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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

vendredi 20 mai 2016

Jeu de Réactions-Réponses 
Suite à mon article précédent publiédans un groupe consacré à Krishnamurti sur Facebook



Suite à une série de réactions d'une personne par rapport à l'article précedent intitulé "Du sentiment d'appropriation à l'expérience directe sans personne ou comment passer concrètement du personnel à l'impersonnel" et, extrait d'une investigation directe lors d'un Satsang, je me suis amusé à répondre. C'est chronophage me direz-vous, mais comme je vous l'ai dit, je me suis amusé et lorsqu'on s'amuse comme un enfant, le temps n'existe pas. Lorsque j'étais enfant, comme beaucoup d'entre vous, lorsque vous étiez pleinement absorbé dans un jeu, vous perdiez toute notion du temps. On ne voulait même plus manger et rentrer pour le dîner était un calvaire. Mon père avait le don de m'énerver en disant cette phrase à laquelle j'ai résisté toute mon enfance et une grande partie de ma vie d'adulte : "Il faut arrêter le jeu pendant qu'il est encore amusant". Mon père, je le reconnais aujourd'hui avait peut-être plus de sagesse que moi à son âge. Bref, au cas où ces réponses pourraient être d'un intérêt quelconque, je les ai retranscrites. Cela permet de rendre un hommage à ce maître posthume qui m'a tant appris : Krishnamurti. Mais egalement de faire des liens entre des pédagogies en apparence différentes mais en réalité très proches. Cela permet aussi d'évoquer sa pédagogie du changement brusque d'attention (passage d'une attention personnelle à une observation neutre) qui manipule subtilement le manipulateur qu'est le mental. Je vais me faire incendier par les puristes en herbe qui sont fascinés par le doigt qui pointe sans réaliser ce vers quoi il pointe ! C'est pas toujours évident de pointer vers le ressenti silence. 


Réaction : Est-ce une méthode pour ne plus accorder d'importance à notre ressenti ? Il est faux ou sans intérêt parce qu'il est personnel c'est ça ? Écoute je suis une femme battu par son mari. Que ressens tu ? Ça fait mal. 15 sec passe. Ce n'est qu'un mal parmi tant d'autres. Ouf je me sens mieux. Est-ce un moyen de s'anesthésier de l'énorme cruauté et difficulté à vivre dans le monde ? La personne va finir par ne plus accorder d'importance à ce qu'elle ressent. Elle apprend à faire un clivage de la réalité pour se façonner une réalité à l'image qu'elle veut.


Réponse : La femme est battue pas son mari. Soit. C'est malheureux. C'est traumatisant. C'est extrêmement difficile, sans doute à vivre. Mais enfin c'est. Cela fait partie de la vie. il y a des gens qui se font humilier, battre, torturer ou égorger. Une femme s'est fait battre, une amie disons, elle vient me voir. Je l'écoute. Je l'écoute vraiment. Sans être figée sur l'idée que c'est affreux, que c'est insupportable, que "la pauvre ne s'en sortira jamais". Quelque chose qui n'est pas quelque chose écoute. Dans cette écoute, libre de tout jugement et de toute projection inutile, quelque chose peut naître, quelque chose de vrai peut surgir, quelque chose d'inconnu, d'étonnant, de profondément bénéfique. Je peux la prendre dans mes bras, l'amener au commissariat ou à l'hôpital, téléphoner ou aller voir le mari. Je ne sais pas encore. C'est la situation qui va le dire. Il n'y a pas de projection. Juste pure écoute et on laisse faire ce qui monte. Si elle croit savoir qu'elle est malheureuse, qu'elle est la victime, elle s'enferme dans un masque qui ne lui permet nullement d'écouter vraiment. Conforter la personne en lui rappellant combien c'est douloureux d'être une victime ne ferait que fixer encore plus son attention sur cette image d'elle-même. Ce serait justement de la "non assistance à personne en danger". Ce serait renforcer chez elle la fausse impression qu'elle est une personne. Cela ne signifie nullement que sur un plan légal elle n'est pas victime et qu'il n'y a pas lieu de faire condamner le mari. Mais sur un plan profond, dés que l'on prétend savoir, on n'écoute pas. On croit savoir, on pense, on juge, on interprète, mais finalement, on reste dans le connu, dans la mémoire et donc dans le passé. C'est cela qui est violent et faussement anesthésiant. Tant que l'on croit que c'est une personne séparée qui fait l'expérience, que c'est un moi personnel qui a reçu les coups, on reste dans la sempiternelle ritournelle de la dualité et du conditionnement. 
Ce n'est pas vrai. La personne est une simple activité imaginaire, mêm pas une entité et l'imaginaire ne reçoit jamais des coups. Juste en imaginaire. En réalité aucune expérience n'est jamais faite par quelqu'un. Il n'y a pas quelqu'un qui écoute, voit, ressent, hume, goûte. Il y a écoute impersonnelle, puis au sein de l'écoute impersonnelle se surimpose à postériori l'idée que c'est moi qui écoute, et selon que ce moi aime ou non ACDC ou non, il va péter un plomb ou se mettre à jouer de l'air guitar à se rouler par terre... L'idée que "c'est moi qui voit le clavier" ne voit rien en elle-même. Une idée ni n'entend, ni ne voit ni ne ressent. L'idée est une consctruction imaginaire et conceptuelle très intéressante pour pouvoir parler et partager des idées, mais qui ne sert à rien pour percevoir un son, même un riff de guitare électrique... Ainsi, ce jeu de révélation auquel je convie, permet à cette femme de faire une discrimination entre le transitoire (ce qui est perçu cad la douleur physique, psychologique, les émotions et les perceptions, les pensées, les jugements) et l'éternel c.a.d. la Présence éveillée, l'écoute impersonnelle, le témoin conscient (cela peut avoir toutes sortes de nom)... Ce jeu de révélation permet de constater ce qui est perçu sans appropriation. Réaliser cela dans sa vie est un des plus grands cadeaux au monde. et vous voudriez priver les gens de ce cadeau ? 

