Feel it !




Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

dimanche 22 septembre 2019

La réalisation définitive


La réalisation définitive 
(Extrit d'Interview réalisé en 2016)


En fait, cette expérience extraordinaire que tu as vécu en 1998 que tu viens de décrire, avait toutes les apparences d’une expérience d’éveil, mais tu sous-entends que ce n’est pas le véritable éveil ?

Le véritable éveil, que je préfère appeler réalisation, c’est justement réaliser que je suis ce qui ne change pas. Or, si l’extase et le sentiment d’union avec tout diminue et qu’en conséquence tu te sens soudain diminué, que peut-on en déduire ?

Que le « Je » véritable, le Je qui se réfère à être, le Je impersonnel de « Je suis » est encore identifié à une expérience, ou à un corps mental qui semble dépendre de certaines expériences. Il y avait encore la croyance que cette histoire, incroyable à certains égards, c’est vrai, appartenait à quelqu’un.

Voilà pourquoi tout ce dont je viens de parler n'a au fond aucun intérêt.

Tu exagères !

Non, je le pense sincèrement. 

De toute façon : "Après l’extase la lessive" comme le dit de façon assez éloquente le titre d’un beau livre de Jack Kornfield.

Et que-est que ça signifie ? Peux-tu me traduire s'il te plait ?

Ce qui signifie que dans l'expérience d'éveil qui a un début et une fin, tout ce qui était voilé par le shoot de l’extase réapparait soudain à la surface lorsque l'on retombe de son nuage et, que l'on doit à nouveau se coltiner le quotidien.

La lessive, c’est le moment auspicieux pour accueillir tout ce qui n’avait pas été accueilli, toute la poussière qu’on avait balayé sous le tapis pendant l'extase dans sa grotte.

Notamment la subtile récupération de ce qui a été vécu par un nouveau moi imaginaire. Et, qui maintenant peut en faire une histoire extraordinaire.

C’est ce qu’on appelle l’égo spirituel. Une expérience d’illumination est vécue mais à un moment donné, il semble qu’un moi supérieur, plus sage, qui sait, s’attribue les mérites de cette expérience. L’illumination n’est pas forcément la libération. Par libération, j’entends la libération définitive de l’idée d’être une entité séparée.

Le véritable éveil, il est réalisé qu’il n’y a pas de séparation entre le sacré et le profane, entre l’éveil et le non éveil.


J’imagine que ça n’a pas dû être évident de sortir de ce piège ? 

Par chance, j’avais une confiance absolue en mon maître Fredéric Moreau. C’est dans ces moments-là quel l'on mesure l’importance d’avoir à ses côtés un ami impersonnel, qui pointe au travers de nos prétentions à savoir, vers ce que nous sommes vraiment. Lorsqu’il m’a dit bien plus tard que ce n’était pas la véritable réalisation, je ne pouvais que constater que je m’étais égaré sur un chemin pavé de bonnes intentions.

J’ai également été très touché également par le tantrisme shivaïte du cachemire et notamment par la reformulation originale d'Éric Baret, ses livres, sa simplicité, son intelligence, son humilité, son humour noir et jubilatoire et surtout ce yoga incroyablement créatif, à nul autre pareil, qui me faisait vivre dans le ressenti et avec évidence ce que je pressentais en le lisant.


Puis de fil en aiguille comme on dit, je suis arrivé au bout de l'entonnoir. Et, il y a eu la rencontre incroyable avec le livre « Je suis » , de Sri Maharaj Nisargadatta.

Soudain je me suis rendu compte que durant toutes ces années j’avais simplement regardé dans la mauvaise direction. En lisant Nisargadatta, ça a percuté comme un uppercut. C'était direct. D'ailleurs on appelle ça la voie directe.

 Je me suis rendu compte que dans toute tradition authentique, il y avait cette même invitation incessante à revenir vers la source du regard ou la source de la perception en amont des pensées et simplement être.


Ainsi, après de longues années à jouer avec les sensations pour finalement en devenir le jouet, je me suis rendu compte que la clé était dans un changement révolutionnaire de regard, le retournement de l’attention vers la source même de l’attention.

Que se passe-t-il à ce moment là pour toi ?


