Qui est éveillé et qui ne l'est pas ?

 Récemment un "ami facebook" parfaitement anonyme m'a communiqué plusieurs messages insistants à propos de ce qu'il appelait le véritable éveil. Il cherchait manifestement à m'expliquer ce qu'était le véritable éveil. Il cherchait en outre à dénoncer la supercherie des éveillés d'occident les opposant aux rares éveillés "authentiques" qui selon lui se trouvaient en Inde. Il avait disait-il rencontré un véritable éveillé en Inde, et face à cet être tellement plus lumineux, tous les célèbres communicants de non dualité d'origine européenne ou occidentale (je ne citerais pas leurs noms illustres) lui paraissaient n'être que de pâles reflets, voire carrément des usurpateurs. Pour lui la réalisation était rarissime et ne pouvait être que le fait d'un être très particulier que lui avait eu justement la chance de rencontrer. Au travers de cette dénonciation, on pouvait sentir un relent de rancœur et un franc désir d'en découdre.

On rencontre parfois des gens qui vous expliquent qui est éveillé et qui ne l'est pas, qui ont ce don rare de tamponner sans hésitation l'autre de la mention "real" ou "fake". Devant ces personnes qui se plaisent à décerner ou retirer des labels d'éveillé, la réponse que donnait parfois l'inimitable et iconoclaste Stephan Jourdain (confidence de mon ami Alexandre Quaranta auteur du magnifique livre, "S'étonner d'être", ami de Stephen) était : "d'éveillé véritable je ne connais que moi !" 

En effet, il n'y a que Vous qui puissiez réaliser que Vous n'êtes pas à une distance de Vous-même. Il n'y a que Vous qui puissiez réaliser ce que vous êtes à 0 cm. Vous êtes votre propre autorité en cette non matière qu'est le sujet Ultime. Et Je est déjà et toujours pleinement éveillée.

Extrait de la Doctrine secrète de la Déesse Tripura :

"... Cette essence qui est la tienne, personne ne peut te la désigner de l'extérieur. C'est à toi de la voir par toi-même, à l'aide de ton esprit préalablement purifié. Il est révélé à tous (le Soi), depuis les dieux jusqu'aux animaux, mais ce n,'est pas la lumière physique qui le révèle. Partout et toujoiurs manifeste pour chacun, il échappe à la pensée."

Comme le disait Huang Po maître Chan du 9ème siècle : "Le sage s'appuie sur ce qu'il voit et non pas sur ce qu'il pense. L'ignorant s'appuie sur ce qu'il pense et non sur ce qu'il voit. Voyez les choses telles qu'elles sont. Et ne vous préoccupez pas des autres."

Voilà une histoire Soufie qui pourrait vous mettre la puce à l'oreille :  

"En arrivant dans un nouveau pays, un voyageur remarqua un vieillard assis sous un arbre. il s'approcha de lui et l'interrogea au sujet des habitants de sa contrée. en guise de réponse le vieillard demanda :

- Comment sont les habitants de votre pays ?

- Oh, dit le voyageur, ils sont aimables, hospitaliers et enjoués.

- Et bien, dit le vieil homme, vous verrez qu'ils sont exactement pareils dans mon pays.

Quelques jours après, un autre voyageur posa au même vieillard exactement la même question, et de nouveau celui-ci répondit en demandant comment étaient les habitants du pays d'où il venait.

- Ils sont toujours pressés, répondit le voyageur; ils n'ont que peu de temps à consacrer aux autres et leur principale préoccupation dans la vie est la somme d'argent qu'ils parviendront à gagner.

- Vous verrez qu'ils sont pareils dans mon pays."

Cela signifie que lorsque vous cesser d'appréhender les autres et le monde au travers du filtres de vos croyances, votre véritable nature brille de ses mille feux, et tous les doutes et les questions se dissolvent. Car tout pointe soudain vers la réponse. Toute expérience est désormais votre guru susceptible de vous ramener à la maison. tout est une expression de vous-même. Ainsi, à tout moment le très fragile et illusoire mode de perception duel est susceptible de se lézarder.

