Feel it !




Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

mercredi 30 janvier 2019

Cela sonne complètement brindezingue et pourtant…


Cela sonne complètement brindezingue 
Et pourtant…


Je t'invite à réaliser que ce n’est que parce que l’Être illimité est déjà ta vraie nature que tu peux reconnaître l’ignorance, discriminer le faux du vrai, l’illusion du réel, et prendre conscience d’une résistance psycologique ou corporelle.

Ce n’est que parce que Tu es déjà la Présence atemporelle que Tu peux te libérer de l’illusion d’être une personne séparée, soumise au temps et à l’idée et l'angoisse d’avoir une date de péremption.

Que se passe-t-il dans l’instant si tu réalises que, quelles que soient les pensées ou les perceptions, toujours changeantes, toujours transitoires, Toi, Toi tu demeures, immuable Présence, sans forme et sans âge, hors du temps et de l’espace, absolument non concerné par ce qui en Toi apparaît ?

Que se passe-t-il ? L’identification aux pensées cesse immédiatement. Prends-donc un temps pour savourer cette soudaine absence. Un petit point d'orgue pour te goûter Toi-même. Sens donc la paix infinie que procure le fait de te dissoudre en cet Espace de Conscience déjà là et que Tu ne peux ni saisir, ni comprendre, car c'est ta nature d'être cet espace d'accueil pour tout ce qui apparaît.

Lorsque Tu réalises que cette Présence en Toi n’a ni commencement ni fin, comment te sens-Tu ?

Lorsque tu réalises de surcroît que Tu es cette Présence, et que par conséquent, même si cela sonne complètement brindezingue et abracadabrant, Tu n'es jamais né et que Tu ne mourras jamais, comment Te sens-tu ? D'ailleurs, à ce moment là, la question, comment Te sens tu, n'a pas vraiment de sens, n'est-ce pas ?

Au début de l'Ashtâvakra Gita, Ashtâvakra dit au roi Janaka : 

"Tu n'es pas un brahmane, tu n'appartiens à aucune caste, ni à aucun âge de la vie. Sans attache et sans forme, tu es le témoin de l'univers entier. Sache-le et sois heureux."

Cette liberté-là ne peut pas être exprimée en mots. Elle s'éprouve pleinement en l'absence des pensées. C'est juste une évidence sans les mots. Mais une évidence telle que la Vie danse. Tout le corps se détend instantanément et un sourire imperceptible peut-être affleure déjà au bord des commissures des lèvres. Un sourire intérieur, du ventre et du cœur, un doux sourire qui n'est pas conditionné par le contenu de l'expérience présente, qui ne dépend ni des pensées ni des sensations, ni d'aucun évènement dans le monde. Un sourire de joie, une simple joie d'être, une joie sans objet, qui provoque sans doute en ce moment même un léger rehaussement des pommettes et une détente du visage, des machoires, des tempes, du front.


"Il n'y a aucune joie, aucune félicité, 
Qui puissent excéder la douceur de l'amour"

                                                                         Angélus Silésius ( Le Voyageur Chérubinique)


Lorsque Tu réalises que Tu n'es aucune des choses auxquelles tu t'es si souvent identifié, ni le corps, ni le mental, ni l’histoire, ni ton travail, ni ta famille, ni ton pays, ni ton caractère ni ta race, ni ton genre, ni tes capacités, tes succés ou tes échecs, ni même le fait d’être un humain, comment te sens-Tu ?

Te sens-Tu perdu, isolé, abandonné, désespéré ?

Ne te sens-Tu pas plutôt libéré d’un poids immense ? Ne te sens-Tu pas incroyablement allégé ?

« Enlightment » en anglais signifie illumination mais également allégement. Se sentir  follement léger et insouciant est un des marqueurs de l’éveil spirituel. Être spirituel, en français, signifie également avoir une sorte d’élégance de l’intelligence, une sorte de légèreté, de distance avec la pensée, où l’humour peut se déployer avec noblesse et un grand A majuscule.

La réalisation que Tu es la Présence atemporelle dans laquelle toutes les perceptions prennent place, ne révèle-t-elle pas plutôt une paix et une plénitude sans bornes   ?

