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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

mercredi 9 octobre 2019

Êtes vous réellement prêts à vous éveiller ? de Shankara à Matrix

Êtes vous réellement prêts à vous éveiller ?


Shankara nous annonce dés le début de son commentaire des Bramasutra que l'enquête au sujet du Bhraman (notre réalité ultime) n'est possible... ni par l'étude des Véda... ni par la connaissance et l'éxécution des rituels prescrits... qui n'aident nullement l'aspirant à la Connaissance, elle n'est possible que lorsque certaines conditions spirituelles sont présentes.

Ces conditions sont selon Shankara :

1)  La faculté de discernement entre le transitoire et le permanent.

2) Le renoncement à toute jouissance des fruits de l'action dans ce monde ou un autre.

3) Les six trésors, ainsi qu'ils sont nommés, que sont le fait de ne pas permettre au mental de se tourner vers l'extérieur et le contrôle des instruments externes des organes des sens, l'absence de pensées pour les choses des sens, la patience parfaite, la pratique constante de la méditation et la foi.

4 ) L'intense désir de connaître la liberté.

Ça calme, non ? Ou pas !

En même temps, bien sûr, sur un plan absolu, rien ne conditionne la Conscience. 

Et, les conditions que Shankara nomme précisément, nous pouvons aussi bien les considérer comme des signes avant coureurs de l'éveil.

Mais la question demeure : Que veux tu vraiment ? Aller mieux. Devenir une meilleure personne. Ou découvrir ta vraie nature ? La Vérité rien que la Vérité, ou le confort ?


Comme dans le film Matrix lors de ce dialogue culte où Morpheus s'adresse à Néo (en extrait ci-dessus).

"Je vais te dire pourquoi tu es là. Tu es là parce que tu as un savoir. Un savoir que tu ne t'expliques pas mais qui t'habite. Un savoir que tu as ressenti toute ta vie....

Si tu veux découvrir ce qu'est la Matrice tu devras l'explorer toi-même. C'est là ta dernière chance. 
Tu ne pourras plus faire marche arrière. 

Choisis la pillule bleue et tout s'arrête. Après tu pourras faire de beaux rêves (le confort personnel) et penser ce que tu veux (croire au libre arbitre- l'ignorante ignorance).

Choisis la pillule rouge et tu restes au pays des merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre (retournement vers la conscience, Vision Sans Tête).

N'oublie-pas. Je ne t'offre que la vérité. Rien de plus." 

(Remarquez ce plan absolument extraordinaire de caméra subjective, c'est à dire Vision Sans Tête, lorsque Morpheus tend ses deux mains vers Néo avec les deux pillules, à 3' 9" de la vidéo. Ainsi que le reflet de néo dans les lunettes de Morpheus.

Bref, tout ça pour dire que l'intense désir de liberté est bien le signe précurseur essentiel vers l'éveil.

Voyez comme Néo n'hésite pas une seule seconde. Et vous ? Que voulez Vous vraiment vraiment ?



NB : Le prochain stage de 9 jours aura lieu à Paris du 28 Décembre 2019 au 5 Janvier 2020.

Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com 

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L'action est sans acteur


L'action est sans acteur 


Notre civilisation entière est fondée sur la croyance dans le libre arbitre. La volonté personnelle est même devenu un concept essentiel de cette civilisation, surtout en Occident, mais pas seulement. Le virus de la croyance d’être l’acteur personnel des actes semble aujourd’hui avoir contaminé le monde entier au point que, pour guérir le monde de ses mille maux on fait appel à plus de volonté personnelle encore. Cela semble être le bon sens commun. 

Et pourtant... 

Si l’on comprenait les implications ultimes de cette croyance racine, il se pourrait bien que l’on découvre qu’elle est peut-être très paradoxalement la cause cachée de la violence incroyable que l'Homme exerce depuis 6000 ans contre lui-même, les autres humains, de peau, de confession ou d'idéologie différente de lui, mais pas seulemnt, contre les femmes, les enfants, les animaux et la terre même, cette violence inouïe qui a fait dire au philospohe anglais Hobbes dans Le Léviathan que l'homme était un loup pour l'homme et à Sartre dans "Huis Clos" que "l'enfer c'est les autres". 

Si l'on tirait ensemble le fil d'Ariane de cette croyance et impression d'être l'acteur personnel des actions, qui conforte l'impression de séparation avec le monde et les autres, il se pourrait même que l'on réalisât qu'elle est la cause racine du réchauffement climatique et de ce suicide collectif que l’humanité semble être en train de s’infliger elle-même au travers de sa façon de percevoir la planète et d’agir dans le monde ?