Une autre histoire illustre que la véritable sagesse se dispense d'étiquettes et de qualificatifs.

"Chaque mois, le disciple envoyait à son maître un rapport sur ses progrès spirituels.

Le premier mois il écrivit : "J'éprouve une expansion de la conscience et je fais l'expérience de l'unité avec tout l'univers." Le maître jeta un coup d'œil à la note puis la jeta.

Le mois suivant, le disciple écrivit : "J'ai finalement découvert que le Divin est présent en toutes choses". Le maître sembla déçu.

Le troisième mois, les mots du disciple s'exclamaient avec enthousiasme : " Le mystère de l'Un et du multiple s'est révélé à mon regard émerveillé".

Le maître hocha avec dépit la tête et la jeta.

La lettre suivant disait : "Personne ne naît, personne ne vit et personne ne meurt, car l'ego n'existe pas".

Le maître leva mes bras au ciel dans un geste de total désespoir. Après cela, un mois passa, puis deux, puis cinq - et finalement une année entière sans aucune lettre. Le maître pensa alors qu'il était temps de rappeler à son disciple qu'il avait le devoir de le tenir informé de ses progrès spirituels.

Alors le disciple répondit : " Qui se soucie de ça ?"

Quand le maître lut ces mots, un air de grande satisfaction s'afficha sur son visage.

Ce qui m'amène en guise de conclusion ouverte à vous poser ce koan :

Sans faire référence à la mémoire ni aux associations mentales, 

êtes vous 1) éveillé

                2) non éveillé 

           ou 3) ni l'un ni l'autre ?

L'éveil véritable ne se départit pas de bienveillant silence, ni d'humour avec un A majuscule.

                                                                          Amor Fati

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L'acceptation totale est votre vraie nature

Il y a parmi les chercheurs spirituels une croyance fort répandue et tenace comme quoi l'acceptation de ce qui est est un faire et, qu'en pratiquant l'acceptation cela pourrait vous illuminer. Le problème ici est que le moi qui voudrait accepter ceci ou cela ou devenir plus accueillant, n'est qu'une illusion d'optique, une pensée, une simple perception qui apparaît et disparaît. 

L'acceptation totale est déjà pleinement là, en cet instant. L'acceptation n'est pas quelque chose que l'on peut faire advenir dans le futur. Il semble que les choses peuvent être différentes de ce qu'elles sont. C'est ce que nous répète les pensées. Mais en réalité les choses ne peuvent pas être différentes de ce qu'elles sont déjà. Si vous êtes en train de faire des efforts pour devenir plus accueillant, plus tolérant, plus ceci ou cela, c'est juste l'ego qui tente de s'attribuer des mérites et se donner l'illusion de progresser vers un état plus enviable, plus spirituel, plus pacifié.

Votre vraie nature ne pratique rien. Tout pas que vous pourriez faire pour aller vers vous-même, vers ce que vous êtes déjà ne serait qu'un éloignement. Voyez-le ! Quand ? Maintenant ! Où ? Ici !

Votre vraie nature est tel un miroir qui reflète tout se qui apparaît sans la moindre résistance. Votre vraie nature ne juge pas, ne commente pas, ne compare pas, ne tire pas de conclusions. Ici et maintenant comme toujours, tout est accepté sans le moindre jugement. Cela inclut tout ce qui apparaît en cet instant, y compris vos problèmes de santé, vos éventuels handicaps, vos frustrations, votre sentiment d'impuissance, la rancœur, la colère, vos désirs inavouables, les deuils et les relations conflictuelles. Que vous soyez en cet instant en train de résister à ce qui est ou désirer autre chose que ce que l'instant présent offre, qu'importe, si c'est l'expérience qui est là c'est qu'elle a déjà été pleinement acceptée.

Étant le Sans Forme prenant toute forme, comment pourriez-vous vouloir autre chose que ce qui est ? 

