Feel it !




Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

mardi 23 octobre 2018


Approfondissement de l'investigation 
de la Présence non duelle en nous


Après une méditation explorative de la Présence non duelle, nous continuons à investiguer au travers d'un dialogue les confusions, les doutes et les identifications subtiles, pour réaliser que la Présence non duelle en nous ne peut être perçue, et réaliser que la personne n'est qu'une percpetion transitoire apparaissant disparaissant au sein de la Conscience sans forme.

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 Nota Bene : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelledans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

Interview du "Sentiment de manque à la Plénitude" de Mai 2015 : 5 ème et dernière partie partie


Interview de Mai 2015 : 
5 ème et dernière partie partie



Voici la cinquième et dernière partie d'une interview réalisée devant caméra en vue de la constitution d'un site qui n'a pas vu (encore ?) le jour et qui devait s'intituler : "Du sentiment de Manque à la Plénitude". La Première partie a été posté le 28 Septembre 2018. La partie vidéo ayant été détériorée, ceci est une restranscription écrite de cette interview qui devait présenter un site exposant des Jeux de Révélation en direct pour inviter les personnes en recherche spirituelle à se mettre eux-mêmes en jeu et à nu et, ainsi découvrir leur vraie nature. Quelques vidéos s'intitulant "Du Sentiment de Manque à la Plénitude" sont visionnables sur la chaîne you tube. Comme elle est un peu longue, je me vous la partage sur le blog en plusieurs parties, le temps d'en terminer la retranscription de l'audio. Je l'ai retrouvé il y a peu et, me suis demandé si cela pouvait être d'une quelconque utilité. Vous me direz ? Ou pas. Je remercie chaleureusement l'amie de longue date qui a bien voulu se prêter au jeu de l'intervieweuse mais qui au final, préfère rester anonyme. 

Q : Alors j’ai une question qui m’intéresse particulièrement et, qui je crois va passionner les spectateurs : Est-ce que ce Jeu permet de réaliser l’éveil ?

R : Nisargadatta disait : « On doit en définitive aller au-delà du savoir mais la connaissance doit apparaître. »

Le Jeu de révélation « Du Sentiment de Manque à la Plénitude » nous permet d’aller au-delà du savoir.

Mais la connaissance ou la réalisation elle-même est une grâce. Le jeu est juste un pointeur. Il pointe vers le non savoir. Le non savoir est un portail au même titre que le « Je suis » préverbal. Le Je suis n’est pas l’Absolu mais en pointant vers le Je suis, et en demeurant dans cet espace témoin, sans forme et sans âge, l’Absolu va tôt ou tard se révéler.

Je dirais que jouer à ce jeu permet de réaliser de façon vivante que toute souffrance, tout sentiment de manque, quels qu’ils soient ne sont que constructions imaginaires. Il te suffit de questionner de façon directe et radicale tes savoirs pour dévoiler le non-savoir, et redécouvrir ta nature de Présence consciente sans forme et sans âge.

Dans le non savoir, nulle possibilité de créer des problèmes, ou d’entrer en conflit avec la réalité. Donc nulle souffrance.

Q : Et, pourrais-tu parler des implications concrètes dans notre quotidien si l’on joue à ce jeu ?

R : Pour vivre harmonieusement vivons à partir du “je ne sais pas”, car alors seulement on peut vraiment écouter. Écouter notre corps, nos capacités, nos émotions, nos enfants, notre compagne, le voisin, notre orgueil, nos prétentions, le monde, l’environnement. C’est beaucoup plus pratique au quotidien. Tellement plus simple. Vivre à partir du “je ne sais pas”, ouvre aussi à une intensité incroyable de la sensibilité, à la joie de vivre.

Au travers de ce jeu, on est invité à réaliser à quel point on vit sans cesse dans la restriction, enfermé dans les concepts, dans les croyances, coupé de la réalité brute de l’expérience, coupé de la vie. La vie c’est tellement simple quand on cesse de prétendre être limité au jeu des pensées.

Dés que l’on croit savoir, on ferme la porte du mystère de la vie. Ce jeu nous y reconnecte directement.

C’est à chacun de faire sa propre découverte. Je ne cesse de le répéter, mais un jeu de révélation, c’est comme une expérience de la Vision Sans Tête ou l’auto-questionnement de Ramana Maharshi ou toute autre pratique non duelle : Il ne sert à rien de simplement écouter, lire les instructions ou regarder les autres les faire, il faut vous mettre en jeu vous-même.

Q : Mais tu sais bien que les gens veulent être rassurés, ils veulent savoir à quoi ça sert concrètement ?

Q : Finalement ça ne sert à rien. C’est comme si tu me demandais, à quoi ça sert de chanter, de danser, d’aimer ? À quoi ça sert de vivre ? Je n’en sais rien. Tu le sais toi ?

Profondément, je ne sais rien. Et, est-ce un drame de ne pas savoir ? Lorsqu’on réalise comme le poète que "la fleur fleurit d’être en sa fleur et que la rose est sans pourquoi", il y a une place dans notre vie pour admirer, pour s’étonner, pour s’émerveiller, pour aimer.

Lorsque j’ai réalisé que vivre n’avait pas de sens particulier, alors tout a soudain fait sens.



Q : Voir la vie de cette façon, ça détend en tout cas !