Il y a une pratique constante pendant trois ans du "neti neti". Je ne suis pas le corps, ni le mental, ni ceci ni cela. C'était une pratique systématique menée avec toute pensée, imaginaire, sensation, émotion, imagination, désir, peur, quasiment en continu.

Il y avait également un constant retour au "je suis" comme le préconisait Nisargadatta et mon maître.  Dés que le mental était libéré des occupations journalières, je m'asseyais et revenais au "je suis" pré-verbal et m'y absorbais de plus en plus profondément, parfois pendant des heures entières, des jours entiers.

Je me souviens qu'un mantra qui résumait l'invitation de Nisargadatta me revenait constamment : "Je suis ce en quoi "Je suis" apparaît et disparaît !"

Il y a aussi une pratique concomitante et constante de la Vision sans Tête qui se faisait en toute circonstance. En marchant, en parlant, en vélo, sur scène ou en répétition en chantant, au cours de toutes les tâches du quotidien, je revenais à l'espace sans tête, pour réaliser l'absence d'observateur personnel, que tout apparaissait en Moi et en tant que Moi, Moi en tant que cet Espace impersonnel. Sans séparation je veux dire.

Je ne voulais que ça. Jusqu'à ce que ce vouloir s'épuise de lui-même.

Et puis, soudain, c'est la fin du chemin spirituel. L'atemporelle présence se révèle comme étant l'Unique.

C’est comme une disparition totale. Mais au final c’était également ce qui avait eu lieu en 1998. Et à plein d’autres reprises aussi. Donc, finalement ce qui changé c’est simplement que l’idée et le sentiment d’être quelqu’un de séparé n’est plus crue. Et, ce de façon irrévocable et définitive. Il y avait reconnaissance.

Et, comment être sûr que c'est la fin définitive du moi ?

C'est d'une telle évidence. C’est vraiment comme lorsqu’un enfant d’un certain âge, prêt à accepter l’irréalité du père noël, tire enfin sur sa barbe. Il n’est plus possible de revenir en arrière et d'y croire à nouveau.

C’est tellement simple et évident lorsque ça se révèle que c’est presque embarrassant. Pas de visions ni d’extase. Pas de trompettes ou de tambours. Juste un doux sourire de reconnaissance. Comme le démantèlement d’un tour de magie.

Une sorte de « ah c’est comme ça que ça marche" ! Une clarté absolue, une lucidité au cœur du rêve.


Et que réalises-tu à ce moment là ?

Ce sont de bonnes nouvelles. C’est le sens du mot évangile. C’est la fin d’une illusion. Je me suis rendu compte que j’avais fait tant d’efforts pour maintenir et protéger une entité inexistante. Là, c’est la fin des efforts. C’est une détente extraordinaire. Il est réalisé qu’il n’y a jamais eu de moi séparé, auteur des pensées et des actes, ni de choix personnel.

Ce que je suis vraiment est totalement atemporel, hors du temps et de l'espace. Je ne suis jamais né, ne mourrais jamais, n'ai jamais rien fait, ni pensé. 

Je me suis rendu compte que personne ne fait rien, et que tout arrive spontanément. Tout surgit au sein d’un même Maintenant, d’un même espace de non savoir, d’un étonnant mystère. 

Q : Tu pourrais donner un exemple ?


R : Ce qui semble se passer ici en ce moment, c’est qu’une interview a lieu entre deux amis, l’un posant des questions, l’autre donnant des réponses. Ça c’est le rêve, le rêve de la séparation. Le point de vue de la Conscience interprétant le monde au travers d’un instrument corps mental limité. 

Ce qui se passe réellement, du point de vue de la Conscience atemporelle que nous sommes vraiment est assez extraordinaire. Et, ça se passe partout à chaque instant. La Conscience, le Sans Forme, l’Un appelle-le comme tu veux, se manifeste en tant que chaque forme, chaque expérience, chaque organisme corps-mental. L’Un se manifeste partout en toute chose. Il n'y a pas d'entité séparée auteur des pensées et des actions. 

Et, tu réalises qu’il en a toujours été ainsi. Il n’y a que l’éternel maintenant. Même s’il semble exister un passé et un futur, tout se passe toujours maintenant et en tant que ce maintenant.


Q : Tu veux dire que ce qui semble réel ne l’est pas vraiment ? Que le monde est une illusion ?


R : Le monde est, comment pourrait-on dire, relativement réel.