Vous êtes déjà en train de faire ce que vous êtes en train de faire. Vous êtes déjà en train de penser à ce à quoi vous êtes en train de penser. Vous êtes déjà en train de sentir ce que vous êtes en train de sentir. Vous êtes en train de faire l'expérience que vous êtes déjà en train de faire. 

Le paradoxe c'est que si la réalisation ne peut survenir grâce à des efforts, et au sérieux avec lequel vous abordez la recherche spirituelle, elle peut survenir quand l'effort et la recherche cessent. La réalisation peut survenir non pas à cause de tel ou tel effort mais en dépit de tel ou tel effort.

L'ego ne peut jamais aimer vraiment. Il dit "je t'aime" certes, mais il y a toujours des conditions à son amour. Je t'aime mais si tu me fais ceci ou cela, si tu débordes des limites de ce que je peux accepter, je ne t'aimerais plus. Il faut avoir l'honnêteté de reconnaître cela. L'ego n'est pas capable d'acceptation totale. Son acceptation est toujours une figure de style, une prétention, un aveuglement. La personne ne dit jamais oui. Elle dira non ou éventuellement oui mais. Mais jamais la personne ne dit vraiment Oui. 

Ainsi tant que vous avez la croyance ou l'impression d'être une personne séparée, il est vain de chercher à améliorer cette personne ou à la faire tendre vers le grand oui de l'acceptation totale. C'est comme espérer qu'un jour l'asymptote coïncide un jour avec la droite vers laquelle elle tend indéfiniment. C'est simplement l'ego qui court après une récompense, rien de plus.

La réalisation consiste justement à réaliser qu'il n'existe pas d'entité séparée susceptible d'obtenir cette récompense.

La réalisation consiste en la reconnaissance que l'acceptation n'est pas ce que vous faites mais ce que Vous êtes déjà.

L'espace transparent au-dessus de vos épaules n'a-t-il pas déjà pleinement accepté ce texte ainsi que les inévitables commentaires de cette petite voix qui parle en continu dans votre tête ?

Vous êtes cet Espace de Présence et de Conscience déjà pleinement éveillé à sa nature de Conscience.  

Vous êtes Cela

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La Conscience n'a ni début ni commencement et continue pendant l'état de sommeil profond

C'est en investiguant de façon directe la nature transitoire de toute perception (pensées, sensations, sons, couleurs, goûts, odeurs) que nous établissons la nature permanente de la conscience qui a conscience des divers objets qui apparaissent et disparaissent en elle.

Au travers de la méditation et de l'observation nous observons que les pensées vont et viennent et que Je en est le témoin. Je est là avant l'apparition-disparition des pensées, pendant et après leur disparition Je demeure. Ainsi Je ne suis pas le mental. Neti neti, ni ceci ni cela.

De même les sensations et les émotions vont et viennent et Je en est le Témoin. Ainsi Je n'est pas constitué de sensations. Neti neti, ni ceci ni cela. 

Enfin les perceptions (couleurs, sons, odeurs, goûts) nous renseignant sur le monde sont également transitoires. Ainsi Je n'est ni le mental, ni le corps, ni le monde. Je n'est ni ceci ni cela. Je semble toujours présents. Neti neti, ni ceci ni cela.

Il y a trois états de conscience. L'état de veille, l'état de rêve et l'état de sommeil profond. Ils sont décrits pour la première fois dans la Mandukya Upanishad et magnifiquement commentés par Gaudapada, le maître de Adi Shankaracharya. C'est au travers de l'étude de cette Upanishad majeure et de ses commentaires que Jean Klein reconnut sa vraie nature atemporelle avec son maître Panditji à Bengalore dans l'après guerre.

Il est aisé de comprendre qu'il y a de la Conscience dans l'état de veille et dans l'état de rêve car sommes conscients des expériences fluctuantes et transitoires pendant ces deux états. Mais qu'en est-il de l'état de sommeil profond ? Dans le sommeil profond, il n'y a rien, c'est vide, pas d'expérience. Beaucoup objectent donc qu'il n'y a pas de continuité de la Conscience. L'idée et l'impression d'une conscience continue obtenue en investiguant la nature de la réalité durant l'état de veille semble soudain s'écrouler.

