Le non savoir est notre véritable nature
Le
non-savoir est notre véritable nature. Quel que soit notre niveau
d’intelligence, d’érudition, de compréhension, de maturité, de savoir ou
d’ignorance, de sagesse ou de crétinerie, tous les savoirs relatifs (le mental), le corps (sensations, émotions) et les perceptions (le monde) émergent dans cet espace de non-savoir pour y
retourner.
Si
cela n’est pas évident pour vous, il vous suffit de remettre en question
n’importe quel savoir que vous prétendez avoir dans l’instant en vous posant la
question "pourquoi". Et si une réponse est fournie par le mental de la
questionner à nouveau : "pourquoi ?" Et ainsi de suite. Au bout d’un
moment, si cette exploration directe est menée avec sincérité, elle vous mènera à un inéluctable « je ne sais pas".
Toute
souffrance ou sentiment de séparation sont basés sur une prétention à savoir.
Une prétention à savoir ce qui juste ou injuste, bien ou mal, beau ou laid,
profond ou superficiel. Lorsque la vie est vécue à partir d’un ensemble de
savoirs transparents (croyances dont on n’a pas conscience mais qui filtrent
notre perception de la réalité en la distordant), alors il y a une forme
de résistance à ce qui est, générant un sentiment de séparation et de souffrance.
Croire
que « je sais » génère toujours de la souffrance car ce pseudo savoir n’est
qu’une sorte de sécurisation affective. Dés qu'une pensée fausse est crue, il y a une sorte de tension dans le corps. La plupart des gens ne font pas du tout le lien entre prétention à savoir et la souffrance éprouvée. Cela nécessite une grande honnêteté et une belle sensibilité pour que cela soit vu, senti et complètement réalisé. D'où l'importance de l'approche corporelle et l'invitation au ressenti. Mais l'émotion ne se déploie jamais complètement dans une écoute orientée. C'est seulement lorsque nous avouons notre impuissance à savoir le pourquoi du pourquoi que l'émotion peut se défroisser en toute liberté. Chaque fois qu'une tension psycho-corporelle est perçue, il suffit de l'explorer jusqu'au bout par un questionnement radical, c'est à dire mener l'investigation en cascade par des "pourquoi" incessants jusqu'à l'inévitable "je ne sais pas". L'arborescence apparente des savoirs, remontée à contre courant, dévoile à sa racine une humble inconnaissance. Le pseudo savoir qui agit comme une résistance se dissout et si une émotion était retenue (ce qui est souvent le cas) se déploie enfin librement. Alors se révèle avec encore plus d'évidence la plénitude que nous sommes et n'avons jamais cessé d'être.
Avoir et plus que ça, ressentir
que « je ne sais pas » est docte ignorance comme le disait Socrate. C'est à partir de cet espace de non-savoir que commence le véritable geste philosophique et spirituel qui est le retournement de l'attention sur la source même de l'attention, où plus exactement la reconnaissance par la Conscience de sa propre nature de Conscience consciente d'être consciente. C'est dans ce non-savoir que l'on peut "aimer la sagesse" (sens étymologique du mot philosophie) et reconnaître la sagesse que l'on est en amont des pensées et des perceptions. C’est paradoxalement dans le non-savoir que le savoir véritable se
révèle : l’évidence d’être. L’espace de non-savoir partage les mêmes caractéristiques que l’évidence d’être conscient d’être conscient. L’évidence du « Je
suis » se révèle uniquement lorsque je réalise que je ne suis ni ceci ni cela, lorsque je cesse de vouloir me connaître comme une chose et que je
réalise que je suis une non-chose, « nothing », c’est à dire rien. Connaître
« Je suis » n’est pas connaître les caractéristiques de « Je
suis », c’est faire l’expérience d’être conscient. C'est être. Personne ne fait cette
expérience. La Conscience est consciente d’elle-même. Le non-savoir se sait
lui-même comme l’Alpha et l’Oméga comme le soleil s’auto-éclaire de sa propre
lumière. « Je suis » reconnaît « Je suis » comme le
non-savoir se reconnaît lui-même comme étant l'espace de tous les possibles.