Comme dans un rêve, où le scénario, le décor, les personnages, les émotions, toute la texture du rêve n’est au final qu’une expression du rêveur. De la même façon tout l’univers que l'on appelle réel dans l'état de veille, n’est qu’une expression de la même vacuité. Et, la vacuité de ta vraie nature est infiniment plus réelle que les formes qu'elle semble prendre. Pourquoi ? Parce que les formes changent mais la vacuité demeure. Ce qui ne cesse jamais d'être est "plus réel" que ce qui naît et meurt.


Mais on pourrait tout aussi bien dire que le monde est saturé de réalité. Car tout est conscience. Et chaque forme, chaque perception, chaque être, chaque brin d’herbe anonyme est une expression de la Conscience Une.


Mais seule la Présence consciente dans laquelle tout apparaît et disparaît est vraiment réelle, absolument réelle, définitivement réelle. Et, tu réalises que cette Présence impersonnelle, c’est toi !


Non seulement toutes les pensées et perceptions apparaissent au sein de cette Présence consciente, mais en plus il est réalisé qu’elles sont des manifestations de cette Présence consciente. 

Là, le mental ne peut pas suivre, c’est juste un mystère qui émerveille à couper le souffle.


Q : Il n’y a donc vraiment personne ? Réaliser cela, c’est ça pour toi l’éveil spirituel ?


R : La personne est elle-même un concept, une image, un son, une mémoire perçue Maintenant. D’ailleurs le mot personne vient du mot latin persona qui désignait à l’origine le masque que portaient les personnages de la tragédie grecque. La personne est un masque. Un masque n’est pas conscient.


Là, par exemple, ça parle mais il n’y a personne qui parle. Des pensées, des mots, des phrases, vont et viennent dans un espace de non savoir. Je ne sais pas ce que je vais dire dans l’instant qui suit, et toi sais-tu quelle va être ta prochaine pensée ?

Q : Je n'en ai pas la moindre idée !

R : Pourtant, il y a cette 
Présence qui ne cesse d'être. Et, non seulement Elle est consciente des mots mais est également consciente d'Elle-même, Elle est consciente d’être consciente. 

Lorsque je me tourne vers cette Présence consciente, lorsque la Présence s'explore Elle-même, il est réalisé qu’elle n’a pas de limites, ni de début et, ce qui est sans commencement, est également sans fin. Elle n’est donc pas personnelle. Et, si elle n'est pas personnelle, ne peux-tu pas réaliser que c'est la même conscience présente en toi et en moi en ce moment ?


Q : Exprimé comme ça, je sens un doute, en effet. Comme si quelque chose d'inimaginable avant pouvait être vrai.

R : C'est bon de sentir ce doute, quand le mode de perception habituel vacille.

L’illusion serait par exemple de croire qu’il y a des entités séparées qui pensent délibérément leurs pensées, des consciences séparées, individuelles, autonomes, séparées les unes des autres, du monde, séparés de la vie.


C’est pour ça, qu’il n’y a jamais eu personne d’éveillé. C’est la Présence consciente qui pour des raisons mystérieuses, soudain, arrête de se confondre avec les perceptions et se rappelle soudain pleinement à Elle-même et réalise qu’il n’y a qu’Elle, déployée dans des milliards de formes. C’est la Présence déjà éveillée qui se reconnaît pleinement, lorsque certaines croyances se dissolvent.

Q : Je comprends mieux ce que tu veux dire. Mais alors si on te demande si tu es éveillé que réponds tu là ?


R : Si le « je » se réfère à une personne, à un organisme corps-mental, alors dire « je suis éveillé » ou qu’un tel est éveillé – est un non sens. Ni le corps, ni les pensées, ni aucun scénario ne sont en eux-mêmes éveillés ou conscients ! Dan n'est pas éveillé. 


Profondément, je ne peux affirmer que ce que je ne suis pas. Je ne suis rien qui puisse être perçu ou conçu. 


Mais quand l'Espace impersonnel se révèle à Toi et en tant que Toi, tu n'as plus besoin d'affirmer quoi que ce soit. Il n'y a ni éveil ni non éveil. C'est au-delà même de la notion d'être éveillé ou de ne pas l'être.

L'atemporelle Présence est déjà pleinement éveillée. C'est d'une telle évidence. Et, il est su que c'est la nature même de toute créature et même de toute la manifestation. C'est su mais par personne. Ici le langage bugge.

