Interview de Mai 2015 :
5 ème et dernière partie partie
Voici la cinquième et dernière partie d'une interview réalisée devant caméra en vue de la constitution d'un site qui n'a pas vu (encore ?) le jour et qui devait s'intituler : "Du sentiment de Manque à la Plénitude". La Première partie a été posté le 28 Septembre 2018. La partie vidéo ayant été détériorée, ceci est une restranscription écrite de cette interview qui devait présenter un site exposant des Jeux de Révélation en direct pour inviter les personnes en recherche spirituelle à se mettre eux-mêmes en jeu et à nu et, ainsi découvrir leur vraie nature. Quelques vidéos s'intitulant "Du Sentiment de Manque à la Plénitude" sont visionnables sur la chaîne you tube. Comme elle est un peu longue, je me vous la partage sur le blog en plusieurs parties, le temps d'en terminer la retranscription de l'audio. Je l'ai retrouvé il y a peu et, me suis demandé si cela pouvait être d'une quelconque utilité. Vous me direz ? Ou pas. Je remercie chaleureusement l'amie de longue date qui a bien voulu se prêter au jeu de l'intervieweuse mais qui au final, préfère rester anonyme.
Q : Alors j’ai une question qui m’intéresse
particulièrement et, qui je crois va passionner les spectateurs : Est-ce
que ce Jeu permet de réaliser l’éveil ?
R : Nisargadatta
disait : « On doit en définitive aller au-delà du savoir mais la
connaissance doit apparaître. »
Le
Jeu de révélation « Du Sentiment de Manque à la Plénitude » nous
permet d’aller au-delà du savoir.
Mais
la connaissance ou la réalisation elle-même est une grâce. Le jeu est juste un
pointeur. Il pointe vers le non savoir. Le non savoir est un portail au même
titre que le « Je suis » préverbal. Le Je suis n’est pas l’Absolu
mais en pointant vers le Je suis, et en demeurant dans cet espace témoin, sans
forme et sans âge, l’Absolu va tôt ou tard se révéler.
Je
dirais que jouer à ce jeu permet de réaliser de façon vivante que toute
souffrance, tout sentiment de manque, quels qu’ils soient ne sont que constructions imaginaires. Il te suffit de questionner de façon directe et
radicale tes savoirs pour dévoiler le non-savoir, et redécouvrir ta nature de
Présence consciente sans forme et sans âge.
Dans
le non savoir, nulle possibilité de créer des problèmes, ou d’entrer en conflit
avec la réalité. Donc nulle souffrance.
Q : Et, pourrais-tu parler des implications concrètes
dans notre quotidien si l’on joue à ce jeu ?
R : Pour
vivre harmonieusement vivons à partir du “je ne sais pas”, car alors seulement
on peut vraiment écouter. Écouter notre corps, nos capacités, nos émotions, nos
enfants, notre compagne, le voisin, notre orgueil, nos prétentions, le monde, l’environnement.
C’est beaucoup plus pratique au quotidien. Tellement plus simple. Vivre à
partir du “je ne sais pas”, ouvre aussi à une intensité incroyable de la
sensibilité, à la joie de vivre.
Au
travers de ce jeu, on est invité à réaliser à quel point on vit sans cesse dans
la restriction, enfermé dans les concepts, dans les croyances, coupé de la
réalité brute de l’expérience, coupé de la vie. La vie c’est tellement simple
quand on cesse de prétendre être limité au jeu des pensées.
Dés
que l’on croit savoir, on ferme la porte du mystère de la vie. Ce jeu nous
y reconnecte directement.
C’est
à chacun de faire sa propre découverte. Je ne cesse de le répéter, mais un jeu
de révélation, c’est comme une expérience de la Vision Sans Tête ou
l’auto-questionnement de Ramana Maharshi ou toute autre pratique non
duelle : Il ne sert à rien de simplement écouter, lire les instructions ou
regarder les autres les faire, il faut vous mettre en jeu vous-même.
Q : Mais tu sais bien que les gens veulent être
rassurés, ils veulent savoir à quoi ça sert concrètement ?
Q : Finalement
ça ne sert à rien. C’est comme si tu me demandais, à quoi ça sert de chanter,
de danser, d’aimer ? À quoi ça sert de vivre ? Je n’en sais rien. Tu le sais
toi ?
Profondément,
je ne sais rien. Et, est-ce un drame de ne pas savoir ? Lorsqu’on
réalise comme le poète que "la fleur fleurit d’être en sa fleur et que la rose est sans
pourquoi", il y a une place dans notre vie pour admirer, pour s’étonner,
pour s’émerveiller, pour aimer.
Lorsque
j’ai réalisé que vivre n’avait pas de sens particulier, alors tout a soudain fait
sens.
Q : Voir la vie de cette façon, ça
détend en tout cas !
R : Ce jeu
est une des formes que la conscience incarne pour pouvoir se rappeler à
elle-même. En jouant à ce jeu, le chercheur finit par réaliser son impuissance
à savoir. Le chercheur comprend que toute la recherche est une vaste
supercherie qui l’éloigne de ce qu’il est, et il se détend en sa source. Ce jeu
met fin aux histoires, au mental, et suspend la recherche.