R : Ce jeu est une des formes que la conscience incarne pour pouvoir se rappeler à elle-même. En jouant à ce jeu, le chercheur finit par réaliser son impuissance à savoir. Le chercheur comprend que toute la recherche est une vaste supercherie qui l’éloigne de ce qu’il est, et il se détend en sa source. Ce jeu met fin aux histoires, au mental, et suspend la recherche.

Q : Je comprends ce que tu veux dire. Ce jeu c’est comme une invitation à arrêter de se raconter des histoires ? Est-ce que tu es en train de dire que ce jeu rend plus sage ?

R : Il y a cette histoire d’un professeur d’université très érudit qui va voir un grand maître zen pour lui demander ce qu’est l’essence du Zen. Le maître zen lui sert le thé. Au Japon, tu connais l’importance de la cérémonie du thé, je suppose ? Il remplit la tasse du professeur puis continue à verser dans la tasse qui déborde. Le professeur d’abord n’ose rien dire, mais comme le thé déborde de la soucoupe sur la table, il lui dit “la tasse est pleine”.
Le maître lui répond : “Comme cette tasse, vous êtes plein de vos propres préjugés. Comment puis-je vous enseigner le Zen si vous ne videz pas d’abord votre esprit de tous ces prétendus savoirs ?

Q : La sagesse serait comme faire le vide. Se défaire des savoirs anciens ?

R : Oui. Sauf qu’il n’y a rien à faire, juste à réaliser que nous sommes déjà ce non savoir, ce vide conscient.

La véritable sagesse n’est pas quelque chose qu’on peut apprendre comme une table de lois, comme un ensemble de pratiques et de savoir-vivre.

De la même façon lorsque tu rencontres un maître authentique, ce qu’il partage avec toi c’est très simple, c’est un parfum, le parfum de cette humilité sans personne de humble, qu’on pourrait aussi appeler présence.

Auprès de Fred, ce que j’expérimentais était une absence d’ego. Et quand tu es en compagnie d’un être qui ne se prend pour rien, une Présence contagieuse se manifeste.

Comment faisait Socrate pour ouvrir l’esprit de leurs interlocuteurs ? Il utilisait la Maïeutique, une sorte de méthode de questionnement systématique pour mettre à nu les prétendus savoirs de ses interlocuteurs. Maïeutique signifie accoucher les esprits.

Ce jeu-ci fonctionne un peu comme le dialogue socratique qui va révéler qu’en réalité nous ne savons pas. Et, c’est là que commence le véritable philosopher. On ne peut partir que de l’étonnement. Et, la forme la plus haute de l’étonnement culmine dans l’étonnement d’être. C’est le moment auspicieux pour toute reconnaissance de qui nous sommes vraiment.

Toute créativité véritable émerge de l’humilité du non savoir.

Q : C’est vraiment très inspirant tout ça. Par contre, je ne sais pas si c’est vraiment dans l’air du temps ?

R : Il ne faut pas confondre le non savoir avec de l’ignorance. Ce jeu ne vous demande pas d’oublier vos savoirs relatifs, ni votre scénario personnel. Il vous permet juste de reconnecter avec la Vérité que vous n'avez jamais cessé d'être. Et la Vérité c’est qu’au fond tu ne sais rien et moi non plus. Et lorsqu’on le réalise, cela te libère immédiatement.

Mais oui, ce tu dis résonne ; Sans doute que la raison principale de la décadence de notre civilisation vient de cette peur du mystère. Il faut tout mettre en mots et en concepts. Il y a une peur terrible du silence et du non savoir.

Ce jeu est une invitation à réaliser que ce que nous sommes fondamentalement ne peut se révéler que dans l’espace de non savoir, et de vivre à partir de ce non savoir chaque situation, chaque pensée, chaque sensation, chaque perception.

Comme le disait Krishnamurti, tu ne peux pas décider de faire qu’il vente (c’est la grâce), mais tu peux par contre ouvrir la fenêtre. Si tu ne l’ouvres pas, il n’y a pas de chance que le vent entre.

Lorsque le “je ne sais pas” survient au cours de ce jeu, c’est comme ouvrir la fenêtre. Mais je dirais même, qu’en réalité, ce qui se révèle c’est qu’elle est déjà ouverte, on cesse simplement de croire qu’elle est fermée. C’est la fameuse porte fantôme de la tradition du Zen, la porte sans porte. The Gateless gate.

Q : Je crois que l’on a dépassé de loin le temps que l’on s’était imparti pour ce partage. Mais on ne va rien couper au montage. Hein ? Ce serait dommage (rires) ? Je te remercie pour t’être livré avec autant simplicité dans cet exercice auquel tu n’es pas habitué. C'était une première.

R : Et, je te remercie à mon tour de tout cœur d’avoir joué le rôle parfait de l’intervieweuse. Et je vois que tu t'es préparée. Merci à toi.


Q : As-tu quelques mots pour conclure ?

R : Le non savoir est sans conclusion.

Q : C'est bien envoyé. Mais c’est un peu minimaliste, non ?

R C’est là maintenant. Nous parlons et écoutons à partir de ce non savoir. Nous émettons et recevons à partir de cette même Présence indéfinissable.