En chacun de nous, en amont de toute perception et de toute pensée, il y a cet espace de non savoir, sans direction, sans futur sans passé, sans histoire, sans imaginaire. Voilà ce que je suis essentiellement : cet espace de non savoir qui est synonyme de Conscience éveillée, Conscience déjà consciente d’elle-même. Et, toi aussi, évidemment. Et, la nuance est de taille.


Tu vois, le truc c’est que, dés que l’on s’intéresse aux personnes et aux histoires, on fait comme si le temps existait, c’est inévitable. De plus, les histoires renvoient la plupart du temps à l’idée qu’il y a quelqu’un qui vit ces histoires, et on a tendance à oublier ce par quoi et ce en quoi elles se manifestent. 


Le plus grand obstacle à l’éveil est sans doute les histoires à propos de l’éveil et des éveillés. Enfin… Tant que c’est cru.



Q : Oui tant qu’on y croitMais il y a bien quelque chose qui s’éveille, non ? Il y a bien un avant et un après ? 

R : Je comprends que tu insistes, car tu vois tout cela du point de vue personnel, alors je suis obligé d'insister également.

Du point de vue de la personne, de la mémoire, il semble qu’il y ait un avant et un après.


Mais du point de vue de la Conscience atemporelle, rien n’a jamais changé. La Conscience atemporelle est déjà éveillée. Donc du point de vue de la Conscience, il n’y a rien qui s’éveille. 

En réalité, il y a simplement des pensées qui cessent d’être crues. L’éveil c’est juste arrêter de prendre des vessies pour des lanternes. C’est la fin d’une hypnose.


Ce qui est réalisé, c’est que la Conscience n’est pas une chose ou un esprit qui serait localisé quelque part dans le cerveau. La Conscience est ce sans quoi rien n’existerait. Cela ne peut-être compris par le mental. Finalement, plus on s’approche du Mystère, plus les mots sont caduques.


NB : Le prochain stage de 9 jours aura lieu à Paris du 28 Décembre 2019 au 5 Janvier 2020.

Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com 

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samedi 21 septembre 2019

Personne ne s'éveille ! Si vous voyez un Bouddha tuez-le !


Personne ne s'éveille !


On parle volontiers de personnes éveillées, mais c'est un abus de langage, source de confusions infinies chez les chercheurs de Vérité. Et je me doute que la plupart d'entre vous l'avez déjà entendu dire de la part des pointeurs non duels sincères. Mais, que vous l'ayez entendu ou pas, je pressens également que nombre d'entre vous ont besoin d'une petite piqûre de réveil ! Une petite piqûre d'éveil !

De toute façon, le rappel à ce que nous sommes, quelle que soit sa forme, est inévitablement une éternelle modulation sur un thème unique : Celui de l'atemporelle Présence. Vous êtes ce qui ne change pas !

J'ai la joie d'accompagner de nombreuses personnes en accompagnement non duel, aux quatre coins du globe depuis une dizaine d'années (par skype ou téléphone) et, je remarque combien il est facile lors des conversations, et par une sorte de distraction de dire, "vous les éveillés", "quand je serais éveillé", "un tel est éveillé et un tel ne l'est pas", bref d'associer l'éveil à une personne. Ça, c'est le piège de la personnalisation et de l'"héroisation" de l'éveil. À partir de là, l'éveil devient inexorablement quelque chose d'exceptionnel et de rare, qui demande des capacités extraordinaires.

Nous sommes bien sûr obligés d'utiliser un langage très limité, structuré par et validant lui-même la perspective duelle. Ceci étant dit, le problème n'est pas les mots que l'on utilise, et on ne va pas d'un coup se mettre à remplacer "je" par "il y a", même si cela peut être un jeu de révélation très intéressant à faire pendant une heure ou une journée entière.

Ce qui pose problème c'est quand les assertions, les étiquetages et les tics de langage sont subrepticement crus comme étant ultimement vrais. Et, cela arrive plus souvent qu'on ne le croit. Même et surtout d'ailleurs, chez le chercheur spirituel invétéré.

Donc (un peu comme du comique de répétition), qui a une certaine efficacité, vous devez en convenir, je le dis et le redis : Personne ne s'éveille. D'ailleurs, le plus grand obstacle à l'éveil est certainement les histoires à propos de l'éveil.