Et, n’étaient-ce pas précisément cette paix et cette plénitude que les pensées semblaient te promettre à condition de suivre une longue et fastidieuse recherche faite d'obstacles infranchissables, d'épreuves compliquées, de pratiques pour devenir et une succession infinie d’accomplissements matériels, professionnels, amoureux, familiaux, spirituels - et j'en passe ?

Au début de l'Ashtâvakra Gita, Ashtâvakra dit au roi Janaka : 

"Tu n'es pas un brahmane, tu n'appartiens à aucune caste, ni à aucun âge de la vie. Sans attache et sans forme, tu es le témoin de l'univers entier. Sache-le et sois heureux."

Voilà pourquoi il est dit : « Tu es ce que Tu cherches ». 

C’est juste une phrase pour te rappeler que Ici et Maintenant Tu es déjà la paix que Tu cherches. 

Une phrase pour ramener l'attention à la source des perceptions et des pensées.

Tu es déjà cette plénitude d’être. 

La simple plénitude d’être conscient d’être conscient.

Tu es la Source de tout ce qui en toi apparaît, les pensées (le mental), les sensations (le corps) et les perceptions (tout l'univers manifesté).

Cela sonne complètement brindezingue !

Et pourtant ...



Nota Bene : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (gratuit ou sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

mardi 29 janvier 2019

Face au désespoir faire l'unité avec l'impuissance


Face au désespoir faire l'unité avec l'impuissance 
(Message à tous mes frères et sœurs mirage)



Parfois la vie te joue des tours si douloureux, qu’il ne t'est pas possible de trouver un sens à l’expérience que tu vis. Tous les châteaux de cartes, patiemment construits durant toute ta vie se sont soudainement écroulés. Les pensées te ressassent le même air de « game over » et ton cœur est en mille morceaux. 

Les traditionnelles sources de shoots d’attention, de douceur ou d’énergie sont définitivement taries. Tu ne sais plus vers quel saint te vouer pour fuir l'inévitable ! Quelque chose au cœur de ton être a été touché et cette fois-ci c’est un naufrage dont tu pressens que tu ne pourras pas te relever. Tout ce en quoi tu croyais s’est effrité en un claquement de doigt. Tout ce à quoi tu tenais est parti en cendres. Il n’y a plus aucun espoir.

Que puis-je t’offrir l’ami ? Pas de conseil. Qui suis-je pour savoir mieux que toi comment mener la barque de te vie ? Qui suis-je pour t'analyser et te prodiguer des conseils ? Pour qui ? Et pour quoi faire ?

Pas de consolation non plus. Comment pourrais-je consoler l'inconsolable. Te prendre dans mes bras, certes, te dire mon soutien et mon affection au cœur de cette épreuve. Bien sûr. Mais rien ne serait résolu.

Je n’ai en réalité rien à t’offrir. 

Ici point de coach pour te remonter le moral à zéro vers des sommets imaginaires, point de chantre du développement personnel pour appuyer sur le bouton des idées positives ou tirer sur le joystick de la loi d’attraction, nulle guérison énergétique pour te reprogrammer. 

Non l'ami, je ne vais pas te caresser dans le sens du poil de tes rêves d’antan et te faire miroiter un espoir qui au tréfonds taraude et désespère. Je ne pointerai pas vers un repère nouveau dans le temps et l’espace en vue de nourrir ton imaginaire d'un horizon à rejoindre. Je ne vais pas non plus faire un appel musclé à ta volonté pour tenter encore une fois d’infléchir le destin dans un sens en apparence plus propice. Pour qui, pour quoi ? 

Au final, n'ai rien à offrir à la personne, aucun soin, aucune amélioration, aucune nouvelle perspective personnelle.


Et pourtant, frère ou sœur de lumière, j'entends ton cri silencieux, ta peine profonde, Ton àquoibonisme, ton épuisement, ton accablement, ton dégoût. Ta souffrance fait écho ici. 

Ma seule fonction ici est d'être le réveil qui sonne au cœur de ton rêve, momentanément muté en cauchemar, le passeur de la lumière impersonnelle que par inattention tu ne laisses pas encore complètement passer en toi. Ma seule fonction ici et d'être cet espace impersonnel que tu es déjà et que tu ne réalises pas encore parce que tu es si fortement identifié aux sensations douloureuses de ce qui en toi résiste. 