À ceux et celles pour qui ceci n’est pas clair encore, pas complètement vécu et pour qui il subsiste un sentiment de manque et de séparation, je lance une invitation. Mettez-vous en Jeu ! Jouez vraiment à ces Jeux de Révélation ! Ne vous contentez pas de les regarder et de les commenter.

Si vous acceptez de surcroît d’être filmé, et de brûler vos conditionnements en direct devant la caméra, je vous offre une séance gratuite d’accompagnement. Vous n’aurez qu’à me contacter par le biais du blog. C’est une sacrée aventure. Une aventure sacrée.

Quel plus cadeau pouvez-vous faire à l’humanité que montrer la beauté qu’il y a à se rendre totalement vulnérable ? Quel plus cadeau à offrir à l’humanité que l’extinction de votre égo. Le nirvana. Laisser tomber l’armure devant la caméra ! Partager cette remise en question totale de vos croyances, source de toute souffrance et de tous les conflits dans le monde ? Partager le Soi qui se révèle en direct ?

Imagine un monde où nous aurions ce genre d’invitations en prime time sur la chaîne principale ?

Q : Je te sens inspiré pour cette fin d’interview.

R : Des Jeux de révélations à l’école. Des cours d’authenticité pour remplacer les cours de philosophie.

Non, on va garder les cours de philosophie et juste proposer un volet pratique pour répondre à la question « qui suis-je » avec les Jeux de révélation. Et vivre à partir de notre véritable intégrité.

Q : Je te trouve bien rêveur tout d’un coup ?

R : Le rêve vient, le rêve passe. Le Rêveur demeure. Impassible. (Rires)

Q : Bon là je crois qu’on va rendre l’antenne comme on dit…  (Rires)

R : Merci pour votre Présence et belles éclosions à tous...


*  Ohne Warum

Die Ros' ist ohn' warum, sie blühet weil sie blühet,
Sie ach't nicht ihrer selbst, fragt nicht, ob man sie siehet. 

Sans Pourquoi

La Rose est sans pourquoi; elle fleurit d'être en sa fleur,
N'a souci d'elle-même, ne cherche pas qu'on la voit.


Né à Breslau (Silésie) en 1624 et mort le 9 juillet 1677, Johannes Scheffler, dit Angelus Silesius,  est un médecin, un poète et un  mystique allemand. D'abord luthérien, adepte un temps des Rose-Croix, il se convertit au catholicisme en 1652 sous l'influence des mystiques  allemands et flamands, notamment maître Eckart, Henri Suso, Jean Tauler, Ruysbroeck et Jacob Boehme Son recueil le plus connu, paru en 1657 "Cherubinischer Wandersmann" a été traduit en français sous le titre "Le voyageur  (le pélerin ou l'errant) chérubinique"
Il fut redécouvert au XIXème siècle par les poètes et philosophes de culture allemande, en particulier Rilke, Schopenhauer et Heidegger. "Salué par les plus grands, de Leibniz à Heidegger, en passant par Hegel et Schopenhauer, l'écho de son oeuvre sur la pensée profane n'a cessé de s'amplifier. En nombre de points, et sans doute pour l'essentiel, la méditation de Silesius nous apparaît aujourd'hui proche du Zen". (Roger Munier)
Ce distique se lit au premier livre des poésies spirituelles d'Angelus Silesius, publiées sous le titre : "Le Pélerin Chérubinique. Description sensible des quatre choses dernières".
Martin Heidegger l'a commenté dans une conférence qui a été reprise dans "Der Satz vom Gründ", paru à Pfullingen en 1957. Traduit par André Préau, ce texte a été publié par les éditions Gallimard en 1982, sous le titre général "Le principe de raison".
En voici la conclusion : "La rose est sans pourquoi, mais elle n'est pas sans raison. "Sans pourquoi" et "sans raison" ne disent pas la même chose. C'est seulement cela que la sentence en question devrait d'abord rendre plus clair. Le rose, pour autant qu'elle est quelque chose, ne sort pas du domaine où le très puissant principe (de raison) exerce sa puissance. Et pourtant la façon dont elle appartient à ce domaine est particulière, différente par conséquent de la manière dont nous autres hommes y séjournons. Bien courte, à vrai dire, serait notre pensée, si nous admettions que la sentence d'Angelus Silesius, n'a d'autre sens que d'indiquer la différence des manières dont la rose, dont l'homme, sont ce qu'ils sont. Ce que le sentence ne dit pas - et qui est tout l'essentiel - , c'est bien plutôt ceci qu'au fond le plus secret de son être l'homme n'est véritablement que s'il est à sa manière comme la rose - sans pourquoi."