Je voudrais ici encore une fois démythologiser l'éveil. L'éveil est accessible à tous, simple, évident et partageable.

La photo en ci-dessus en Vision Sans Tête, n'est-t-elle pas édifiante ? Y a-t-il vraiment quelqu'un qui boit ici, dans l'expérience de perception directe, sans faire référence à la mémoire ?

Ce que vous devez comprendre c’est que ce n’est jamais le chercheur qui s’éveille, s’illumine, ou réalise la Conscience. Pourquoi ? Parce que l’apparent chercheur est lui-même un objet de perception au sein de la Conscience. Et la partie ne peut pas connaître le tout.

C’est la Conscience seule qui peut réaliser la Conscience. C’est la Conscience qui se sait Elle-même être consciente d’être consciente, qui se sait être.

Et, Vous qui lisez ces mots, n'êtes vous pas en train d'être ? Qui sait Cela ? 

C’est pour cela que vous avez du lire ou entendre dire : Vous êtes déjà ce que vous cherchez, vous êtes déjà pleinement le Soi.

Car, Vous êtes la Conscience qui s’est momentanément et en apparence oubliée Elle-même (mais pas complètement). Vous êtes la Conscience qui s’est momentanément et en apparence identifiée a une partie bien particulière de son contenu : Les pensées et les perceptions corporelles, ce que l’on pourrait nommer le corps-mental, la personne. Et, c'est justement de cette identification exclusive que naissent la souffrance et les conflits.

De quoi est fait le chercheur ? Il est fait d’images mentales, de mémoires et d’impressions sensorielles. Le chercheur c’est donc ce que l’on pourrait appeler le corps mental, c’est un ensemble transitoire de perceptions, de structures inertes, sans intelligence, sans conscience, et sans vie.

On a essayé de trouver la Conscience dans la matière, sans résultat. Les neurologues ont essayé de débusquer la Conscience dans la matière inerte du cerveau. Et, bien sûr ils ont lamentablement échoué. Certains scientifiques semblent avoir enfin compris l'inanité de cette recherche de la Conscience dans la forme dans les domaines aussi variés que la biologie, la neurologie ou la science quantique. 

Malgré cela, l’immense majorité des chercheurs espère encore trouver la Conscience cachée quelque part dans le cerveau. Bonne chance les amis !

La pensée c’est de la chimie et de l'électricité, sans doute très subtile, mais elle ne sera jamais consciente en elle-même ! Car elle est perçue. La pensée c’est ce dont Vous êtes conscient. La pensée apparaît et disparaît en Vous, Conscience. Mais vous ne venez pas et ne partez pas avec elle. Vous demeurez pure ouverture, simple Présence. 

Ainsi, ne vous leurrez pas. Jésus c'est l'homme, le Christ c'est la Conscience sans forme (Il appelait ça le Royaume, dont il disait justement qu'il était en chacun de nous). Gautama c'est l'homme, Bouddha c'est la conscience sans forme.


Ce corps a peut-être un nom, mais appartient-il à quelqu'un ?

Cela ne nous empêche pas de dire le Bouddha a dit ça, le Bouddha a fait ça. Mais sur un plan profond, c'est le corps mental nommé Gautama qui semble faire et dire. Le Bouddha n'a jamais rien dit, la Conscience sans Forme ne prend pas la parole et n'entre pas en action. C'est d'ailleurs certainement pour cela que l'enseignement, ou le partage de la Conscience, au niveau le plus profond et direct demeure le Silence.

Qui marche ? Faites vous l'expérience directement de quelqu'un, un moi, qui se promène ou est-ce que la marche, le corps en mouvement, apparaît et disparaît dans une Présence qui ne bouge jamais ?

Dés que commence à pointer une trop grande fixation sur la personne dite éveillé, sur ces apparents pouvoirs, sur l'apparence extérieure, ça sent mauvais. Vous vous éloignez de la réalisation de Vous-même en tant que la Conscience.

Et, c'est pour cela que Lin-Tsi (le 8ème patriarche du Ch'an), qui était un épigone de Hui Neng  (6ème pâtriarche), prônant un retour au bouddhisme originel, pur, non duel, subitiste, disait :

" Si vous voyez un Bouddha, tuez -le " !