La croyance d’être l’auteur de nos actions est en effet un marqueur important de l’illusion d’être un moi séparé, qui engendre le désenchantement du monde et nous fait percevoir la terre, les créatures  et les autres comme de simples moyens pour notre croissance personnelle.

Parmi les pointeurs non duels l’enseignement diverge parfois en surface sur ce point pourtant crucial. Pas sur le fond certes, mais souvent sur la forme. 

Par exemple certains « enseignants » mettent particulièrement l’accent sur notre absence totale de libre arbitre et misent même l’essentiel des clés non duelles qu’ils partagent sur cet aspect. 

D’autres n’abordent pas toujours très franchement le sujet, ou disent qu’il vaut mieux déconstruire l’idée d’être quelqu’un que briser directement l’idée d’avoir le choix, sous prétexte que pour une personne se prenant encore pour une personne, si elle en venait à ne plus croire au libre arbitre tout en continuant à se prendre pour une personne, elle pourrait alors être mise dans une situation de "double contrainte"* que les psychologues connaissent bien, et serait alors susceptible de tomber dans une sorte de morosité à-quoiboniste et d’arrêter artificiellement la recherche.

C'est en effet une possibilité mais seulement lorsque le message n'est pas totalement compris et intégré. Car, s'il est vraiment pleinement réalisé qu'il n'y a pas d'auteur personnel des actes de la personne, que chaque acte et chaque pensée surgit spontanément dans la globalité et de façon absolument nécessaire, parce que relié à la globalité et donc à une infinité de causes, il est réalisé qu'il n'y a jamais eu d'acteur par le passé. Ce n'est donc pas une perte soudaine pour la personne, la perte subite d'une caractéristique qu'elle aurait possédée avant et qu'elle ne possède désormais plus et, qui pourrait déprimer la personne. C'est au contraire la fin d'une illusion, la fin d'un mensonge et donc un immense allègement. Je rappelle qu'en anglais, enlightenment qui signifie illumination signifie également allègement. C'est une immense libération.


Pour de nombreuses personnes, la déconstruction de l’illusion d’avoir le choix a néanmoins constitué la tombée définitive du voile. 

Pour Greg Goode, par exemple, pointeur non duel américain talentueux de la Voie Directe, la croyance d’être l’auteur de ses actions a été la croyance transparente la plus difficile à reconnaître et la plus cruciale dans son cheminement. Lorsqu’elle a été pleinement vue comme étant une simple croyance, l’illusion d’être un moi séparé est définitivement tombée raconte-t-il. L'illusion d'être un moi séparé semble pour de nombreuses personnes tenir son apparente densité de l'illusion d'être l'acteur des actes.

Et, si nous investiguions justement un peu cette étrange impression d’être l’auteur des actes ?

Faites vous dans l’expérience directe d’être l’auteur du choix de vous habiller comme vous vous êtes habillé aujourd’hui ?

Il y a eu des pensées peut-être à ce sujet. Des perceptions de vêtements et des actions d’ouverture du placard ou de tiroirs ce matin. Mais où est celui qui aurait choisi de prendre ces chaussettes-ci, mettre tout particulièrement ce pantalon ou cette robe-ci ?

Il y a eu des pensées peut être à ce propos. Il y a peut être en ce moment où vos lisez ces questions, des pensées du genre, "oui je suis l’auteur des actes", "qui sinon moi ai choisi de m'habiller", ou "j’ai bien choisi de m’habiller ainsi et personne d’autre" ?

Alors, je ne nie pas que vous êtes habillé ainsi, c'est à dire d'une façon très différente de votre voisin ou de moi. La question que je pose est : Est-ce que dans l’instant vous pouvez trouver cette entité indépendante et libre qui aurait le choix ? 

Pouvez vous trouver dans l’expérience directe le « chosisseur » des choix qui de toute évidence ont été faits. Il n'y a pas de mots français traduisant correctement le mot anglais "the doer", le faiseur.


Il y a donc bien des choix qui sont opérés dans le sens où le corps prend les chaussettes rouges plutôt que les chaussettes à rayures bleues et orange. Mais où est le choisisseur, "the doer" comme disent si justement les anglais, cette prétendue entité qui aurait le choix ?

Il y a bien une sensation de contraction quand votre frère vous dit que vous auriez dû appeler votre mère pour son anniversaire malgré le conflit qui vous oppose. Et, ce mal être, cette impression de culpabilité bien sûr, que vous ressentez conforte alors inévitablement l’idée qu’il y a bien quelqu’un, quelqu'un qui aurait pu ou du appeler sa mère et, qui du coup a fait le bon ou le mauvais choix selon la perspective. Les croyances et les impressions corporelles ont tissé depuis tant d'années déjà des liens tellement convaincants qu'il faut un désir de liberté très puissant et une honnête sans faille dans l'investigation, pour pouvoir les désenchvêtrer et les déconstruire avec patience.