Ma seule fonction est d'être le miroir pour l'Espace Impersonnel en toi. Car c'est toujours l'Espace Impersonnel qui guérit de l'illusion de la séparation et qui met une fin à toute souffrance psychologique.

Je ne peux décemment pas te tourner vers quelque chose qui n'est pas là - l'espoir d'un but inexistant. Ce serait de la non assistance à "personne en danger". Non, je vais t'inviter à te retourner vers la source des pensée et des percrptions, la pure Présence. Et, si tu ne vois que la souffrance et la résistance qui semblent voiler cette Présence, alors nous commencerons par faire l'unité avec ces apparitions, c'est déjà ça.

Car, chaque situation qui entraîne un désespoir ou une souffrance dans notre vie est, paradoxalement, toujours une occasion auspicieuse pour discriminer le vrai du faux. 

Notre premier réflexe est certes de vouloir résoudre la situation mais sur un plan profond, il n'y a évidemment jamais rien à résoudre. Qui d'ailleurs pourrait résoudre quoi que ce soit ? Et, pour le bénéfice de qui ? 


Lorsque l'on réalise l'absence d'un soi-même qui pourrait bénéficier d'une résolution de la situation, cela génère un doux sourire de réconfort.

Si tu es mûr pour entendre ce message déconcertant, cette perspective non duelle, je t'inviterai à faire refluer l'attention vers la source de l'attention, je t'inviterai à réaliser, à rebours de tes croyances, que la souffrance que tu ressens est en réalité l'Amour qui se cherche. 

La consternation et le désespoir sont toujours de bonne augure et ici, je t'invite à demeurer avec, sans essayer de retenir ou d'empêcher quoi que ce soit. 

Je t'offre une ancre métaphorique et qui pourtant se révèlera à l'examen plus réelle que tout ce que tu croyais réel : La Présence impersonnelle pour que tu puisses t'y ancrer aussi sans efforts, c'est à dire t'y dissoudre, par simple osmose, par le toucher impersonnel, par un regard atemporel, par un dialogue déconstructif et des mots trempés dans ce silence qui cherche en Toi à se révéler.

Je t’invite simplement à demeurer au cœur de cet instant empli par la douleur morale extrême sans chercher d'issue de secours, sasn feindre et sans te dérober. Je t'invite à sentir la douleur morale de la perte de tout ce à quoi tu tenais. Sentir pleinement cette douleur ici et maintenant.

Je t’invite à sentir le naufrage, à être le naufrage, mais pas à moitié, jusqu'au bout, vibratoirement, tactilement, sensoriellement. 

Un moine zen très connu, Shido Bunan disait : "Meurs avant de mourir et fais tout ce que tu veux". C'est le sens symbolique de la crucifixion du Christ. Mourir à l'ego. Car ce qui fait mal c'est toujours et uniquement de vouloir ce qui n'est pas ou ne pas vouloir ce qui est, ce qui est la même chose.


Mais comment mourir ?

Lorsque le désespoir est trop fort l'ami, je ne chercherai pas forcément à t'e ramener vers l'Espace impersonnel en toi, cet Espace de Présence dans lequel tout apparaît et disparaît. Je ne prendrai pas nécessairement la voie de la Connaissance et de la discriminantion. L'invitation est simplement de revenir à l'écoute sans à priori qui est déjà notre vraie nature et, à partir de cet Espace de Non Savoir, la résorption des fausses croyances engendrant la souffrance se fait d'elle-même.

Lorsque la douleur est trop vive, il vaut parfois mieux se laisser consumer par elle. C'est là que la Confiance est essentielle. Car le mental te dira inexorablement que tu en mourras. Mais ce qui meurt n'est en réalité que ce qui n'est pas vraiment Toi, c'est à dire le sentiment d'être un ego séparé, la prétention à savoir, le sentiment de manque, les fausses définitions de toi-même, et toutes les  croyances captieuses.

Je t'inviterai alors à faire l'unité avec le désespoir, te laisser déborder par lui, entièrement, complètement, jusqu'à ce que tout ton être soit totalement submergé par la douleur, vibratoirement, sensoriellement. Jusqu'à ce que toi et le désespoir vous ne fassiez plus qu'Un. C'est une expérience directe sans les mots et sans les pensées.