L'éveil n'arrive jamais à la troisième personne, celle que l'on voit dans le miroir. L'éveil ne peut en réalité qu'être vécu par l'espace impersonnel et atemporel se révélant à Lui-même, d'où l'importance des photos en Vision Sans Tête inspirés de l'enseignement de Douglas Harding

Cet Espace est tout le temps disponible, présent. Il est omniprésent, pure Omniprésence. C'est cet Espace qui soudain cesse de rêver qu'il est Pierre, Paul ou Jacques. C'est la Présence déjà pleinement éveillée potentiellement qui actualise son potentiel.

C'est pour cela que plutôt que de parler des effets de l'éveil, ce qui a souvent pour effet de consolider les histoires autour de l'éveil, je mets surtout l'accent sur le retournement lui-même. Je vous donne une instruction afin que vous puissiez voir par Vous-même ce qu'il en est.


Ce doigt pointe directement vers ce qui en cet instant perçoit. Pointe-t-il vers deux petits yeux ou vers un vaste espace transparent sans forme ?

Comme le disait Huang Po : (moine bouddhiste du 9ème siècle)

"Les fous rejettent ce qu'ils voient et non ce qu'ils pensent.
Les sages rejettent ce qu'ils pensent et non ce qu'ils voient.
Voyez les choses telles qu'elle sont et ne vous occupez pas des autres"


Ainsi, vous verrez bien par Vous-même, lorsque vous reconnaissez que c'est l'Espace qui perçoit et non pas une tête et deux petits yeux, comment il y aura ou non tentative de formuler ce vécu. Il n'y a pas lieu de déflorer le suspense de la vision Impersonnelle et de circonscrire le pur émerveillement d'être. C'est à vous de voir.


On dit communément : "Je dors".  Mais qui dort ? Y a -t-il vraiement quelqu'un qui dort, ou est-ce la même Présence qui est présente quelque soit l'état (veille, rêve ou sommeil profond) ?

Lorsque vous tournez votre attention à 180 degrés vers cela qui perçoit, ce que Vous découvrez est un espace vacant, sans définition ni caractéristiques, sans forme et sans âge, un Espace d'accueil pour toute perception et expérience sans préférences, un grand Oui à tout ce qui se présente.

Et, cet Espace est déjà pleinement éveillé à Lui-même. 

Voyez par vous-même qu'en cet instant ces mots n'apparaissent nullement à deux petits yeux et à une tête, mais à un grand vide au-dessus de vos épaules.

Ici c'est la Conscience Silencieuse qui parle à la Conscience. (koan danois)


NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com 

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mercredi 18 septembre 2019

La métaphore de l'acteur


Vous êtes derrière le masque de la personne

L'analogie de l'acteur


Imaginez une personne dont le métier est acteur de théâtre et qui est invité à jouer Hamlet. Plus il répète son rôle, plus il oublie qui il est vraiment. Et, un jour il descend de scène et plus personne ne peut désormais le convaincre qu'il n'est pas Hamlet.

Tout ce qu'on lui dit pour le convaincre du contraire ne fait que renforcer son idée qu'il est Hamlet. Toute perspective contradictoire est aussitôt intégrée dans son schéma de pensée transparent pour lui-même selon lequel, il est évident qu'il est Hamlet. Quand il tombe amoureux d'Ophélia, il le ressent pleinement et il est pleinement Hamlet sans le moindre doute.

Les spectacles continuent mais, un jour la série s'arrête. Et, là soudain, il reconnaît que, Wow, c'était vraiment puissant que d'être Hamlet, mais que c'était beaucoup de travail, d'efforts et, il revient alors un peu à lui. Puis, il s'exclame " oh que c'est bon de revenir à soi -même parce que, vraiment, à force de jouer Hamlet vous risquez vraiment de vous identifier à lui" !



Chaque matin pendant ses répétitions, il devenait de plus en plus Hamlet. Voilà comment grandit l'idée d'être un ego séparé. De même, plus vous vous identifiez à vos croyances, plus vous vous identifiez à ce fantôme qu'on appelle l'ego, une apparente entité séparée, et plus il semble impossible de vous réveiller de votre rêve. D'ailleurs, plus vous attaquez l'idée que vous êtes une entité séparée et plus un système de défense se met en place. Plus vous attaquez la religion de l'ego et plus l'ego devient religieux voire fanatique.