Pourquoi trouver anesthésiant le fait de faire l'expérience pure sans appropriation. C'est ainsi que l'expérience est faite en réalité. C'est nous qui avons dessapris l'essentiel. Nous avons appris à surimposer des jugements, des concepts, des filtrages sur tout ce que nous percevons. Mais nous ne nous en rendons même plus compte. Alors ce petit jeu n'anesthésie rien, il nous remet au contraire bien dans l'axe du ressenti silence où, en réalité, nous n'avons jamasi cessé d'être, sauf en imaginaire. Là, un grand calme se manifeste. Pourquoi ? Pas par une induction hypnotique ou quelque tour de magie d'apprenti sorcier, ni par le biais d'une méditation ou d'une technique permettant d'édulcorer la réalité. Non, simplement par une observation à partir de ce que nous sommes déjà. Pas en rajoutant quelque chose, pas en imaginant quelque chose. Juste en étant honnête avec ce qui se vit. Ce qui se vit se vit déjà à chaque instant que nous en soyons conscient ou non.. Si c'est une douleur, c'est une douleur. Si vous rajoutez la croyance que "ceci est ma douleur", vous rajoutez de la tension sur la douleur. Essayez ! Si vous voyez la douleur comme une douleur, même pas mais comme une sensation, une simple apparition ou une simple perception, ce qui est juste, sans le fatras psychologique, la douleur est éventuellement moins forte dans le sens où vous ne lui surimoposez pas une personne imaginaire prétendant que "cette douleur n'aurait pas dû arriver" et que "cette violence n'aurait pas dû être", et que "c'est injuste" et que "ça n'arrive qu'à moi", etc... Cela revient exactement à l'invitation de "K", écouter, ou observer sans observateur... Et il n'y a pas plus guérisseur, plus profondément empathique et aussi fonctionnel et efficace dans la vie au quotidien et au cœur du chaos du monde que ce regard désencombré des conditionnements de la personne; Il n'y a pas non plus de regard plus profitable à l'environnement et au monde que ce regard impersonnel. Nos caractéristiques personelles, c'est à dire l'expression de notre vie d'humain au cœur du monde, n'expriment leur véritable beauté que lorsqu'elles fleurissent de cette réalisation impersonnelle. Quittons le vu pour voir vraiment... ;-)



Réaction 2 : Bien que la personne peut jouer au bien être, la réalité en elle est tout autre. Elle ne sera jamais en paix. Elle apprend à se mentir.


Réponse : Il ne s'agit pas de ça mais tout le contraire. C'est assez impressionnant comme vous parvenez à détourner le sens de cette invitation. Tant que vous vous croyez être l'auteur du regard ou du ressenti, qui n'est pas personnel, vous surajoutez de la souffrance psychologique, c'est à dire de la résistance à ce qui est; et, cette tension est celle justement celle du regard avec un point de vue personnel.  Krishnamurti ("K") était passé maître dans l'invitation à l'observation impersonnelle. Il savait amener au désencombrement du regard par une très subtile invitation à un changement d'attention brusque avec tous ces interlocuteurs. Il passait d'un échange autour d'un deuil ou d'une peur particuière à l'invitation à l'écoute impersonnelle d'un chant d'oiseau, d'un échange autour d'un drame personnel à l'observation neutre d'un paysage etc... Toute son œuvre est traversée par cette pédagogie du changement de l'attention, d'une attention personnelle à l'attention impersonnelle, de l'observation au travers de nos conditionnements au regard sans personne. Il a d'ailleurs écrit à quelques reprises, que le secret résidait dans la capacité de changeemnt d'attention. Car, ce qui se passe alors chez l'interlocuteur ou chez le lecteur, c'est que, imperceptiblement, cela éveille en lui cette attention sans choix, ce regard sans personne, cette présence éveillée, en amont de toute pensée, de toute pensée et de toute peur. Ensuite, lorsque le sens personnel du point de vue s'émoussait et que les conditionnements se dissolvaient chez son interlocuteur, "K" revenait en douceur vers le sujet de départ qui pouvait alors être accueilli au sein de la Présence impersonnelle toujours déjà présente mais rarement remarquée. Alors, le deuil, le drame, la colère, le manque, la jalousie étaient observés et ressentis sans point de vue particulier, sans désir et sans peur. Et, cette intimité invitait à une intimité au-delà des mots. Les petits jeux de révélation auquel cet article invite sont du même ordre. Évidemment si l'invitation à ressentir suscite, non pas une expérience silencieuse et vivante où tous les mots sont caduques, mais une compulsion intellectuelle à imaginer ce que l'on devrait ressentir, ou mieux, à imaginer le danger qu'il y aurait à ressentir, bref si l'invitation à ressentir suscite une compulsion à penser le ressenti plutôt qu' à ressentir la pensée, alors il n'y a qu'à jeter l'éponge. Et tout est respectable. Il y a un vieux dicton chinois, ne le prenez surtout pas personnellement, mais il dit que : "Quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt"... Ce que nous sommes vraiment embrasse le sage, la lune et le doigt et tous les autres...

Réaction 3 : C'est peut être moi qui ne comprends pas mais je trouve cette attitude suspecte.

Réponse : Il n'y a rien à comprendre, il y a à d'abord à ressentir. Après, la compréhension devient amour. Mais seulement si vous ressentez vraiment c'est à dire sans commentaires. Vous êtes invité à ressentir la pensée plutôt que de penser le ressenti.

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.




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