Sentir cela signifie faire l’unité avec ce qui se présente sans jugement, sans comparaison, sans analyse, conclusion ou le moindre commentaire. Juste sentir l'impuissance. Laisser l’impuissance te submerger totalement, sans images et sans commentaires. Sentir ce que cela fait que d’être sans espoir. Sentir qu’il n’y a rien à sauver. Sentir vraiment que tout est perdu. Définitivement. 

Cette invitation à te laisser submerger émotionnellement est, paradoxalement, ce qui va permettre la transmutation du plomb du sentiment de séparation en l'or de la plénitude. Et, cette apparente transmutation n'est possible, bien sûr, que parce que le plomb était en réalité déjà fait de l'or de la Plénitude. 

La souffrance, comme je le disais, est en réalité de l'amour qui se cherche. Simplement tu ne le réalisais pas. Sentir, faire l'expérience de l'unité avec peu importe ce qui se présente, est l'occasion de vivre directement ce que les textes sacrés traditionnels nous disent, à savoir que tout est Un, Je suis Brahman, Tu es Cela. Sentir, faire l'unité est la mise en pratique de la théorie.

Et, la théorie sans la pratique, c'est comme le menu sans le repas, ça ne nous nourrit pas.

Au bout de ce ressenti silence, ce qui n’est pas réel en toi se consumera pour laisser se révéler un vide abyssal, une vacuité infinie, un zéro absolu. C'est la Conscience pure, sans forme qui se révèle. 

"Là, il n'y a qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté" (Invitation au voyage de Baudelaire).

Sentir, quoi que ce soit, faire l'unité avec quoique ce soit, même la pire idée, l'expérience que vous redoutez le plus, est paradoxalement toujours d'une douceur désarçonnante. C'est reconnaître que tout est une expression de Vous. C'est vous reconnaître profondément en toute expérience, toute forme, toute créature.

C’est là, frère ou sœur de lumière, dans cet espace transparent, sans forme et sans âge, dans cette présence sans définition, dans cet éternel Maintenant, que désormais Tu te sais être, que tout se joue depuis toujours.

Ton histoire est terminée et tu n’as plus d’avenir, certes. Mais au bout de cette consumation dans le senti, dans ce point d'orgue hors du temps où ta vraie nature se révèle, il est su que Tu n'as jamais été localisé dans l'espace temps et la pire des souffrances t'apparaîtra soudain comme une bulle de rêve nocturne qui vient d'éclater au réveil.

Quand l’impuissance a été sentie jusqu’au bout, se révèle alors comme par magie, un paysage magnifique, émergeant de la brume, l'incomparable complétude de l'Être.

Il y a là une douceur et une puissance absolues. Depuis cette Présence une gratitude infinie pour tout ce qui est peut soudainement s’exprimer. Et tu es Cela ma sœur, mon frère de lumière. 

Je te souhaite de tout mon cœur de réaliser que nous sommes tous faits du même Espace et de la même Lumière.

Amor Fati
  

Nota Bene : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (gratuit ou sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

lundi 28 janvier 2019

Religion et spiritualité authentique


Religion et spiritualité authentique
Répétition à l'opéra de Paris (janvier2019) des Troyens de Berlioz dans une mise en scène comment dire... à la lecture non littérale... 
Si vous appartenez à une religion on vous demande de croire à un dogme. Les principales questions existentielles qui surviennent nécessairement à tout un chacun ont alors des réponses écrites par avance sous forme de prêt à porter et vous êtes priés de vous en contenter.

Si ces réponses ne vous conviennent pas vraiment, soit vous faites semblant de vous en satisfaire, en vous mentant à vous même ou alors, vous émettez un doute et là, on vous rétorque que vous n’avez pas la foi et on vous enjoint de vous identifier encore plus fortement à vous croyances. On vous demande d’être intègre ce qui signifie être fidèle au credo de votre religion. Et, si vous voulez être reconnu et aimé par votre chapelle, et votre Dieu, vous vous mettez à croire de plus en plus fort. C'est "humain trop humain."