L’espace
de non-savoir n’a ni début ni fin. Il n’est localisé nulle part mais tout est localisé
en lui. Son siège est Ici qui contient l’espace et Maintenant dans lequel se
déploie l’imaginaire d’un temps linéaire. Sa beauté vient du fait qu’il est
tout simplement sans efforts. Il n’est conditionné par rien et il est sans
cause. Il est sa propre cause. Le non-savoir n’a pas son contraire dans le
savoir. Il est au delà du savoir et de l’ignorance. Toutes nos prétentions et
nos contractions psycho-corporelles sont vues depuis cet espace de non-savoir.
Quand nous réalisons à quel point nous faisons sans cesse « comme si », combien nous nous prenons pour un corps, un visage, un masque, une histoire, un scénario, alors se
révèle l’intimité de cet espace de non-savoir. Cet espace d’humilité sans personne dissout
toutes nos prétentions, tous nos scénarios, nos attentes, nos ambitions, nos
demandes, nos espoirs. On ne peut pas le penser, la pensée émerge et se fond en
lui. Rien ne peut s’y accrocher et pourtant tout naît et meurt en lui. L’espace
de non-savoir est totalement libre, sans centre, sans pilote, sans auteur.
L’espace de non-savoir n’a ni intérieur ni extérieur. Nous ne pouvons pas le
circonscrire ou le connaître comme un objet de connaissance, mais au plus
intime de nous-mêmes nous nous savons être Cela. Nous l'avons toujours su. C’est un ressenti, un pur
étonnement, un émerveillement. Dans l’espace de non-savoir il y a une paix non
dépendante de la paix ou de la guerre relatives, une joie d’être sans objet,
sans direction, sans intentionnalité qui est pure acceptation. L’espace de
non-savoir est le mystère de l’Être qui dit Oui à tout ce qui est. Il n’a pas
de teneur psychologique ou de volonté personnelle. Il est entier, plein de lui-même,
sans désir et sans peur. Le non-savoir est la Méditation ultime.
Le
non-savoir précède toute créativité, toute pensée, toute expérience. Le
non-savoir est pure écoute, pur accueil inconditionnel de ce qui se présente en
Lui. L’espace de non-savoir ne refuse rien. Il est amour inconditionnel. Il est
le silence de l’Être. Il ne peut être affecté par aucune expérience. Il est
libre de tout ce qui en lui va et vient. Mais Lui ne va pas et ne vient pas. Il ne change pas, il n'évolue pas. Il est immuable.
Il
est toujours présent. : Il est omniprésent. Il ne dépend de rien et en l'explorant directement on réalise que tout émerge
et se dissout en lui : Il est omnipotent. Tout savoir, objet, expérience
dépendent de lui pour être connus mais lui seul se connaît lui-même : Il est
omniscient.
Le
non-savoir est le savoir Ultime. L'éveil c'est réaliser et ressentir que je ne suis pas le corps-mental et aucune des définitions que j'ai de moi-même, que je ne suis pas une entité séparé, ni l'auteur des expériences, pensées, actions, émotions, sensations, perceptions qui me traversent. Je suis cet espace de non savoir, silencieux, conscient d'être conscient, omniprésent, omnipotent, omniscient.
Je ne peux ni l'atteindre ni le perdre. Il se révèle dés que je
cesse de prétendre vouloir que les choses soient différentes de ce qu'elles sont, dés que je cesse de prétendre être quelqu'un et que sincèrement je réalise ne rien savoir. Notre être
véritable brille dans l’innocence du « je ne sais pas. »
Lorsque
je réalise que ne sais pas et que je n’ai jamais rien su, qu’il n’y a pas de
temps mais seulement un unique et éternel Maintenant, alors je réalise que je
ne suis rien. La vie n’est que pur ressenti, sans personne qui ressent. Le Tout
se déploie avec aisance dans ce rien. L’Être danse en l’Être, et la vie devient
pure célébration de cette danse de l’Un se manifestant et se reconnaissant en
toutes choses.
NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com
Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.