Mais ne dérogeons pas de l'Investigation. Celle-ci doit être directe et sans compromis.

Si vous êtes totalement honnête, ni les pensées, ni les sensations, ni les émotions, ni aucune perception ne sont cet auteur que vous cherchez ! Et, lorsque vous prenez le temps de les remettre en question, une à une, vous constatez que chacune de ces perceptions ne sont au fond que des apparitions spontanées dans la Conscience.


Si vous ne faites pas référence à la mémoire, mais vous fiez juste à l’expérience de l’instant, il devient évident qu’aucune pensée ne peut en elle-même être la cause unique d’une action, puisque toute pensée apparaît directement et sans cause dans la Conscience comme toute perception d’ailleurs. 

Et, même si la pensée était la cause de l'action, pouvez-vous trouver le penseur des pensées ? En le cherchant avec une attention sans faille, vous échouerez lamentablement. Car, ce qui se découvre, c'est que l'apparent penseur des pensées n'est en réalité qu'une autre pensée, une simple apparition disparition au sein d'un espace de Conscience sans limites et sans âge.

La pensée semble affirmer plein de choses, comme par exemple « il y a bien un auteur des actes », « tu as le choix », "le choix est inhérent à l'être humain", "tu as toujours le choix" etc... Mais où es réellement ce "tu" ou cet "auteur" apparent auquel les pensées ne cessent de se référer ?

D’ailleurs, en neurosciences on a posé des électrodes dans le cerveau d’un sujet consentant. Puis on a stimulé une zone du cerveau qui engendre automatiquement le rire. Après chaque rire, lorsque l’on demandait au sujet pourquoi il riait, il inventait spontanément une histoire différente pour se justifier. 

Cela prouve bien à quel point l’humain est un raconteur d’histoires invétéré. L'humain est un extraordinaire fabulateur. Et, cela bien sûr, sans du tout s'en rendre compte. Le mental a été programmé pour trouver une cause, un responsable, et même un coupable s'il le faut. Ce mécanisme marche parfaitement lorsque plusieurs individus se retrouvent ensemble après un meurtre ou viol dans une communauté et cherchent la cause unique, le coupable idéal pour apaiser la soif de vengence, la soif de mettre fin à cette insupportable sensation de ne pas contrôler la vie.

C'est ce que Ramana Maharshi nommait l' "ignorante ignorance". Nous sommes tellement habitués à justifier nos actes que l’on justifie même ceux qui sont provoqués par des électrodes. L’humain est en réalité conditionné dés sa plus tendre enfance à se considérer comme l’auteur des pensées et des actes qu’il est très difficile de remettre totalement en question la liberté de l’acteur.

Il y a un très beau film des années 50, "12 hommes en colère"*,  une sorte de huis clos judiciaire, qu'il faut absolument voir. Sydney Lumet, le réalisateur, y montre la ténacité extraordinaire d'un seul homme, ayant vu d'un regard sans œillères, l'injustice en train d'être commise,  pour amener 11 autres humains, ses pairs jurés, à remettre en question par la raison, leur préjugés, racistes entre autres, afin d'éviter la chaise électrique à un innocent.

Ça demande du temps, du courage, de l'énergie, une sacrée ténacité, et une passion sans faille pour la Vérité pour amener d'autres humains, ne serait-ce que de remettre quelques instants en question leurs préjugés sur un coupable idéal. Alors imaginez la passion qu'il faut déployer pour envisager de remettre en question la croyance clé sur laquelle semble fondée toute notre civilisation, la croyance d'être l'acteur personnel des actes ! Car au fond c'est lui le coupable ou le héros idéal.


Alors qui suis-je si je ne suis pas libre d’agir comme je veux ?

Un simple robot ? Une marionnette ?

Peut-être que nous pouvons justement envisager le corps mental est une marionnette, ou un robot super évolué. Pourquoi pas après tout ?   Qu'y aurait-il de dévalorisant à cela ?

Depuis Deep Blue, et sa victoire sur Gasparov, en 1997, on sait que l'homme ne peut plus battre aux échecs un ordinateur. Alpha Go, autre ordinateur,beaucoup plus puissant avait défrayé la chronique en battant le plus grand joueur de Go au monde en 2016, par 4 à 1, qui est un jeu d'une complexité folle, et a lui même été écrasé par Alpha Go Zéro en 2017 un ordinateur d'une nouvelle génération, par une victoire écrasante : 100 à 0 !