N'oublions pas qu'ici, lorsque nous menons l'investigation sur la nature de la Conscience et de ce que nous nommons la Réalité, nous ne nous fondons pas sur les pensées, mais uniquement sur l'expérience directe. 

Le maitre Chan Huang Po disait :

"Le sage s'appuie sur ce qu'il voit et non sur ce qu'il pense. L'ignorant s'appuie sur ce qu'il pense et pas sur ce qu'il voit. Voyez les choses telles qu'elles sont. Et ne vous préoccupez pas des autres."

Or que constatez-vous au sortir du sommeil ? Il n'y avait rien, j'ai dormi profondément; il n'y avait rien.

Mais la Mandukya Upanishad et l'Advaïta nous enseignent que le sommeil profond n'est pas une absence d'expérience, c'est une expérience d'absence. 

Le sommeil profond n'est pas de l'inconscience, c'est de la conscience sans objets, le contenant sans contenu. Pour constater que le sommeil profond était vide d'objets vous devez nécessairement avoir été là. Vous êtes celui qui a conscience de ce vide, de cette absence d'expérience. Pendant le sommeil profond il n'y a ni perceptions, ni pensées. Il n'y a pas la pensée "je suis en état de sommeil profond et ne perçois rien". L'esprit n'est pas présent. Le mental change tout le temps. Cela n'est pas présent. Mais la conscience, ce en quoi tous les états changeants vont et viennent est présente dans les trois états et donc également dans le sommeil profond.

La Mandukya Upanishad décrit le sommeil profond comme l'accès à l'unité, comme la plénitude de la Conscience, comme le bonheur (anandamaya) et la connaissance elle-même (praja). Le sommeil profond est vue non depuis le point de vue du mental mais depuis son propre point comme une expérience sublime, proche du 4ème état (turyia) qui est le non état de notre vraie nature dans lequel tous les états vont et viennent. Dans sa propre expérience c'est juste la paix, sans différence, manque ou conflit. Dans cette pure conscience, il n'y a pas d'incomplétude. L'essence du sommeil est le bonheur que nous cherchons tous. Le sommeil profond est donc tout le contraire d'une perte de conscience. Sinon, pourquoi le chercherions nous avec tant d'empressement ?

L'expérience du sommeil profond est une expérience non duelle en soi. La dualité entre un sujet et un objet y est absente. Lorsque l'on se réveille, l'apparente dualité reprend juste son emprise sur notre esprit qui se ré-identifie. Simplement, pour pressentir la profonde unité du sommeil profond nous devons faire un saut intuitif au-delà des limites de l'ego de l'état de veille. 

Ce que nous sommes réellement, la Conscience, est nous permet d'être témoin de l'état de veille, des rêves et de l'état vide d'objets durant le sommeil profond et c'est elle qui nous fait ensuite dire au réveil : "j'étais profondément relaxé." Le sommeil profond n'est donc pas inconscience ou absence de conscience. Le sommeil profond est un temps (c'est une expérience qui a un début et une fin comme toute expérience) où vous avez une expérience d'absence et pas une absence d'expérience. Il n'y a juste rien à expérimenter. Mais la Conscience qui fait toute expérience est toujours présente. 

Tout le monde parle du sommeil comme d'un plaisir exquis, d'un profond bonheur. Puisque ce bonheur ne vient manifestement ni du monde ni du mental ni du corps, il doit nécessairement être une qualité inhérente à notre vraie nature - ānanda.

D'ailleurs on qualifie traditionnellement (Upanishad, Advaïta Vedanta) Brahman (l'Absolu) par ce concept trinitaire : SatChitAnanada (Être Conscience Félicité).

Mais Turīya est l'arrière plan immuable sur lequel apparaît et disparait les trois états de conscience. ce mot signifie d'ailleurs le "composé de quatre parties" et on dit souvent que c'est le quatrième état. Mais en réalioté c'est un non état puisque il n'a ni commencement ni fin. C'est l'unique réalité, celle à laquelle nous nous "éveillons" lorsque nous réalisons la vérité.