Une réaction de peur se crée autour de ce fantôme d'ego. Car l'ego n'est rien de réel. C'est de l'air, du vide, de la pensée. La preuve : dés que vous vous mettez à sentir l'ego, à faire l'unité avec, ça se dissout rapidement. Il n'y a absolument rien, ce n'est que du vent. Alors vous commencez à le défendre au travers d'images et d'attitudes, vous devenez prétentieux, et très orgueilleux pour protéger ce fantôme ego qui n'a aucune espèce de réalité concrète.

Lorsque vous descendez de scène vous vous rendez compte que vous n'êtes pas le masque que vous portiez. Cette analogie peut servir pour éclairer la réalité de ce que nous sommes vraiment vraiment et en laquelle apparaît momentanément le personnage, le moi, l'ego. 

Bien sûr, en réalité il n'y a toujours eu que la Conscience. Mais peu à peu on vous a dit que vous étiez ceci et cela et, vous avez commencé à vous identifier à un nom et une forme, à des croyances et à des mémoires.



De même que celui qui sort de scène se rend compte qu'il n'a rien à avoir avec le masque qu'il portait il y a quelques instants devant le public, de même la Conscience peut à tout moment se rendre compte qu'elle n'est aucune forme, aucun nom, aucune entité séparée.

Vous êtes la Présence consciente, pure attention sans choix. Mais petit à petit cette attention se colore de ce que l'on vous a dit de croire, par exemple que vous êtes un moi enfermé dans un corps et doté de volonté personnelle. Vous en arrivez à complètement oublier ce que vous êtes vraiment et que vous avez toujours été.



De même lorsque vous étiez identifié au personnage de Hamlet, il y a 6 mois, vous y croyiez complètement et, rien ne pouvait vous extirper de ce rêve, de cette expérience d'être Hamlet. Le soi s'est simplement figé dans des formes.

Le Soi joue à se perdre dans les formes de l'existence pour jouer un fragment de la totalité. Dans ce jeu de cache cache, le Soi oublie momentanément et en apparence sa véritable nature.

Mais qu'il s'oublie ou non dans les formes, le Soi est toujours le Soi. Quoiqu'il en soit, l'Être est permanent, éternel et ne change pas. Vous ne pouvez jamais ne pas être. Essayez pour voir ! 



Quand Georges monte sur scène pour jouer Hamlet c'est toujours Georges.
Regardez avec quelle facilité nous acceptons d'aller au cinéma et de nous identifier au personnage de Depardieu ou de Brad Pitt, même si on les a vu jouer des dizaines d'autres rôles et, qu'à force de les voir dans les médias ces personnes nous sont en quelque sorte devenues familières. Malgré cette connaissance de leurs vies, malgré qu'on les ait vu jouer dans des dizaines de films des rôles différents, nous sommes immédiatement disposés à nous identifier au rôle qui nous est présenté dans la salle obscure. 

Car c'est dans la nature de la conscience d'aimer s'identifier pour expérimenter une autre facette de l'existence, pour apprécier un autre fragment du manifesté. L'important est que vous réalisiez que vous n'êtes pas les formes diverses et variées auxquelles vous vous identifiez. Vous n'êtes pas un objet. Car vous êtes ce en quoi les objets de connaissance et de perception naissent et meurent. 



Lorsque vous vous éveillez, vous réalisez que votre nature véritable est la conscience qui joue tous les rôles de la manifestation. Vous savez maintenant que lorsque vous ressentez votre corps cela prend la forme de votre corps, lorsque vous voyez un lac Cela prend la forme d'un lac, lorsque vous voyez une personne, vous savez que cela prend la forme de ce corps-mental en face de vous. Vous savez cela sans efforts, au plus profond de vous-même. Et vous le savez tout le temps.

À la fois vous êtes libre de chaque chose et à la fois vous êtes libre en chaque chose. Ainsi l'éveil ne signifie pas la fin absolue de l'ego et du monde mais plutôt que l'ego est détrôné.

Maintenant vous pouvez retourner sur scène en jouant Hamlet mais vous savez que vous êtes Georges. L'ego s'est résorbé en sa propre source. 

C'est pour cela que vous vous ressentez vous-même si fortement car vous êtes la Vérité.


NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com 

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