Le cerveau est lui même un super calculateur, et il n'est pas inenvisageable de penser que dans siècle ou deux, si aucune catastrophe majeure ne vient contrecarrer les progrés de la science, on pourrait recréer ex nihilo un cerveau humain. Pourquoi pas ? La robotisation avance à une allure folle. Mais est-ce que cela vous inquiète vraiment ?

Car êtes-vous vraiement le corps ? Si vous faites l'Investigation du Soi pour vous-même comme vous y invite cette vidéo, ci-dessous, vous découvrirez invariablement que vous n'êtes rien de perceptible ni de concevable.


Vous savez qu'au fond ce n'est donc pas la puissance de calcul du cerveau qui fait votre essence, qui constitue votre liberté essentielle.

Si je réalise que le corps en tant que sensations et le mental en tant que pensées ne font qu’apparaître et disparaître en moi - moi en tant que Conscience Présence sans forme - Conscience qui nécessairement les précède, JE découvre,, que sur un plan essentiel, JE suis libre du corps, des actions du corps, libre du besoin de justifier ou de condamner les actions du corps, totalement libre, et ce depuis toujours !

Je suis libre des histoires qui se brodent à propos des actes que ce corps mental-ci fait ou ne fait pas.

La liberté, la joie et la paix profonde s’éprouvent du coup, et ce quels que soient les actes du corps.

C'est totalement immoral objecteront certains. Non c'est amoral. Totalement amoral, oui. La véritable éthique est amorale.

JE suis libre de l’idée même d’être un acteur, libre du besoin de justifier ou de condamner les actes, libre de préférence, libre de l’idée de disposer ou non du libre arbitre. Libre de l'idée même de vouloir être libre.

Ce que JE suis réellement précède la pensée, l’acte, la naissance du corps et du monde.

Le JE suis est atemporel.

Ce qui faisait dire à Jésus : « Avant qu’Abraham ne fut JE suis. »

À quoi bon alors de naître si je n’ai aucune liberté diront la plupart ?

Mais Tu n'es jamais né. Voilà la réponse qui te vient après investigation.

Au fond, la liberté est au contraire totale, mais elle est juste mal comprise, mal identifiée.

Par une identification erronée au corps mental, tu as placé ton intuition qui elle est juste, celle de la liberté absolue de la Conscience sans forme que tu es réellement, dans un objet (le corps mental) dont les pensées et les actes sont au contraire, après observation, vus comme étant totalement reliées aux autres objets et au final à l’univers entier.

Tu découvriras alorsque l’idée d’être un acteur des actes arrive toujours après l’acte.

L’acte se fait, puis surgit la pensée "c’est moi qui l’ai fait". 

"Qui m'a dit que c'était moi ? Maman et Papa pardi ! Et la maîtresse, et mami et papi et tous les autres. Au début ça faisais des bêtises mais il c'était pas moi, il n'y avait personne. Et, à force de me dire que c'était moi qui faisait les bêtises, je les ai cru."

Vous avez été conditionné à penser ainsi et à croire ces pensées, depuis la petite enfance. Toute l’éducation a été basée là-dessus, avec plus ou moins de carotte et de bâton, pour ne surtout pas remettre en question l'idée d'un acteur personnel des actes.

Quand vous êtes suffisamment perspicace pour aller au bout de cette investigation, l’impression d’être l’acteur de vos actes se dissout.


Le corps mental continue en apparence à opérer des choix, à préférer certains vêtements plutôt que d’autres, d’aller en vacances ou non, de pratiquer tel ou tel sport, d’être un criminel ou un saint, mais il n’y a plus d’acteur.

Si cela est pleinement réalisé, une liberté incroyable est éprouvée.

C’est la liberté de la Conscience toujours libre de son apparent contenu. 

Un poids énorme tombe et vous (le corps mental) agissez paradoxalement en relation avec le tout, sans l’angoisse de faire le bon ou le mauvais choix.

De là, découle naturellement et - toutes choses égales par ailleurs - des actions plus alignées, plus justes dans un sens très global, et des relations également moins conflictuelles avec l'environnement.

Sentez ce que cela fait que de n’avoir aucun choix ? Et, surtout de n’en avoir jamais eu ? 

Plus de conflit avec ce qui est. Toute souffrance cesse. Le pardon est immédiat ! 

Je me répète mais est-ce que dans l’instant pouvez vous trouver le "choisisseur", l’auteur qui aurait décidé de lire ceci ?

Découvrez la véritable Présence lumineuse dans cette absence d'acteur apparent.

Dans cette absence d'acteur, il y a une humilité profonde. Une humilité sans personne de humble.