(Silesius, "La rose est sans pourquoi", textes français de Roger Munier, suivis d'un commentaire par Martin Heidegger, Arfuyen, Textes allemands)

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dimanche 21 octobre 2018

Méditation explorative de la Présence non duelle

de la Présence non duelle


Stage à Quiberon, Octobre 2018

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Interview sur le "Sentiment de manque à la Plénitude" de Mai 2015 : 4 ème partie


Interview de Mai 2015 : 4 ème partie


Voici la quatrième partie d'une interview réalisée devant caméra en vue de la constitution d'un site qui n'a pas vu (encore ?) le jour et qui devait s'intituler : "Du sentiment de Manque à la Plénitude". La Première partie a été posté le 28 Septembre 2018. La partie vidéo ayant été détériorée, ceci est une restranscription écrite de cette interview qui devait présenter un site exposant des Jeux de Révélation en direct pour inviter les personnes en recherche spirituelle à se mettre eux-mêmes en jeu et à nu et, ainsi découvrir leur vraie nature. Quelques vidéos s'intitulant "Du Sentiment de Manque à la Plénitude" sont visionnables sur la chaîne you tube. Comme elle est un peu longue, je me vous la partage sur le blog en plusieurs parties, le temps d'en terminer la retranscription de l'audio. Je l'ai retrouvé il y a peu et, me suis demandé si cela pouvait être d'une quelconque utilité. Vous me direz ? Ou pas. Je remercie chaleureusement l'amie de longue date qui a bien voulu se prêter au jeu de l'intervieweuse mais qui au final, préfère rester anonyme. 

Q : Justement puisque je vois nous sommes déjà entrés dans le vif du sujet, je crois que l’on peut maintenant parler de l’objet particulier de notre rencontre aujourd’hui.

R : Oui. On a fait un sacré détour-là.

Q : Un détour sacré, si tu veux.  Mais c’était peut-être nécessaire de te présenter un peu toi, ton parcours pour le grand public, mais aussi l’originalité de ton approche avant d’entrer en matière ? Présenter un site sur des jeux de révélation comme ça à brûle-pourpoint sans introduction aurait certainement laissé beaucoup de perplexité.

R : Probablement.

Q : Alors, là je vais lire un peu ce que j’ai préparé. Donc. Tu mets en ligne un site gratuit qui s’appelle “Du sentiment de manque à la plénitude”. On y voit une mosaïque de visages différents. Chaque visage représente un accompagnement individualisé d’une personne depuis son sentiment de manque à la plénitude. Pour y avoir joué moi-même à plusieurs reprises avec toi, je confirme qu’à chaque fois j’ai découvert avec étonnement, ce même espace de non savoir dont tu parles.

C’est vrai que c’est un changement radical de perspective. Au départ du jeu, tu sembles englué dans une sorte de cercle vicieux mental et de frustration dont il semble impossible de se libérer par la pensée. Puis, en se mettant en jeu et en répondant systématiquement aux questions pourquoi, pourquoi, pourquoi, on arrive à un espace où il n’y a plus de réponses, ni de questions d’ailleurs : Le fameux “je ne sais pas”. Dans cet espace de non-savoir, assez curieusement, on ne ressent plus aucun manque. Il y a à la fois une absence de repères et une grande intensité de Présence. Une paix et une joie. Pour certaines personnes, ça libère des émotions enfouies. Pour moi, c’est comme si je remettais les compteurs de ma vie à zéro. Ça a généré de magnifques prises de conscience et à chaque fois une énergie et une plénitude incroyables.

R : Oui. L’espace de non savoir révèle la plénitude que nous sommes.

Q : À chaque fois j’ai connecté avec cette joie qui vient de l’intérieur, d’un changement radical de conscience. Tu vois, en lisant Ekhart Tolle, il y a de nombreuses années, « Le pouvoir du moment présent » - tu connais je suppose - j’ai eu le pressentiment de cette Présence. Mais en jouant à ce jeu avec toi, j’y ai vraiment goûté.

R : On ne se rassasie pas avec le menu, c’est sûr. Rien n’a plus de valeur que de le vivre vraiment. Et, la révélation par contraste est très puissante.

Q : Par contraste ?

R : Oui, ce passage en très peu de temps d'un sentiment de manque à la plénitude, et de l'impression de savoir au non savoir, de la tension à la détente.

Q : Peut-être pourrais–tu expliciter un peu plus concrètement ce jeu pour que les spectateurs le comprennent bien ?

R : Un Jeu de Révélation est une sorte de déconstruction de la boucle auto-référentielle du moi séparé illusoire. Il démonte le mécanisme du manque ou de la souffrance en révélant qu’il s’appuie sur des croyances ou des savoirs erronés, qui eux-mêmes s’enracinent, en réalité, et après investigation, dans un espace de non-savoir où tout va bien depuis toujours.

C’est un jeu qui fait intervenir un accompagnant et un accompagné. Avant de commencer à jouer, il s’agit de mettre en évidence un sentiment de manque chez l’accompagné, une sorte de dissonance dans sa vie, une expérience qu’il préfèrerait changer.

C'est un simple constat de ce qui semble se vivre. Or, s'il y a un sentiment de manque, c'est que de toute évidence, vous ne réalisez pas que vous êtes déjà le Soi. C'est que vous ne réalisez pas que Vous êtes le Sans Forme se manifestant en tant que tout l'univers. S'il y a une manifestation (expérience, perception, état d'être, forme etc...) à laquelle vous résistez, c'est que quelque part, vous êtes ignorant de votre vraie nature. C'est que vous ne réalisez pas que vous êtes déjà le Sans Forme se manifestant en tant que tout ceci à chaque instant.

Je pose souvent la question, « tout irait très bien si seulement ? ». Et, s’il y a une réponse à cette question, c’est que la personne croit sincèrement qu’il lui manque quelque chose pour être pleinement heureuse ici et maintenant.
C’est la réponse à cette question, qui est une simple croyance, que l’on va ensuite investiguer pour savoir si elle est ultimement vraie.