Mais comme nous le savons tous déjà par expérience, aucune croyance ne peut jamais faire disparaître réellement le doute. Le mental fonctionne immanquablement de façon duelle. Dés que vous avez l’amour, il y a la haine, dés que la tristesse pointe le bout de son nez, c’est que la joie n'est jamais trop loin, et s’il y a de la croyance en surface, il y a forcément du doute tapi dans les abysses prêt à remonter à la surface au premier relâchement de l'effort de l'attention. C’est ainsi que le mental se manifeste, sous forme duelle de paires d’opposées. 

Donc, pour devenir vraiment intègre avec sa religion, certains tendent à devenir intégristes. Entre intégrité et intégrisme, il n'y a souvent qu'un pas. Pour gommer leurs propres doutes, ils deviennent alors extrémistes. C'est ainsi que l'on peut expliquer le fondamentalisme religieux et le jusqu'à boutisme de certaines personnes totalement identifiés à une croyance. 

C’est ainsi que certaines personnes en proie au doute se sont récemment identifiés à l’idéologie de l’état islamique et ont perpétrés des assassinants et des attentats. Ils étaient souvent des convertis de fraîche date. Et, en devenant de fervents poseurs de bombe ils ont eu en momentanément l’illusion de dompter leur doute. L'extrémisme existe dans toute religion ou secte. Il y a toujours des êtres qui pour refouler leurs doutes, ont besoin de basculer dans une identification caricaturale et une lecture littérale des textes.

C’est cette obsession de la pureté, qui est la plus grande violence. L’écrivain Michel Tournier a bien cerné ce phénomène dans son livre fascinant et inquiétant « Le Roi des Aulnes » qui reçut le prix Goncourt en 1970.


Dés que vous refoulez une partie de vous-même, la violence est là. Et, elle ne tardera pas à se défouler sous des formes de plus en plus saugrenues et parfois de façon franchement inquiétantes. Les religions ont souvent pour origine une source authentique liée à l'éveil d'un être humain à sa vraie nature. Mais cet éveil est un choix de Dieu de se révéler au travers de cet être-ci et les ouailles ne peuvent évidement pas atteindre cet état, ce serait blasphématoire. C'est pour cela que les religions n'invitent jamais leurs membres à tourner leur attention vers l'espace de Présence en eux. Ils pointent vers une réalisation future, en général après la mort du corps.

Par contre, si vous suivez une véritable tradition spirituelle, on ne vous demande pas de suivre un chemin spirituel, de croire ou de changer quoique ce soit, mais juste de réaliser que vous êtes déjà en train d’être.

Nous avons justement besoin d'une spiritualité qui ne contredit ni la science ni notre expérience directe et qui ne nous demande pas d'avoir la foi dans le sens où la religion l'entend.

L’essence de la spiritualité est justement la Présence, que vous découvrez en vous-même et qui transcende complètement la pensée et les croyances.

Toutes nos perceptions et nos croyances prennent place dans un espace qui précède ces perceptions.

Lorsque vous devenez pleinement conscient de cet espace, vous réalisez que les pensées, votre histoire personnelle avec le caractère et les préférences individuelles ne sont pas votre être véritable.

Quelle est la nature de cet espace de Présence ? C’est le silence de l’absolu, la paix et la complétude de la conscience « je suis » consciente d’elle-même.


Bouddha nommait cet espace de Présence la vacuité. Car cet espace est en essence sans forme. 

C'est pour cela qu'il me plaît de l'appeler parfois le Sans Forme.

Wei wu wei, l'écrivain irlandais ayant pris ce nom d'emprunt pour écrire ces livres sur la spiritualité non duelle (Terence gray - 1895-1987 : Les doigts pointé vers la Lune), l’appelait le secret ouvert.

Dans les Upanishad cela s'appelle le Soi et prend bien d'autres noms.

Jesus l’appelait le Royaume et disait qu’il était, non pas là-bas ou là-haut, plus tard que maintenant ou ailleurs qu’ici, mais en nous, Ici et Maintenant !

Nisargadatta l'appelait l'Absolu.

Plus nous prenons conscience de nous-même comme étant cette pure conscience, plus elle exprime un certain nombre de « qualités » perceptibles au travers de la manifestation.

En vous absorbant profondément dans la Présence vous ressentirez une paix immense qu’aucune situation ne peut vous donner.

Vous ressentirez une joie pure, une joie pure d’être qu’aucun objet ni aucune personne ne pourra jamais vous procurer. C’est pour cela que l’on appelle cette joie intérieure la joie sans objet car elle ne dépend d’aucune circonstance, expérience ou personne. 