"Retournes ton regard. Le secret est là" disait Hui Neng ( 6 ème patriache du Ch'an en Chine).

" Mon gourou ne m'a donné qu'un précepte,
Ramène ton regard de l'extérieur vers l'intérieur
Et fixe-le sur le Soi le plus intime" ( Lâlla)*

Dans ce secret ouvert comme le disait Wei wu Wei, dans cette ouverture toujours déjà présente, depuis laquelle tout est perçu, y a-t-il vraiment quelqu'un, un acteur ?

Constatez simplement que Vous en tant que cette Ouverture n'avez jamais fait que constater les perceptions et les expériences, y compris celles entreprises par ce corps mental-ci.


NB : Le prochain stage de 9 jours aura lieu à Paris du 28 Décembre 2019 au 5 Janvier 2020.

Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com 

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, ou aux stages de we ou aux retraites de 9 jours, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.


* Double contrainte : https://fr.wikipedia.org/wiki/Double_contrainte

*

mardi 1 octobre 2019

Je Suis Shiva : poème de Shakara exposant la discrimination

Six stances sur le Nirvana

NIRVANASATKAM de Shakarasharya


Voici un texte essentiel de Shankara appartenant à la tradition non duelle de l'Advaïta Vedanta de l'Inde qui m'a beaucoup touché.

JE ne suis ni le mental, ni l’intelligence, ni le sens du moi, ni la mémoire ;
JE ne suis pas non plus l’ouïe, le goût, l’odorat, la vue. 
JE ne suis pas à l’espace, la terre, le feu, le vent.
Mon être n’est que conscience et béatitude, JE suis Shiva, JE suis Shiva.

JE ne suis ni la force vitale, ni les composants du corps, 
ni les enveloppes de mon être véritable.
JE ne suis pas la parole, les mains, les pieds, l’excrétion et la génération.
Mon être n’est que conscience et béatitude, JE suis Shiva, JE suis Shiva.

JE n’ai ni amour ni haine, ni désir ni égarement ;
Les sentiments de fierté et de jalousie ne m’appartiennent pas. 
JE n’ai ni devoir, ni but, ni jouissance, ni libération.
Mon être n’est que conscience et béatitude, JE suis Shiva, JE suis Shiva.

JE n’ai ni vertus ni vices, ni plaisirs, ni souffrances. 
Il n’existe pour moi ni paroles sacrées ni lieu sacré, ni science sacré ni acte sacré. 
JE ne suis ni la cause, ni l’objet, ni l’acte de la réjouissance.
Mon être n’est que conscience et béatitude, JE suis Shiva, JE suis Shiva.

Il n’y a ni mort ni peur pour moi, ni distinction de caste. 
JE n’ai ni père, ni mère, ni naissance.
JE n’ai pas de famille ni d’amis, ni gourou ni disciples.
Mon être n’est que conscience et béatitude, JE suis Shiva, JE suis Shiva.

JE suis libre de toute distinction et de toutes formes ; 
étant omnipénétrant, JE suis partout.
Aux organes des sens je ne suis ni attaché ni détaché, pour eux JE suis insaisissable.
Mon être n’est que conscience et béatitude, JE suis Shiva, JE suis Shiva.

Remarquez le JE en majuscule. C'est le JE libéré de ses identifications abusives (le corps mental) qui "parle". Chacune de ses 6 stances recouvre des états ou des strates d'identifications du Soi. Par une sorte de neti neti (ni ceci ni cela) qui est la méthode la plus enseignée dans l'Advaita Vedanta, l'Être se dégage de ses identifications successives. Il reconnaît ce qu'il n'est pas. Toutes ces couches d'illusions nous isolent de notre vraie nature de Conscience sans forme.

Vidéo traitant de la pratique du neti neti

Remarquez aussi qu'il commence par nier ( voie négative, apophatique) ce qu'il n'est pas pour finir par reconnaître (kataphatique, affirmation) ce qu'Il est vraiment : Conscience (sans forme) et béatitude*

Cette affirmation de ce qu'il est à la dernière phrase de chaque stance rejoint le concept hindou de SatChitAnanda*, (AbsoluConscienceFélicité). La Conscience peut, en devenant consciente d'elle-même réaliser qu'elle est l'Absolu et, la félicité (Ananda), qui est une joie sans objet, est consubstantielle à l'Absolu. En gros le bonheur permanent est déjà en nous et, il se révèle lorsque notre vraie nature cesse de se confondre avec ce qu'elle n'est pas.