L'une des descriptions les plus claires qui existent selon moi sur ce quatrième état en essence indescriptible est sans doute celle faite par ce texte anonyme écrit en tamoul datant du 19è siècle que Ramana Maharshi aimait tant citer, "Tout est Un". (Ellam Onru) :

6. "Si vous demandez ce que c'est, cela se nomme turīya ce qui signifie le quatrième état. Pourquoi utilise-t-on ce nom ? ce nom est approprié car il semble dire que les trois états de votre expérience, veille, rêve, sommeil profond vous sont étrangers et que le véritable état est le quatrième, qui est différent des trois autres. Si les trois états, veille, rêve, sommeil profond, se trouvaient réunir pour ne former qu'un seul long rêve, le quatrième représenterait le réveil de ce rêve. Ainsi il est plus intérieur que le sommeil profond, et aussi plus éveillé que l'état de veille.

7. Par conséquent votre véritable état est le quatrième, distinct des états de veille, de rêve, de sommeil profond. Vous êtes seulement Cela. Quel est le quatrième état ? Il est la connaissance qui ne particularise rien. Il n'est pas sans conscience de lui-même. C'est à dire que le quatrième état est une Pure Connaissance qui n'a pas conscience d'objets en particulier. Elle n'est pas inconsciente d'elle-même. Seul celui qui a réalisé cela, même pour un instant, a réalisé la Vérité. Vous êtes cela seulement.

8. Qu'y a-t-il de plus pour celui qui a réalisé le quatrième état ? En pratique, il n'est possible à personne de demeurer toujours dans cet état, l'état sans connaissance particulière. Celui qui a réalisé le quatrième état tôt ou tard revient dans ce monde-ci mais pour lui le monde n'est pas comme avant. Il voit que ce qu'il a réalisé comme étant le quatrième état brille comme étant tout ceci. Il n'imaginera plus ce monde comme distinct de cette Pure Connaissance. Donc ce qu'il a vu à l'intérieur, il le voit maintenant à l'extérieur, sous une forme différente. À la place de la différentiation d'avant, il est maintenant installé dans l'état de non-différentiation où qu'il se trouve. À présent il est tout. Rien n'est distinct de lui. Les yeux fermés ou ouverts, quelle que soit la façon dont changent les choses, son état reste inchangé. C'est l'état du Brahman. C'est l'état naturel et éternel. Vous êtes cet état éternellement vrai.

Nisargadatta Maharaj disait :

" J'ai réalisé que j'étais toujours là mais sans aucune connaissance. Je ne suis pas la conscience; au contraire, la conscience est une nuisance pour moi. Tournez l'attention à la source de la conscience. Cette conscience n'est pas vraie. Ce qui reste une fois rejetée notre propre conscience est la vérité".Votre véritable identité est là avant votre connaissance. Cette conscience disparaitra comme une flamme s'éteint. La vérité n'a pas de  connaissance d'elle-même. Avec la naissance, la sensation "je suis" apparait. Avant la naissance cette sensation n'existait pas. Au réveil, la connaissance "je suis" émerge en vous et instanément crée le monde. Le concept "je suis" émerge à travers l'énergie de sattva guna. Quand vous pourrez dire "je ne sais", vous serez en parabrahman. JE suis est Brahman, ce qui se tient derrière est appelé parabrahman. Vous êtes parabrahman en qui le verbe se dissout pour ne rien laisser. Lui seul est. Il n'est ni le guru, ni le disciple, ni Dieu. Paratman n'a même pas connaissance qu'il est. La conscience se dissout dans l'état de Paratman."

Depuis la perspective de la terre, le soleil se lève et se couche. Mais du point de vue du Soleil il est toujours présent. De même depuis la perspective du corps-mental la conscience semble aller et venir, alors que depuis la perspective de la Conscience que je suis réellement, je suis toujours présent. 

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Je suis le Maintenant

Je t'invite à réaliser que le maintenant n’est pas, contrairement à ce que nous dit la pensée un instant t pris en sandwich entre un passé et un futur imaginaires. 