Vous ressentirez de la gratitude pour tout ce qui est. Car tout apparaît en cet espace de présence. Tout est une expression de cette Présence. Et vous réalisez que Vous êtes cette Présence, sans forme et sans âge, infinie et hors du temps.

Comme tout apparaît à 0 cm de la Présence, Ici et Maintenant, vous ressentirez l’effet de la non séparation. On appelle aussi cela amour inconditionnel. C’est doux et aimant. Ça vous fait sourire en dedans.

Vous ressentirez une profonde empathie pour vos frères les humains et toutes les créatures.

Vous ressentirez une liberté totale que ni l’aisance matérielle ni le confort ni les libertés de la démocratie ne peuvent vous octroyer.

La personne n’est pas forcément plus libre d’agir. Il se peut même que la personne vive dans le carcan d’un régime totalitaire comme la Corée du Nord ou la Russie de Poutine, ou qu’elle soit dans une prison au fin fond du Minnesota, SDF ou gilet jaune sous Macron, mais au moment même où vous êtes conscient de cette Présence en Vous, Vous réalisez que vous êtes totalement libre du rêve d’être une personne, ce rêve qui souvent, comme vous le savez, tourne au vinaigre voire au cauchemar.


Vivre de façon personnelle est la misère absolue, la véritable pauvreté.

Découvrir la Présence impersonnelle et atemporelle en vous, est la richesse absolue.

Être rien vous permet de tout être ! Quoi de plus riche !

Découvrir en vous cette présence impersonnelle vous libère instantanément de toutes les arborescences de l’égocentrisme tels que le regret, la culpabilité, la honte, l’espoir, la colère, la rancune, et toutes ces idées d’appropriation (moi,mon ma,mes), toutes les croyances totalitaires qui découlent de la croyance racine d’être une personne ainsi que de tout le pathos émotionnel. 

Ce n'est pas que les émotions ne soient plus là, mais comme vous n’y résistez plus, elles sont senties directement, sans le pathos de la résistance qui n'est que plainte superficielle.

Réaliser que vous êtes cette Presence est l’essence de la spiritualité authentique. C’est simple, laïque et évident. 

Cette découverte n’a pas besoin d’être associée à une religion, à une mythologie, ni à des pratiques ou à une culture particulière, ni à un chemin spirituel.

C’est possible qu’elle le soit momentanément et en apaprence, mais vous pouvez vous rencontrer sans tout ce fatras de croyances et tous ces oripeaux de langage et de pratiques. Une personne d'origine tamoul (sud de l'Inde) rencontré dans un restaurant hier à Sèvres, m'a dit que Nirvana signifiait sans vêtements, dans le langage courant, nu. On traduit souvent Nirvana par extinction de l'illusion et de la sensation d'être un moi séparé. En toute simplicité, il suffit d’un instant d’honnêteté. Il suffit d’un seul regard désencombré.

N’associez donc pas cette Présence que vous découvrez en vous même à quoi que ce soit de connu, ni au yoga, ni à la méditation, ni à la pleine conscience, ni au Bouddha ni au Christ, ni à Shankara, ni à Ramana Maharshi ou à Nisargadatta Maharaj ni à aucun Dieu ou religion. Il suffit de réaliser que sous vos vêtements vous avez toujours été nu.

En tournant l’attention à 180 vers sa propre source vous découvrez au cœur de votre être que Vous êtes déjà cette Présence nue, ouverte, impersonnelle, atemporelle, accueillant tout ce qui est.

Et cette Présence n’est pas l’apanage d’une personne. C’est l’Etre suprême qui se révèle au travers de Vous.

Maître Eckhart disait : "L'œil par lequel je vois Dieu est le même œil par lequel dieu me voit".

Lorsque vous regardez la vie depuis l’espace désencombré de votre vraie nature, la vie ne vous a jamais paru aussi belle, aussi merveilleuse, aussi harmonieuse.


Je vous souhaite de tout mon cœur de réaliser qu'il n'y a personne derrière le regard qui lit ces lignes, mais juste une grande ouverture et de vivre à partir de cette Ouverture.



Nota Bene : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (gratuit ou sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.