Ainsi lorsque toute perception ou conception a été niée comme n'étant pas ce que JE suis ultimement, ( voie négative des trois premières lignes de chaque stance), lorsque même celui qui semble nier tout ceci a été nié, ne demeure que l'Absolu, ma vraie nature de Conscience et de Béatitude (qui s'affirme de façon kataphatique dans la 4ème ligne).

Je suis Shiva signifie je suis le Soi, l'Absolu, l'Un.... Shankarasharya était un Shivaiste donc il nomme l'Absolu, le Sans Forme, "Shiva" ce qui signifie l' "auspicieux" en sanscrit.

"Tout comme la couleur bleue est plaquée sur le ciel par les ignorants et niée par ceux qui connaissent la réalité céleste, ce que l'ego ajoute au Soi est nié pas la Conscience." Cette négation ne concerne pas une réalité mais une surimpression erronnée, dit Shakara (Upadesa Sahasri)


"L'irréel ne peut être nié qu'en se basant sur une chose réelle, comme le faux serpent ne peut être nié que par rapport à la vraie corde lorsqu'ils sont confondus par une nuit sans lune. La négation n'est possible que s'il reste une entité positive. Si tout est nié, quel substrat demeurerait ? Si rien ne survit à la négation, ce que nous cherchons à nier ne peut l'être : c'est alors que Cela devient la Seule Réalité. Sans comparaison la négation devient impossible." (Brahma Sûtra Bhasya)

Bien sûr aucune description de l'ultime réalité n'est juste, puisque les mots par nature divisent et fragmentent. Shankara nous rapelle dans le Brahma Sûtra Bhasya que lorsque Baskali interrogea trois fois Badhva sur la nature du Brahman, Badhva garda le silence puis, finalement répondit : Je t'ai enseigné mais tu n'as pas compris. Atman est quiétude!... 

"Les mots du mental s'en retournent sans pouvoir atteindre Cela qui est sans qualités, sans actions, sans attributs." Shakara (Upadesa Sahasri)

Dans son superbe livre (gratitude à elle) d'interprétation de ce poème, "Ce Rien qui est Tout", Martine Quentric-Séguy suggère que : "Les quatre védas mais aussi les quatre temps de l'existence ou asrama et les quatre qualifications préliminaires sur le chemin de la sagesse que sont les viveka (discernement), vairagya (l'absence de passion), les six vertus (apaisement des sens et du mental, renoncement à l'ambition, patience, foi dans le guru, concentration mentale), enfin mumuksuta (le brûlant désir de se libérér de l'ignorance)."

Vidéo traitant de la pratique du neti neti.

Son auteur, Shakaracharya est considéré comme l'un des plus grands maîtres réalisés de l'hindouisme et un grand philosophe de l'Advaïta Vedanta. Il a enseigné de façon très radicale une approche discriminative permettant à l'homme de sortir de l'illusion (se prendre pour une personne limitée) et réaliser l'unité entre Atman et Brahman.

Dans le plus beau fleuron de la discrimination, on peut lire :

« Obtenant l'affranchissement de l'esclavage, qui n'est dû qu'à l'ignorance, demeure en tant qu'Être-Conscience-Béatitude (Sat-Chit-Ânanda : Sachchidânanda). Les Écritures [Véda], la raison, les paroles du Guru et l'expérience intérieure sont les moyens qu'il te faut employer à cette fin. L'essence des écritures védantiques peut être ramenée aux points suivants. 1) Premièrement, en moi, Brahman immuable, tout ce qui semble différent est absolument sans réalité. Seul je suis. Cela s'appelle le point de vue de l'élimination (badha drishti). 2) Deuxièmement, le rêve et tout ce qui apparaît en moi comme le résultat de la magie est une illusion. Seul je suis la Vérité. Cela s'appelle le point de vue de l'illusion (mitya drishti). 3) Troisièmement, (...) tout ce qui semble séparé de moi est moi-même. Cela s'appelle le point de vue de la résolution de l'effet dans la cause (pravilapa drishti)... Le monde entier et toutes les créatures sont réellement Brahman, et la demeurance en ce Brahman indivisible est en soi-même la Délivrance (moksha). Cela est l'essence et la conclusion de tous les Védas. »


Shankara a eu une influence considérable sur la philosophie non dualiste et l'hindouisme en Inde. Mais les Européens n'ont commencé à le connaître que par l'œuvre de René Guénon dans la première partie du 20 ème siècle.

On considère que la vie et la doctrine de Ramana Maharshi ainsi que l'enseignement direct et non conventionnel tout en restant traditionnel de Nisargadatta Maharaj comme les meilleurs exemples contemporains de la vitalité de la pensée de Adi Shankarasharya et de l'Advaita Vedanta.