On va donc explorer la réalité apparente de ce sentiment de manque et toutes les fausses croyances qui le soutiennent et semblent le valider, jusqu’à ce qu’il révèle sa véritable source : le non-savoir, qui est plénitude. Extraordinaire paradoxe. Non ?


Q : Oui, d’ailleurs le mental est complètement piégé. C’est assez extraordinaire.

R : On part donc d’un sentiment de manque chez l’accompagné et l’accompagnateur pose la question “pourquoi”. L’accompagné répond de la façon la plus brève et honnête possible. Tant qu’une réponse est fournie par l’accompagné, c’est le signe que l’accompagné prétend encore savoir pourquoi. Le guide repose alors simplement la question pourquoi.

À un moment donné, si l’accompagné fait preuve d’un minimum de maturité et d’honnêteté, il est inéluctable qu’un “je ne sais pas” survienne. Si ce “je ne sais pas” est un “je ne sais pas” sincère, un basculement a lieu. L’accompagné passe du mode “penser la vie” au mode “sentir la vie”. C’est un point d’orgue de silence et d’étonnement.

À ce moment-là, l’accompagné est invité à explorer la nature véritable de cet espace de non savoir qui est Présence consciente. Et, de découvrir que c’est cela sa véritable nature et non pas les divers savoirs, croyances ou identités qui ne font que naître et se dissoudre au sein de cet espace de non-savoir.

En explorant cet Espace de non-savoir, il est réalisé qu'il ne possède rien, ne veut rien, ne sait rien, et qu'il rayonne d'une paix et d'une plénitude qui ne dépendent d'aucune réalité extérieure.


Q : Tu m’avais expliqué cela à partir de la métaphore de l’arbre et j’avais trouvé ça très parlant. Tu pourrais peut-être le refaire ?

R : Ok, si tu veux. (Un petit Ficus - arbrisseau - est saisi pour la démonstration). L’arborescence de l’arbre symbolise l’arborescence de notre système de croyances. Lorsqu’on explore une croyance quelle qu’elle soit, on se rend compte qu’elle semble toujours soutenue et validée par d’autres croyances qui, elles-mêmes semblent soutenues et validées par d’autres croyances encore. Cela semble être un jeu de miroirs à l’infini, une forteresse impénétrable. Peut-être est-ce la raison pour laquelle si peu d’êtres la remettent en question ? En réalité il n’en est rien.

Si l’on prend le temps de considérer une croyance à la fois et que l’on l’examine de façon directe et authentique, la soi-disant chaîne de causalité qui semble la justifier, on va s’apercevoir qu’elle repose en réalité ... sur du vent !

On peut partir de n’importe quelle feuille (prétention à avoir) sur cet arbre pour remonter à rebours jusqu’à la racine commune de tous les savoirs et on va fatalement tomber nez à nez avec un espace de non-savoir. Car au fond, même si je fais semblant et si tout le monde fait tout le temps comme si, je ne sais rien. 

Ramana Maharshi disait d'ailleurs :"Vous savez que vous ne savez rien : découvrez la nature de ce savoir."

Ici, (pointant vers une feuille particulière de l’arbrisseau) ça va être la croyance : “je n’ai pas confiance en moi”, ici, “j’expérimente une angoisse”, ici, “j’ai peur que mon fils se suicide”, ou “je suis trop vieux”, ou « je n’y arrive pas”, ou “j’ai peur de manquer d’argent”, ou “ça ne devrait pas exister”….

À chaque question “pourquoi”, je remonte à rebours d’un cran vers la racine, de branche en branche, je remonte à rebours vers le non savoir qui est le Maintenant éternel, que je n’ai jamais cessé d’être.

Cet espace de non-savoir est en général voilé par la volonté d’avoir raison ou de maintenir l’illusion du contrôle de sa vie par une entité inexistante, et surtout par la croyance en un moi séparé, doté de libre arbitre.

On va découvrir que le mental ordinaire est programmé de façon automatique pour donner des réponses, programmé pour faire “comme si”, programmé pour toujours donner un sentiment de fausse sécurité cognitive et affective. Le mental est en quelque sorte programmé pour donner l’illusion d’un univers stable et prédictible.

Ce jeu fonctionne comme un Koan qui fait bugger le mental.

Lorsque le mental réalise sa propre impuissance à donner une réponse définitivement vraie, absolument vraie, il vacille sur ses bases et il s’effondre. Cette dissolution révèle aussitôt l'espace de non savoir, dont il est issu et, auquel il retourne toujours. Le non savoir est simplement notre état naturel quand nous arrêtons de faire semblant de savoir.

Si le “je ne sais pas” n’est pas un véritable je ne sais pas, on continue simplement à jouer et à poser la question “pourquoi” jusqu’à ce qu’un “je ne sais pas” définitif se révèle.

Q : Tu pourrais juste préciser pour nos spectateurs ce que c’est qu’un “je ne sais pas” non véritable ?

R : C’est un “je ne sais pas” sans la paix et la plénitude qui vont avec. L’accompagné va prononcer les paroles “je ne sais pas” dans un acte désespéré de garder la face, mais par en-dessous, ça continue à chercher. La stratégie du moi séparé, c’est de garder le contrôle à tout prix. Comment ? En continuant à donner des pseudo réponses. Comme tu l’as vu dans les accompagnements vidéo, le mental répond parfois à des choses incroyables. C’est là que l’on se rend compte à quel point, le mental est prétentieux, à quel point on s’illusionne sur notre capacité à contrôler la vie, à savoir ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, faux et vrai.