Le temps est le concept du changement. L’espace est le concept de l’étendue.

Ces deux concepts apparaissent et disparaissent au sein du Maintenant. 

  Quand ça ? Maintenant !

Sens que le Maintenant est infini et que ni le temps ni l’espace ne peuvent y pénétrer, le modifier, l'altérer ou l''améliorer.

Sens que toute expérience change sans cesse. Toute expérience tactile, mentale, émotionnelle, gustative, olfactive, auditive va et vient. 

Mais quelque chose ne va pas et ne vient pas. 

Quelque chose est présent dans toute expérience. Qu’est-ce que c’est ?

Ce n’est pas une chose. C’est Cela qui en conscient des perceptions. La Conscience n’a donc ni forme ni âge ni nom.

Et toi qui lis ces lignes n’es-tu pas conscient ? Conscient des lettres et des phrases qui apparaissent mais également conscient d’être conscient ?

Quel nom te donnes tu sinon « je » ?

Le mot je désigne en effet Cela qui se connaît soi-même et qui donc est conscient de lui-même.Tu es conscient n’est-ce pas ? Et tu es conscient d’être conscient ? Tu es conscient de Toi-même. Tu te nommes je tout le temps.

Est-ce qu’une expérience peut avoir lieu sans cette Conscience, sans Je ?

N’es-tu pas le dénominateur commun de toute expérience ?

Quand est-ce que toute expérience est faite ? 

Maintenant n’est-ce pas ?

La pensée du passé survient quand ?

Maintenant !

La pensée du futur apparaît quand ?

Maintenant ?

La pensée du présent apparaît quand ?

Maintenant ?

Ainsi Je et Maintenant sont également présents dans toute expérience. 

Maintenant et Je ne sont-ils pas synonymes.

Qu’attends-tu donc pour coïncider avec Toi-même ?

Quand es-tu en train d’être ?

Maintenant !

Sens que tu es le Maintenant. 

"Je suis le Maintenant.

Je suis le Maintenant qui prend la forme de l’espace-temps.

Je suis le Maintenant qui se module en tant que toutes ces formes variées, toutes ces créatures, ces émotions, ces pensées. 

Je suis le Maintenant. 

Je suis l’éternel maintenant.

Je suis l’atemporelle présence."

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La voie tantrique, la voie du senti (Video extrait de stage de 9 j)

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L'écoute des sons comme voie d'accès directe à notre vraie nature : Méditation non duelle (vidéo)

Dans la tradition Zen il y a une large littérature sur l'éveil produit avec l'apparition disparition soudaine d'un son. "Un jour que Hsiang-Yen fauchait l'herbe un petit morceau de tuile frappé par la serpe alla taper contre un bambou; en entendant le bruit du bout de tuile heurtant le bambou, Hsiang-Yen s'éveillé instantanément à sa nature originelle.

Il alla se baigner et alluma l'encens. S'inclinant dans la direction se Kuei Shan (Son maître) il dit : "La grande compassion du maître dépasse même celle des parents ! Si jadis il m'avait expliqué, comment cela serait-il advenu ? Hsiang-Yen composa alors ce verset :

"Un seul bruit m'a fait oublier ce que je savais

Inutile de pratiquer quoi que ce soit

Chacun de mes gestes manifeste l'ancienne voie."

( Extrait du merveilleux petit livre de textes choisis et traduits par Wing fun Cheng et Hervé Collet : "Éloge du rien, recueil de propos, anecdotes et poèmes des maîtres zen")

Ici, dans cette vidéo, extraite d'un stage de partage de la Présence non duelle, je vous propose une méditation à partir des sons pour reconnaître que vous êtes le Silence dans lequel ils apparaissent et disparaissent et ultimement la substance dont ils sont faits.

Amor Fati

https://youtu.be/UCM8XV48aqc

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Le Non Savoir est ultime connaissance

La Connaissance ultime est Inconnaissance..

