe quoi que vous ne reconnaissez par comme une expression du Sans Forme que vous êtes, c'est qu'il y a quelque chose à explorer, quelque chose qui demande à être éclairé, à être compris, à être aimé.




Vous comprenez que vous n'êtes jamais nés, ne mourrez jamais, que vous êtes sans limites et que tout ceci est un rêve. Puisque nous sommes toute forme, nous ne nous attachons pas une forme en particulier. Nous ne nous attachons pas de façon névrotique à la forme que nous prenons en tant que corps-mental ou en tant que personne au sein du monde. Nous ne nous enfermons plus dans un visage ou dans une histoire. Ce visage-ci et cette histoire-ci sont simplement une expression de nous-mêmes en tant que sans Forme, au même titre que les autres visages et que les autres histoires, les flocons de neige et le chant des merles, les catastrophes relatées aux nouvelles et la course imprévisible des nuages en ce jour de printemps dans le ciel de Paris. Nous ne nous attachons pas aux actes, mots et pensées qui apparaissent au sein de cette forme-ci. Nous ne nous attachons pas plus à la forme des situations et des expériences. Nous les laissons être tels qu'ils sont puisque nous comprenons qu'en tant que Sans Forme, nous les avons déjà permis d'apparaître tels qu'ils se sont manifestés. Et si ce corps-mental-ci se sent de créer ceci ou cela, de s'exprimer de telle ou telle façon, d'aller manifester, de s'engager de telle ou telle manière, c'est également ce qui est. Reconnaissez simplement que c'est vous, le Sans Forme prenant la forme de tel ou tel engagement, tel ou tel positionnement. Et vous êtes libre de tout attachement à une forme en particulier. 

Devenez d'authentiques joueurs. Jouez comme des enfants, laissez-vous aller. Et ce n’est pas mentir que de partir de cette hypothèse puisqu’elle est vraie :

 « Si l'on se pense libre, on est libre, et si l'on se croit attaché, on est attaché. Ici, cet adage est vrai : « le penser, c'est l'être ». 1.11 » Ashtavakra Gita.


 Au fur et à mesure que vous considérez votre expérience comme une expression du "Sans Forme que Je suis", vous allez sentir toute expérience comme incroyablement neuve, emplie d’une présence vivante, douce et source d'émerveillement. Nous comprenons que nous ne sommes jamais nés. Que tout ceci est un rêve. Nous réalisons que nous sommes la nature même de ce que nous faisons, la substance même de ce que nous pensons, la trame invisible de toutes les choses et de tous les êtres.

Nous essayons toujours de nous sortir de la jungle de nos propres créations par de nouveaux concepts, de nouveaux outils, de nouveaux savoirs. Dans l'évidence d'être le Sans Forme prenant la forme de toute expérience, il y a nulle place pour un savoir objectif. Cela ouvre un espace de non savoir, d'humilité et d'unité avec tout ce qui est. Ce qui demeure est comme un parfum, un parfum d'une douceur ineffable.



La forme que nous avons, ou que prennent l'expérience présente ou les situations dans le monde n’ont alors aucune importance en soi. Et cela ne vous amène pas à vous éloigner artificiellement du monde comme pour fuir certaines situations. Bien au contraire, lorsque vous vivez cela de façon authentique, les questions du style, "n'est-ce pas là s'éloigner du monde", "ne risque-t-on pas de devenir indifférent au malheur des autres", "comment vivre ma vie au quotidien", "comment agir", "il faut bien faire face aux problèmes du quotidien" ne se posent tout simplement plus. C'est pas qu'il n'y a plus de défis dans le monde mais il n'y a plus d'esapce pour des problèmes personnels puisque l'idée d'être une personne est dissoute. Les choses continuent à arriver mais ils n'arrivent à personne. Le jeu de la vie continue simplement comme avant, avec plus de sérénité, de spontanéité, d'évidence, de créativité, et de compassion pour la Vie se manifestant dans toutes les formes que vous êtes, sans l'illusion d'une personne aux commandes.  


Comme le disait avec concision le grand maître Zen Shido Bunan* :


"Meurs pendant que tu es vivant, et sois complètement mort.
Ensuite fais ce que tu veux, tout sera bien."

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.


* Ashtavakra en Sanskrit : अष्‍टवक्र, est un sage (rishi) connu pour le dialogue qu’il a dans l’Ashtavakra Gita avec le prince Janaka. Les informations sur sa biographie viennent essentiellement du Ramayana. L'Ashtavakra Gita est un chant qui contient un enseignement philosophique[1] appartenant avec l’Avadhuta Gita aux principaux textes de la philosophie non-dualiste advaita vedanta. Comme tous les textes hindous, ils ont eu une longue existence de tradition orale avant d’être écrit. L’ashtavakra Gita telle qu'elle nous est parvenue date probablement du VIIIe siècle, époque d’essort pour les écoles non-dualistes en Inde. 

* Je recommande vivement à tous les amoureux du sans forme de lire "L'essence du Yoga selon Vasishta, un classique de la spiritualité indienne". L'excellente traduction et les commentaires extêmements éclairants en introduction de ce chef d'œuvre incomparable de la non dualité sont de David Dubois. Il est édité aux éditions Almora. 


* Shido Bunan (1603-1676)

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