Q : Je comprends ce que tu veux dire. Ce jeu
c’est comme une invitation à arrêter de se raconter des histoires ? Est-ce
que tu es en train de dire que ce jeu rend plus sage ?
R : Il y
a cette histoire d’un professeur d’université très érudit qui va voir un grand
maître zen pour lui demander ce qu’est l’essence du Zen. Le maître zen lui sert
le thé. Au Japon, tu connais l’importance de la cérémonie du thé, je suppose ?
Il remplit la tasse du professeur puis continue à verser dans la tasse qui
déborde. Le professeur d’abord n’ose rien dire, mais comme le thé déborde de la
soucoupe sur la table, il lui dit “la tasse est pleine”.
Le
maître lui répond : “Comme cette tasse, vous êtes plein de vos propres préjugés.
Comment puis-je vous enseigner le Zen si vous ne videz pas d’abord votre esprit
de tous ces prétendus savoirs ?
Q : La sagesse serait comme faire le vide. Se
défaire des savoirs anciens ?
R : Oui.
Sauf qu’il n’y a rien à faire, juste à réaliser que nous sommes déjà ce non
savoir, ce vide conscient.
La
véritable sagesse n’est pas quelque chose qu’on peut apprendre comme une table
de lois, comme un ensemble de pratiques et de savoir-vivre.
De
la même façon lorsque tu rencontres un maître authentique, ce qu’il partage
avec toi c’est très simple, c’est un parfum, le parfum de cette humilité sans
personne de humble, qu’on pourrait aussi appeler présence.
Auprès
de Fred, ce que j’expérimentais était une absence d’ego. Et quand tu es en
compagnie d’un être qui ne se prend pour rien, une Présence contagieuse se
manifeste.
Comment
faisait Socrate pour ouvrir l’esprit de leurs interlocuteurs ? Il utilisait la
Maïeutique, une sorte de méthode de questionnement systématique pour mettre à
nu les prétendus savoirs de ses interlocuteurs. Maïeutique signifie accoucher
les esprits.
Ce
jeu-ci fonctionne un peu comme le dialogue socratique qui va révéler qu’en
réalité nous ne savons pas. Et, c’est là que commence le véritable philosopher.
On ne peut partir que de l’étonnement. Et, la forme la plus haute de
l’étonnement culmine dans l’étonnement d’être. C’est le moment auspicieux pour
toute reconnaissance de qui nous sommes vraiment.
Toute
créativité véritable émerge de l’humilité du non savoir.
Q : C’est vraiment très inspirant tout
ça. Par contre, je ne sais pas si c’est vraiment dans l’air du temps ?
R : Il
ne faut pas confondre le non savoir avec de l’ignorance. Ce jeu ne vous demande
pas d’oublier vos savoirs relatifs, ni votre scénario personnel. Il vous permet
juste de reconnecter avec la Vérité que vous n'avez jamais cessé d'être. Et la Vérité c’est qu’au fond tu ne
sais rien et moi non plus. Et lorsqu’on le réalise, cela te libère immédiatement.
Mais
oui, ce tu dis résonne ; Sans doute que la raison principale de la décadence
de notre civilisation vient de cette peur du mystère. Il faut tout mettre en
mots et en concepts. Il y a une peur terrible du silence et du non savoir.
Ce
jeu est une invitation à réaliser que ce que nous sommes fondamentalement ne
peut se révéler que dans l’espace de non savoir, et de vivre à partir de ce non
savoir chaque situation, chaque pensée, chaque sensation, chaque perception.
Comme
le disait Krishnamurti, tu ne peux pas décider de faire qu’il vente (c’est la
grâce), mais tu peux par contre ouvrir la fenêtre. Si tu ne l’ouvres pas, il n’y
a pas de chance que le vent entre.
Lorsque le “je ne sais pas” survient au
cours de ce jeu, c’est comme ouvrir la fenêtre. Mais je dirais même, qu’en
réalité, ce qui se révèle c’est qu’elle est déjà ouverte, on cesse simplement
de croire qu’elle est fermée. C’est la fameuse porte fantôme de la tradition du
Zen, la porte sans porte. The Gateless gate.
Q : Je crois que l’on a dépassé de
loin le temps que l’on s’était imparti pour ce partage. Mais on ne va rien
couper au montage. Hein ? Ce serait dommage (rires) ? Je te remercie
pour t’être livré avec autant simplicité dans cet exercice auquel tu n’es pas
habitué. C'était une première.
R : Et, je te remercie à mon tour de tout cœur d’avoir joué le rôle parfait de
l’intervieweuse. Et je vois que tu t'es préparée. Merci à toi.
Q : As-tu quelques mots pour
conclure ?
R : Le
non savoir est sans conclusion.
Q : C'est bien envoyé. Mais c’est un
peu minimaliste, non ?