Lorsqu’un faux “je ne sais pas” est découvert – et, cela se lit dans le visage, le regard et le timbre de voix de l’accompagné - on reprend simplement le questionnement à partir de la réponse de l’accompagné ou de ce qu’il vit dans l’instant. Un faux "je ne sais pas" est un « je ne sais pas » sans saveur, sans parfum, sans paix, sans amour.

Le véritable « je ne sais pas » n’est pas un état neutre, c’est un vide qui contient toute chose, un vide vibrant d’amour, c’est une plénitude.

Q : Tu insistes beaucoup sur le fait de te regarder ?

R : Oui. En Inde on appelle ça le Darshan. Un être installé dans la Présence non duelle la transmet sans rien faire par sa propre Présence, par osmose comme le disait Ramana Maharshi. La flamme de l'attention impersonnelle éveille l'attention impersonelle. La Présence est hautement contagieuse.

On peut découvrir que, lorsque le regard de l’accompagnant est fuyant, cela dénote presque toujours une stratégie pour éviter d’être vu, pour continuer à garder le masque de celui qui prétend savoir, pour continuer à jouer, à faire comme si.

C’est pour cela que je propose toujours de faire ce jeu dans le regard de l’accompagnant, à partir de la vision sans tête et dans le “face à espace”.


Q : Ah ben justement. Dans tes rencontres, tu proposes souvent des exercices tirés de l’enseignement de Douglas Harding. “Face à espace” : Voilà un terme qui mériterait sans doute une petite explication.

R : Parmi les nombreux jeux que je propose, je partage effectivement un certain nombre de pratiques issues de l’enseignement de Douglas Harding. Les pratiques de Douglas Harding sont des créations vraiment géniales qui résument à merveille 6000 ans de spiritualité authentique. Ils sont basés sur le retournement à 180 degrés de l'attention vers la source de la perception. Ils fonctionnent pour la grande majorité à partir du sens de la vue, mais pas seulement.

Comme le sens de la vue nous accompagne du lever au coucher, on peut dire que c'est une méditation vivante et incarnée à laquelle, ils nous convient. De plus les perceptions visuelles génèrent énormément de jugements. Beaucoup plus que les autres perceptions. C'est donc très difficile de se déconditionner par le regard par rapport aux autres sens moins liés au mental. Sauf qu'avec les pratiques proposées par Douglas Harding l'éveil à sa vraie nature devient d'une simplicité étonnante.


Q : C'est le premier à avoir fait ça ?

R : Oui. C'est une vraie invention dans l'histoire de la pédagogie non duelle. L'enseignement qui permet de déconstruire notre mode de perception duel.

Par exemple, contrairement à ce que croit la plupart des gens, en réalité, on n’est jamais face à face. Comme nous pouvons l’expérimenter immédiatement, contrairement à ce que l’on nous a dit, si tu laisses de côtés tes croyances, et tes pensées, si tu es vraiment attentive, tout ce qui apparaît visuellement à toi dans l’instant n’est pas perçu par une tête et deux petits yeux, mais par un immense espace ouvert, transparent et conscient au-dessus de tes épaules.

En tournant l’attention directement vers la source de la perception visuelle en toi, maintenant, trouves-tu un visage ? (L'index est tourné en direction de la tête)

(Long silence)

Tu réalises cette absence de tête ? C’est évident pour toi maintenant ?

(Immense sourire de l'amie journanliste)

Nous n’avons jamais rencontré le monde qu’à partir d’un espace ouvert et conscient au-dessus de nos épaules.

Q : En effet, je ne vois pas ma propre tête, il y un espace. C'est étonnant. Mais ça change quoi ça dans ma vie de voir le monde ainsi ?

Si tu réalises que Tu es l’espace ouvert et conscient qui accueille en son sein le monde, la croyance en un moi personnel qui perçoit le monde s’effondre. Et, si tu demeures longuement dans cet espace que tu es déjà, tu vas être amené à reconnaître qu’il n’y a nulle distance entre Toi en tant que cet Espace vide et les perceptions, c’est à dire le monde. Le monde apparaît toujours à 0 cm de cet espace transparent. Toute perception, (les sensations et les pensées aussi) apparaît toujours à 0 cm de Toi.

Tu reconnais que tout est Conscience. C’est l’expérience la plus bouleversante qu’un être humain puisse faire.

Comme le disait Nisargadatta : Voir que je ne suis rien c’est la sagesse, voir que je suis tout c’est l’amour. Entre les deux ma vie s’écoule.

Mais il faudrait sans doute prendre le temps de refaire l’expérience plusieurs fois et prendre le temps de la goûter vraiment.

Q : Oui, je vois un peu ce que tu veux dire. J’ai déjà eu un déclic avec toi en faisant une expérience de la Vision Sas Tête. Mais il faudrait sans doute que je prenne plus le temps. Que j’approfondisse cette première intuition. Mais j’entraperçois une sorte d’évidence dont je n’avais pas conscience.