C’est ce que nous dit toutes les traditions spirituelles authentiques depuis plus de 3000 ans.

Plongez dans le mystère non pas pour le comprendre mais pour le vivre directement.

Comment ? En reconnaissant que ultimement vous ne savez rien.

Il y a ceci d’étonnant que plus vous plongez dans le mystère silencieux du non savoir, plus la plénitude de votre être se révèle, naturellement, simplement, spontanément, comme ayant toujours été là, et imprégnant toute expérience. Le mystère absolu auquel vous vous éveillez est votre vraie nature, pure plénitude émerveillée.

Voici un extrait vidéo de satsang par Zoom (31 Janvier 2021) pointant vers notre varie nature de Non Savoir absolu :

Jean Klein disait :

Dans un vrai "Je ne sais pas" que se passe-t-il ? Vous avez l'impression que le corps prend la dimension de l'espace, sans frontière ni centre. Les pulsations fonctionnent différemment, vous avez la sensation d'un repos. C'est la méditation.

Et, dans "Transmettre la Lumière", il disait :

Le moment où vous dites: "je ne sais pas" est crucial. À ce moment-là, toute l'énergie qui était projetée de façon excentrique vous revient de façon concentrique, et il se produit un arrêt total. C'est dans cet arrêt total qu'il y a le "je suis".

Stephan Jourdain, grand poète et iconoclaste communicant de non dualité disait :

L'immense découverte à faire, la seule qui mérite véritablement d'être faite, est de comprendre qu'on ne sait rien -ultime et exquise délivrance ! Et oui l'ultime percée, c'est cela : la masse entière de nos opinions, de nos convictions, de nos croyances intellectuelles nous faisant l'aveu de son strict néant. Et quid du moi solidaire de cette hallucination géante ? Hallucination lui aussi.

Quelqu'un demanda un jour à Ramana Maharshi : "Je ne sais rien et je voudrais que vous me disiez quelque chose". Il répondit alors ceci : "Vous savez que vous ne savez rien. découvrez ce qu'est cette connaissance. Cela est la Libération."

U.G. Krishnamurti disait : "L'inconnaissance est votre état naturel" ("Le mental est un mythe", Les deux Océans).

Le concept de "Vergessenheit" (état d'oubli) est le concept récurrent et fondateur de toute la mystique rhénane et très présent dans les sermons et traités de Maître Eckhart.

Dans son sermon sur la Pauvreté en Esprit (voir l'onglet "Résonances" sur ce blog), dit :

."L'évêque Albert dit que c'est un homme pauvre celui qui ne trouve de satisfaction dans rien de ce que Dieu a créé ; et ceci est bien dit ! Mais nous le disons encore mieux : nous prenons " pauvreté " dans un sens plus élevé : ceci est un homme pauvre : qui ne veut rien, qui ne sait rien, et qui n'a rien."

Et il dit aussi : 

« Même quand nous nous séparons de toutes les créatures et que nous nous engageons sur la Voie de la Vérité, nous ne sommes pas encore pleinement bienheureux, bien que notre regard plonge dans la vérité divine.

En effet, tant que nous sommes encore occupés à regarder, nous ne sommes pas un avec ce que nous regardons.

Tant que quelque chose est encore l’objet de notre intuition, nous ne sommes pas encore dans l’Un, puisque là où il n’y a que l’Un, on ne voit plus que l’Un.

C’est parce que Dieu n’est visible que dans la cécité, n’est connaissable que dans la non-connaissance et n’est compréhensible que dans le non sens. »

Ne vous leurrez pas : toutes les pratiques non duelles, les techniques habiles que nous pourrions partager ici n’ont qu’une seule fonction : vous montrer où vous n’êtes pas afin que vous vous abandonniez totalement à ce nuage d’Inconnaissance, à ce mystère Incommensurable, Inouï, Incomparable, Immuable, que vous vous adonniez pleinement au mystère au cœur de votre être, où se réalise que vous êtes déjà ce que vous cherchez : paix joie et amour. 

Amor fati

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Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, et qui ont lieu également par Zoom (gratuit) écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.