R C’est
là maintenant. Nous parlons et écoutons à partir de ce non savoir. Nous
émettons et recevons à partir de cette même Présence indéfinissable.
À
ceux et celles pour qui ceci n’est pas clair encore, pas complètement vécu et
pour qui il subsiste un sentiment de manque et de séparation, je lance une
invitation. Mettez-vous en Jeu ! Jouez vraiment à ces Jeux de
Révélation ! Ne vous contentez pas de les regarder et de les
commenter.
Si
vous acceptez de surcroît d’être filmé, et de brûler vos conditionnements en
direct devant la caméra, je vous offre une séance gratuite d’accompagnement.
Vous n’aurez qu’à me contacter par le biais du blog. C’est une sacrée aventure.
Une aventure sacrée.
Quel
plus cadeau pouvez-vous faire à l’humanité que montrer la beauté qu’il y a à se
rendre totalement vulnérable ? Quel plus cadeau à offrir à l’humanité que
l’extinction de votre égo. Le nirvana. Laisser tomber l’armure devant la caméra !
Partager cette remise en question totale de vos croyances, source de toute
souffrance et de tous les conflits dans le monde ? Partager le Soi qui se
révèle en direct ?
Imagine
un monde où nous aurions ce genre d’invitations en prime time sur la chaîne
principale ?
Q : Je te sens inspiré pour cette fin
d’interview.
R : Des
Jeux de révélations à l’école. Des cours d’authenticité pour remplacer les
cours de philosophie.
Non,
on va garder les cours de philosophie et juste proposer un volet pratique pour
répondre à la question « qui suis-je » avec les Jeux de révélation. Et vivre à partir de notre véritable intégrité.
Q : Je te trouve bien rêveur tout d’un
coup ?
R : Le
rêve vient, le rêve passe. Le Rêveur demeure. Impassible. (Rires)
Q : Bon là je crois qu’on va rendre l’antenne
comme on dit… (Rires)
R : Merci pour votre Présence et belles
éclosions à tous...
* Ohne Warum
Die Ros' ist ohn' warum, sie blühet weil sie blühet,
Sie ach't nicht ihrer selbst, fragt nicht, ob man sie siehet.
Sans Pourquoi
La Rose est sans pourquoi; elle fleurit d'être en sa fleur,
N'a souci d'elle-même, ne cherche pas qu'on la voit.
Né à Breslau (Silésie) en 1624 et mort le 9 juillet 1677, Johannes Scheffler, dit Angelus Silesius, est un médecin, un poète et un mystique allemand. D'abord luthérien, adepte un temps des Rose-Croix, il se convertit au catholicisme en 1652 sous l'influence des mystiques allemands et flamands, notamment maître Eckart, Henri Suso, Jean Tauler, Ruysbroeck et Jacob Boehme Son recueil le plus connu, paru en 1657 "Cherubinischer Wandersmann" a été traduit en français sous le titre "Le voyageur (le pélerin ou l'errant) chérubinique".
Il fut redécouvert au XIXème siècle par les poètes et philosophes de culture allemande, en particulier Rilke, Schopenhauer et Heidegger. "Salué par les plus grands, de Leibniz à Heidegger, en passant par Hegel et Schopenhauer, l'écho de son oeuvre sur la pensée profane n'a cessé de s'amplifier. En nombre de points, et sans doute pour l'essentiel, la méditation de Silesius nous apparaît aujourd'hui proche du Zen". (Roger Munier)
Ce distique se lit au premier livre des poésies spirituelles d'Angelus Silesius, publiées sous le titre : "Le Pélerin Chérubinique. Description sensible des quatre choses dernières".
Martin Heidegger l'a commenté dans une conférence qui a été reprise dans "Der Satz vom Gründ", paru à Pfullingen en 1957. Traduit par André Préau, ce texte a été publié par les éditions Gallimard en 1982, sous le titre général "Le principe de raison".
En voici la conclusion : "La rose est sans pourquoi, mais elle n'est pas sans raison. "Sans pourquoi" et "sans raison" ne disent pas la même chose. C'est seulement cela que la sentence en question devrait d'abord rendre plus clair. Le rose, pour autant qu'elle est quelque chose, ne sort pas du domaine où le très puissant principe (de raison) exerce sa puissance. Et pourtant la façon dont elle appartient à ce domaine est particulière, différente par conséquent de la manière dont nous autres hommes y séjournons. Bien courte, à vrai dire, serait notre pensée, si nous admettions que la sentence d'Angelus Silesius, n'a d'autre sens que d'indiquer la différence des manières dont la rose, dont l'homme, sont ce qu'ils sont. Ce que le sentence ne dit pas - et qui est tout l'essentiel - , c'est bien plutôt ceci qu'au fond le plus secret de son être l'homme n'est véritablement que s'il est à sa manière comme la rose - sans pourquoi."
(Silesius, "La rose est sans pourquoi", textes français de Roger Munier, suivis d'un commentaire par Martin Heidegger, Arfuyen, Textes allemands)
Nota Bene : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com
Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelledans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.