R : Je t’invites aussi à réaliser que la pensée “je vois” ne voit rien par elle-même. Elle est perçue mais ne perçoit rien. La pensée ”je vois” ne fait qu’apparaître au sein de cet espace vacant et conscient. La personne qui n’est qu’une pensée crue ne voit jamais rien. Elle est perçue. Mais elle-même ne perçoit rien.

Q : Oui, ça ça change tout.

R : L’acte de perception précède l’idée même de la personne. Et, il en est ainsi pour toutes les perceptions. Entendre entend avant que la croyance "j’entends" apparaisse. Ressentir ressent avant que la pensée « je ressens » ne naisse. La pensée pense et l’acte se fait, avant que je m’en attribue le mérite ou la faute. Etcetera.

Si l’on applique la Vision Sans Tête au jeu de révélation auquel on joue ici, « Du Sentiment de Manque à la Plénitude », ça signifie que : tant que l’interlocuteur veut faire comme s’il avait un visage et donc une personnalité, c’est qu’il a un ensemble de savoirs à défendre, une histoire à promouvoir, etcetera, et le jeu continue.

Croire que je vois le monde à travers deux petits yeux (mimé avec les deux pouces et les deux index qui se joignent pour former un cercle à 30 cm de chaque œil) est une façon mentale de m’objectiver, de me penser comme une chose au sein du monde, une troisième personne ; c’est la perspective duelle.

La perspective absolument vraie est de réaliser que dans l’instant je ne vois pas ma propre tête. Alors le monde apparaît en moi. Krishnamurti disait souvent « Je suis le monde ». Mais en faisant l’expérience de Douglas Harding de la Vision Sans Tête, tu l’expérimentes vraiment.

Q : C'est la même chose alors ? Un Jeu de Révélation et la Vision Sans Tête ?

R : La plupart des jeux de Douglas partent de l’acte de perception visuelle. Le jeu présenté ici : "du sentiment de manque à la plénitude" part de nos pseudo savoirs, de nos croyances, de notre sentiment de séparation.

Les deux révèlent le même espace impersonnel, la même plénitude de Présence consciente au cœur de chacun de nous.

Car cet espace de non-savoir qui se révèle ce n’est rien d’autre que ma véritable nature.
Dans le “je ne sais pas”, c’est l’évidence d’être qui se révèle, le “Je Suis”, la Présence consciente, sans forme, sans âge, sans dimensions et sans limites.

C’est dans l’absence de moi que la véritable Présence se révèle.


Q : C’est un paradoxe extraordinaire. C’est comme un grand étonnement ! Que pouvons nous faire de ça ?

R : Hégel disait que l’état le plus sublime de l’homme était l’étonnement, mais que le problème de l’adulte face à l’étonnement était qu’il était comme l’enfant qui se voyait dans un miroir pour la première fois et, qui le retourne aussitôt pour savoir ce qu’il y a derrière. Dès que l’on cherche à saisir, à expliquer à comprendre, on repart dans le cercle vicieux d’une recherche sans fin, on repart dans un futur qui n’existe pas.

Q : Comment t’es venue l’idée de partager ces vidéos du sentiment de manque à la plénitude ?

R : Je ne sais pas. L’envie de filmer, cela résonne avec la beauté de l’éclosion impersonnelle. D’un visage gagné par le mystère. La beauté de la Métanoïa.

Il y a un film merveilleux de Dreyer que tu dois absolument voir, dont la dernière scène montre l’émerveillement d’un visage de femme gagnée par la lumière.

Q : Ah oui, lequel ?

R : « Ordet » qui en danois signifie la Parole.

Q : Je n’en avais jamais entendu parler.

R : Ce film est un pur chef d’œuvre. Il parle de la foi au-delà des images conventionnelles. De la foi véritable qui transcende les religions et la multiplicité des voies. De la foi authentique des mystiques qui réconcilie les hommes et leur fait voir l’unité en-deçà des schismes religieux et des idéologies partisanes. Chaque image de ce film est pure vibration.

À la fin du film, il y a une sorte de miracle incroyable qui a lieu et une sorte de réveil à la foi de Mikkel qui l’avait perdue. Il dit alors à sa femme Inger : Maintenant commence pour nous une nouvelle vie. Et Inger lui réponds avec une douceur d’outre–ciel et un visage transfiguré par la lumière :

« Ja, livet, livet… Livet »

Ce qui en danois, signifie. Oui La vie, la vie… La vie…

Q : Que c’est beau !

R : Rien que d’en parler, cela me donne des frissons. Car au fond il n’y a que ça et il n’y a jamais eu que ça. La Vie une qui vit au travers de ces corps et de ces formes.

Un Jeu de Révélation permet à chacun de vivre cette transfiguration, cette transsubstantiation au cœur de cette vie-ci. C’est une perche tendue vers l’humain qui semble perdu dans son rêve - qui souvent tourne au cauchemar. Une perche pour l’inviter à s’éveiller à la lumière atemporelle.

Ce qui m’a certainement également inspiré ce projet c’est sans doute la beauté des centaines d’éclosions impersonnelles que j’ai eu la chance d’accompagner depuis 1998 en tant que thérapeute psychocorporel, puis en accompagnement non-duel depuis 2012.

Ces centaines de visages tout d’un coup éclairés par la lumière de la Conscience. Il n’y a rien de plus beau et de plus émouvant que ces éclosions lumineuses.