Shankara dans Vakyavrittih (7-8) dit : "Le but sans but de l'existence est l'Être, le Brahman même, que vous êtes sans aucun doute, et qui demande sous forme de moi individuel : Qui suis-JE ?"

De même Jésus disait dans l'Évangile de St Thomas (traduction de Jean-Yves Leloup, Albin Michel 1986):  

"JE SUIS LA LUMIÈRE QUI ILLUMINE TOUT HOMME. JE SUIS LE TOUT. LE TOUT EST SORTI DE MOI ET LE TOUT EST PARVENU À MOI. FENDEZ DU BOIS, JE SUIS LÀ. SOULEVEZ UNE PIERRE, VOUS ME TROUVEREZ LÀ. CELUI QUI SE CONNAÎT LUI-MÊME, LE MONDE NE PEUT LE CONTENIR.  

L'absolu, cet Un sans second, est disponible à chaque instant de votre vie. Il est Ici et Maintenant. Il est l'atemporelle Présence. Il est ce qui dit "Je Suis" en chacun de nous. Il est omniprésent dans chaque instant ordinaire du quotidien. Lorsque vous le réalisez l'ordinaire devient soudain extraordinaire !

Shakara disait que :

Ce n'est qu'en réalisant cette Connaissance et de nulle autre manière qu'est accomplie l'acmé de la vie"(Atmajnanopadesavidhi  IV.15.)

Avis aux amateurs ! Récitez donc le Nirvanasatkam en conscience et réalisez votre vraie nature...

Amor Fati



NB : Le prochain stage de 9 jours aura lieu à Paris du 28 Décembre 2019 au 5 Janvier 2020.

Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com 

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, ou aux stages de we ou aux retraites de 9 jours, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

