Reconnaître l’Espace
Je
vous invite à prendre conscience de l’espace qui se trouve entre deux objets.
Déplacez votre regard rapidement d’un objet à un autre objet et devenez
conscient de l’espace qui semble les séparer. Faites cela avec plusieurs objets pendant quelques instants.
Faites
la même chose avec diverses sensations corporelles. Déplacez votre attention
d’une sensation à une autre sensation et devenez conscient de l’espace qui se
trouve entre elles. Faites-le avec plusieurs sensations.
Faites-le maintenant avec les pensées. Fermez vos yeux, observez la pensée qui
apparaît et soyez conscient de l’espace qui existe entre cette pensée et la
prochaine pensée qui apparaît. Faites cela successivement avec plusieurs pensées en remarquant à chaque fois l'esapec entre deux pensées.
Maintenant,
passez rapidement d’une perception à une autre (pensée, sensation, bruit,
odeur, goût, couleur, forme, objet) en remarquant l’espace entre chaque objet de perception. Faites cela pendant quelques minutes en continu.
Nous
mettons toujours l’accent sur cela qui est perçu et presque jamais sur l’espace
dans lequel les perceptions vont et viennent, presque jamais sur l’arrière plan qui
permet aux perceptions d’apparaître. En ce moment votre attention est porté sur les lettres noires, les mots et les phrases et pas sur l'arrière-plan blanc ou l'écran sur lequel ces mots apparaissent.
Nous sommes presque toujours absorbés par
le jeu des pensées et des perceptions, l’attention collée sur les apparences,
alors que la paix véritable que nous cherchons se trouve dans l’arrière plan
immuable, dans l’espace à partir duquel tout ceci est perçu.
Je vous propose un petit voyage. Fermez
maintenant vos yeux et remarquez la Présence, cet espace vide de contenu. Permettez
à une image d’un paysage qui vous est cher de prendre forme. Les couleurs, les
formes, les senteurs, les sons, la température, les sensations et émotions qui
l’accompagnent, tout semble très réel. Savourez vraiemnt chaque perception et l'ambiance générale comme si vous y étiez réellement. Faites vraiment l’expérience de l’unité
avec ce paysage.
Réalisez
maintenant que pour faire l’expérience de l’unité avec le paysage et le sentir
pleinement, vous avez momentanément cessé d’être attentif à l’espace dans
lequel se déployait l’expérience. Étendez maintenant votre attention jusqu’aux
limites ultimes de cette expérience, jusqu’à devenir à nouveau conscient de
l’espace qui entoure l’expérience et qui la contient. Remarquez à quel point
l’expérience perd aussitôt de son pouvoir de fascination dés que vous êtes à nouveau conscient
de l’espace de l’arrière plan est réalisé.
Elle
n’est plus qu’une simple perception transitoire apparaissant disparaissant en
Vous qui Vous révélez en tant que cet espace de conscience sans forme et
sans âge.
Vous
pouvez reconnecter avec votre vraie nature omniprésente simplement en changeant
l’attention de place, en faisant refluer la flèche de l’attention depuis les
perceptions vers l’espace vide qui les contient.
Toute
perception est une invitation à refluer vers l’espace vide et silencieux qui en
constitue l’arrière plan. C’est donc une invitation permanente de la vie que de
renouer avec ce qui n’a jamais cessé d’être et d’y demeurer.
Vous
devenez conscient de l’espace plutôt que de la forme, du rien plutôt que du
plein, du silence plutôt que du son, de la transparence de cela qui perçoit
plutôt que de l’opacité de cela qui est perçu. Dés qu’une pensée se termine
prenez conscience de l’espace de vacuité dans lequel elle s’effondre. Au cours
d’une conversation permettez-vous de vous fondre dans la vacuité qui succède au
mot, au son, à la vibration. Utilisez chaque son du monde extérieur ou de votre
monde intérieur pour trouver l’espace dans lequel le son se dissout. Et demeurez
dans cet espace. Plus vous ferez cela, plus vous redeviendrez intime avec la
réalité de ce qui est toujours là, plus vous vous familiariserez avec votre
vraie nature de vacuité.
N’est-ce
pas au fond cet indicible Présence au cœur de toute perception que le poète
Baudelaire pointait lorsqu’il écrivit dans son poème « Invitation au
Voyage » :
« Là
n’est qu’ordre et beauté
Luxe
calme et volupté »
C'est une interprétation très audacieuse peut-être. Mais à un moment tout semble pointer vers ce que vous êtes et vous ne voyez que midi à votre porte.
Toujours est-il que, ce vers quoi pointe ultimement tout art et notamment la poésie, est ce silence dans lequel les mots et les sensations se résorbent à la fin de la lecture du
poème et qui bien sûr est le Silence même dont le poème est fait.
Je
vous invite également à faire la pratique suivante au cours de la journée avec
les gens que vous rencontrerez. Cela peut être votre conjoint, votre enfant, le
voisin que vous croisez dans l’ascenseur, un passant lambda, l’employé de la
poste ou la boulangère, un collègue de travail, votre patron, ou une simple figure
bidimensionnelle apparaissant sur le poste de télévision.
En
voyant une personne, tout en continuant à la regarder, tournez votre attention vers l’espace qui est antérieur à
tout savoir, information, imaginaire, impression ou simple pensée que vous avez
à propos de cette personne.
Laissez
votre attention refluer vers la source de l’attention, vers l’arrière de la
tête (de quelle tête parle-t-il ?...). Constatez que cet espace était là avant toute impression ou pensée à
propos de la personne en face de vous.
En
faisant cela, vous commencez à voir l’autre personne depuis l’espace qui
précède tout savoir ou imaginaire. Depuis cet espace de non savoir tout est
accueilli naturellement, sans efforts.
Si
vous faites cela au moment même où vous avez un conflit avec une autre
personne, l’apparent problème se dissout immédiatement. Parce que vous vous
détendez dans l’espace même depuis lequel le problème est apparu, dans l’espace
qui est sans problèmes.
Voir
depuis et se reposer dans l’espace qui précède tout problème nous permet de
réaliser que nous partageons le même espace.
Reconnaître
en Vous cet espace qui précède toute pensée et toute perception n’est pas une
façon de se dissocier de l’expérience, de se couper de l’autre, de se détacher fallacieusement des émotions, ni de fuir la situation.
Dans
cette invitation, vous vous connectez au contraire à l’espace que nous avons
tous en commun, la seule chose, ou « non chose » que nous pouvons
réellement partager, parce que c’est Cela que nous sommes vraiment. Cela ouvre
la possibilité d’une relation totalement nouvelle, fondée sur une
interconnexion globale, plutôt qu’une relation duelle de face à face, où
l’interaction est fondé sur les images et les conditionnements du passé.
Vous n'avez jamais été face à face comme le disait Douglas Harding (La Vision Sans Tête) mais toujours face là-bas à non face (espace vide) ici.
Vivre
à partir d’un authentique « je ne sais pas » détend immédiatement
tout le corps et reconfigure le système nerveux et le cerveau à partir de cette
plénitude de ne rien vouloir, rien posséder, rien savoir et ne ne rien être.
Sentez la plénitude sans nom lorsque vous réalisez
dans l’instant que vous n’avez jamais rien su, et que tout ceci est un
impénétrable et incomparable mystère devant lequel vous ne pouvez que vous
incliner, vous émerveiller et dire : Merci.
NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation énergétique, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com
Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelledans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.