Q : Cela me fait penser au titre de ton blog : éclore-en-conscience.
Mais c’est aussi le titre de ton album de chansons : ÉCLOSIONS ! Et de tes stages. Il semble que ce mot te poursuit ?

R : L’éclosion du Soi fait évidemment écho à la disparition de toute intentionnalité. Le mot nirvana en sanscrit signifie extinction. L’extinction de l’illusion d’être un moi séparé, la dissolution de l’égo. C’est cette extinction qui semble faire éclore la lumière sous-jacente et omniprésente qui est notre vraie nature et, qui se révèle parfois dans un regard lorsque la personne est désencombrée de toute identification.

Mais cette expression peut aussi induire en erreur, car le Soi est déjà là et n’a pas à s’effleurir.


Q : En tous cas, ces transfigurations sont très évidentes sur les vidéos effectivement. Surtout avec le gros plan sur le visage de la personne accompagnée. On voit le lien entre le moment où le « je ne sais pas » authentique apparait et la lumière qui transfigure le visage.

R : J’ai voulu partager par vidéo afin que ceux qui sont en recherche ou qui expérimentent le manque dans leur vie réalisent que c’est beaucoup plus simple et accessible qu’on le dit bien souvent. Tu n’as pas forcément besoin de faire des pratiques, des rituels, chanter des mantras, t’assoir pour méditer une heure par jour, pratiquer le yoga ou avoir des connaissances ésotériques. Tout cela peut être très intéressant et je ne déconseille nullement les pratiques, ou la lecture des textes mais cela ne concerne pas forcément la réalisation de votre nature véritable.

Tu dois juste avoir l’honnêteté de remettre tes croyances en question. Mais pas qu’un peu. Jusqu’au bout.

Ce jeu pointe vers une grande simplicité, vers un dénuement, vers un abandon, vers l’humilité dont parle Maitre Eckhart lorsqu’il dit : Je ne possèdes rien, je ne veux rien, je ne sais rien. Dans le sermon de la pauvreté en esprit.

On nous a appris qu’il fallait toujours tout savoir, tout connaître. Mais ici on pointe vers la beauté du non-savoir. Le mental a été surentrainé pour donner des réponses. On ne nous a pas appris « à ne pas comprendre ». On a assimilé le non-savoir à de l’ignorance. On fait “comme si” pour ne pas avoir l’air trop idiot et on a voilé notre véritable beauté, notre innocence, notre créativité, notre regard d’enfant.

Ici on revient au non-savoir, le Maintenant éternel, le lieu sans lieu où éclot l’étonnement. Et l’étonnement culmine toujours dans l’étonnement d’être. Dans l’évangile de St Thomas, Jésus dit : « Heureux celui qui était déjà avant d’exister. »

Je trouvais également beau de partager avec le grand public l’intimité d’un visage qui passe de la contraction à l’ouverture. Le sentiment de manque se lit dans le regard. La plénitude également. Tous ces êtres finissent par nous offrir un darshan du regard.

Une étreinte par le regard. Qu’y a-t-il de plus beau qu’un regard sans personne dans lequel tu disparais ? Qu’y a-t-il de plus beau qu’un regard éveillé, un regard animé par la lumière de la présence consciente ?

Ce regard impersonnel empli de lumière de compassion n’est pas celui du maître ou d’une personne particulièrement charismatique. Il est notre regard naturel lorsque celui-ci est désencombré de tout savoir, de toute intentionnalité, de toute trace de volonté personnelle.


Q : En visionnant les différentes vidéos, on se rend compte également à quel point nous, les humains, nous fonctionnons tous de la même façon.

R : Oui. Tu as raison de souligner ça. N’est-ce pas émerveillant que de reconnaître cela ?
Au départ les croyances sont en apparence assez personnelles, puis très vite, au fur et à mesure que l’on remonte à rebours l’arborescence des croyances, tu découvres qu’elles sont de plus en plus universelles. La croyance racine étant « je suis un individu séparé du monde et des autres".

Mais ce qui se révèle lorsque le mental abdique dans sa quête de contrôle, c’est un espace de non-savoir qui est également ce non lieu où notre nature véritable à chacun d’entre nous peut se révéler. La joie sans objet et la paix inconditionnée qui en sont les caractéristiques sont également universelles. N’est-ce pas au fond, la seule « non chose » que nous puissions réellement partager ?

Ces vidéos sont une invitation pour chaque spectateur à mettre en jeu ses propres croyances et savoirs, même ceux qui semblent les plus évidents pour découvrir sa véritable nature qui se révèle dans l’humilité du non-savoir. Une humilité sans personne de humble. Il y a une profondeur abyssale dans le non savoir. Une profondeur oubliée.

J’en profite pour remercier tous ces êtres magnifiques qui ont accepté de jouer à ce jeu avec autant d’authenticité et de se mettre à nu devant la camera. Ils nous offrent ici un témoignage très direct des divers aspects de la souffrance humaine et des mécanismes qui nous maintiennent enfermés dans la souffrance. Surtout, ils nous montrent que cette souffrance n’est pas réelle et qu’il y a une autre façon de vivre : à partir de l’espace d’inconnaissance et de plénitude. À partir de notre vraie nature.


Nota Bene : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelledans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.