* Voici ce que Maharishi dit de Sat ChitAnanda :
Question : Maharishi, j'ai quelques questions, pourriez-vous discuter de "Sat Chit Ananda" (Satcitānanda, Satchidānanda, or Sat-cit-ānanda (Sanskrit: सच्चिदानन्द ou सत्-चित्-आन्द ) ?
Maharishi : Sat est la vérité absolue non changeante.
(Maharishi regarde quelqu'un entrer dans la salle) Bien, nous avons maintenant toute la science de l'intelligence créatrice. Dr Rains est ici. Bien, très bien, c'est une grande joie. Dr Bourrasque et le Dr Migdal ont permis ce développement, maintenant, nous allons incorporer le tout.Sat est ce qui ne change jamais, la vérité, l'être absolu. Chit* est la conscience. Ananda (Ānanda), c'est le bonheur. [Cette expression signifie] "Absolu Conscience Béatitude".
Un point d'intérêt remarquable pour nous : l'absolu est une expérience directe pour nous, l'absolu est une réalité vivante pour nous.
Maintenant, comment pourrait être vécu l'absolu ? Le mot "Chit", conscience, permet l'expérience de l'absolu. Si l'absolu n'étaient pas Chit, la conscience, il ne pourrait pas devenir une réalité vivante. Vous voyez le point ?
En étant absolu, s'il est une réalité vivante, il doit avoir une certaine magie en lui. Parce que sinon, l'absolu plat ne serait pas une réalité vivante, il ne serait pas une expérience. Et comme nous le savons, concernant un système nerveux est bien raffiné, un système nerveux correctement purifié reflète pleinement l'être absolu : Sat.
Alors, quand Sat est reflété dans sa plénitude, alors Sat est compris avec cet attribut de Chit, qui est la Conscience. La conscience est en référence au Soi. La Conscience, c'est l'état d'être conscient. Alors la conscience ne fait qu'un avec Ce qui ne change jamais. Et en vertu de cet attribut, en vertu de l'attribut de la conscience, l'absolu sans attribut devient une réalité vivante.
Quand nous allons plus profondément dans le caractère de l'absolu, Sat. Nous sommes en mesure de plonger en lui, parce qu'Il nous est intime.
Et parce qu'il nous est intime, qu'il est notre conscience, parce que c'est notre conscience, il peut devenir une expérience, une expérience directe, sinon ce ne serait pas une expérience. Et parce que nous savons par notre propre expérience, que c'est une expérience, nous attribuons par conséquent cet attribut de la conscience à l'absolu sans attribut.
Maintenant, étant une expérience, et du fait d'avoir cet attribut de la conscience, le sans attribut reste toujours sans attribut.
Néanmoins, tout en restant sans attribut, il reste, il tient son caractère absolu illimité. Et c'est pourquoi la conscience est assimilée à l'absolu. Et c'est pourquoi Sat Chit, Sat Chit.
Ananda (Ānanda) est une qualité qui va de pair avec la plénitude de la vie, la plénitude, ananda (ānanda).
Les Upanishads sont très belles à propos de cet ananda (ānanda). Ils disent: Ananda dhyeva Imani Bhutani jāyante. Vous devriez aussi écouter parfois Upanishads : “Anandad dhyeva ... imāni bhūtāni jāyante … Anandena jatani jivanti Anandam sam prayantyabhisam visanti .. saisha bhargavi varuni vaidhya parame vyoman prathishta”..
Toute la philosophie d'ananda (ānanda), ananda comme étant la base de la vie, comme étant le soutien de la vie, comme étant cet ultime dans lequel tout se dissout. Cet ananda (ānanda) est la vie.
La création est née d'ananda (ānanda), elle est maintenue en ananda, et finira par se dissoudre en ananda. Elle évoluera à partir d'ananda, sera maintenu dans ananda, et se dissoudra en ananda (ānanda).
Le cycle de l'évolution et de dissolution qui se poursuit toujours, réside en ananda (ānanda), et seulement en ananda (ānanda). Cette connaissance enseignée par Bhrigu à son fils Varuni se situe au-delà de l'akasha (ākās̄́a).
Akasha (ākās̄́a) : l'espace.
Akasha est caractérisé par le son. Partout où il y a du son, il y a akasha (ākās̄́a). Et quand il se trouve au-delà de l'akasha, cela signifie qu'il se trouve dans le domaine qui transcende le son, qui transcende la parole, qui transcende la pensée. Si vous prenez conscience de ce champ de la conscience transcendantale, vous saurez que ananda (ānanda) est tout ce qu'il y a, par votre expérience directe.
Ce verset des Upanishads parle de la Méditation Transcendantale (MT), et établit que dans l'aspect extérieur et intérieur de la vie n'est en tout que ce seul élément qui est le bonheur (ananda, ānanda). Il parle de la vie évoluant à partir d'ananda (ānanda), de la création provenant d'ananda, soutenue par ananda, allant à Ananda.
Le champ entier de l'individu, depuis sa création, comme une onde de vie cosmique est dans le domaine d'ananda. Ce bonheur qui est mon Soi.
Ainsi, l'éternité d'ananda (ānanda) est ce qui permet le parallèle entre Ananda et Sat, qui ne change jamais.
Et parce que cela peut devenir une réalité vivante, le bonheur peut devenir une réalité vivante, ce bonheur est assimilé à Chit, la conscience. Ainsi, Sat Chit Ananda, est l'Absolue Conscience Béatitude.
Et parce qu'elle est Ananda, elle est plénitude. Et parce qu'elle est Chit, l'absolu sans attribut peut devenir une réalité vivante de la vie quotidienne.
Donc, avec ce mot “Sat Chit Ananda” s'ouvre à nous toute la philosophie de la vie. “Sat Chit Ananda” et “Je suis Cela”, “Tu es Cela”, et “tout ceci est Cela”, et “C'est Cela”. C'est l'histoire de “Sat Chit Ananda”.
Le point essentiel est que, parce que l'absolu est une réalité vivante, il peut être assimilé à Chit, qui est la conscience, si cela n'était pas la conscience, cela ne pourrait pas devenir une expérience, et si cela ne pouvait pas devenir une expérience, cela ne pourrait pas devenir une réalité vivante. Mais nous le vivons, nous le savons. Et par conséquent, Sat est assimilé à Chit, et Chit est assimilé à Ananda.
Parce que quand Sat est Chit, il s'agit d'une expérience directe. Alors, quelle est cette expérience ? Le mot suivant l'indique : c'est le bonheur. L'accomplissement, (la plénitude) d'un bonheur absolu, telle est l'expérience.
Sat est ce qui ne change jamais, la réalité abstraite qui ne change jamais. Ce qui ne change jamais, ce non relatif, doit être abstrait. S’il est abstrait, peut-il être expérimenté ? Vous dites “Oui”, parce que c'est la conscience. Et puis, si c'est la conscience, peut-il être connu ? Vous dites “Oui”, parce que c'est la conscience. Et puis, si c'est la conscience, une expérience directe, alors, quelle est cette expérience ? “La béatitude”.
Donc, toute l'investigation sur la réalité abstraite sous-jacente est résolue, elle est exprimée par un seul mot : “Sat Chit Ananda”.
Ce sera suffisant pour le moment. ...
* prononcer "tchit"

↑ Maharishi Mahesh Yogi « Higher states of consciousness, Eternal Bliss Consciousness, The experience of the attributeless absolute »27 August 1970 Humbolt State College, U.S.A.