Milarepa * un bouddha réalisé résumait le bouddhisme par : « Sache le vide et sois compatissant. »
Le premier mouvement ver l’éveil spirituel est de se désidentifier de la croyance et de l’impression d’être une personne séparée, en retournant l’attention à 180 degrés vers la source de l’attention, vers la la source de ce qui en nous est conscient, puis de découvrir (cesser de couvrir) que Je suis sans forme, pure vacuité éveillée.
Le deuxième mouvement vers la reconnaissance de notre vraie nature est de reconnaître que cette Présence consciente vide d’objets que Je suis ultimement prend en apparence et momentanément toute forme, de reconnaître que toute forme est une expression du Sans Forme, tout est moi.
Je suis le Sans forme qui prend toute forme.
C’est ce que signifie profondément la sentence sacrée de la Chandogya Upanishad : "Tu es Cela" - "Tat Tvam Asi".
Nous devons reconnaître que notre vraie nature est la Présence illimitée de la Conscience qui est en intimité avec toute perception. Ensuite nous laissons cette Présence imprégner les pensées, les sensations, nous la laissons descendre dans le corps et envahir le cœur pour ensuite la laisser se déployer naturellement en relation avec les autres et le monde.
Nous pouvons alors exprimer cet amour en vivant dans la compassion. Aimer tout ce qui est devient facile parce que tout est Vous, tout est fait de la même Présence.
On trouve la même double invitation dans la tradition chrétienne. Quand les apôtres ont demandé à Jésus quel était le commandement le plus important (La tradition des 613 mitzvot a été développée par Rabbi Simlaï : « Rabbi Simlaï a dit : 613 commandements furent donnés à Moïse, 365 « tu ne feras pas », égales au nombre de jours dans l'année solaire, et 248 feras », correspondant aux membres du corps), il répondit :
« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta pensée. Et le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Le premier commandement nous invite à revenir à « ce par quoi l’œil voit, l’oreille entend, la pensée pense... »
(Kena Upanishad)
Le premier commandement nous invite à nous immerger dans le mystère de l’Être, dans Je suis, dans la Présence, dans le Maintenant, dans la Vision Sans Tête, dans JE, que Jésus nommé ici le père. Honorez votre vraie nature atemporelle et impersonnelle.
Le deuxième commandement qui est « semblable » au premier dit-il, c’est à dire consubstantiel, de même valeur, nous demande d’aimer l’autre comme nous-mêmes, car en s’éveillant à l’unicité de la Présence il est réalisé que nous faisons Un avec l’autre.
Cette double pédagogie, ce double mouvement de l’attention, fait également écho avec l’enseignement de Nisargadatta Maharaj lorsqu’il se définissait Lui-même après qu’on l’eut questionné là-dessus :
« Lorsque je vois que je ne suis rien c’est la sagesse. Lorsque je vois que je suis tout c’est l’amour. Entre les deux ma vie s’écoule. »
Connaissance (reconnaissance du Soi) et Amour (faire l’unité avec) sont deux faces d’une même réalité ultime et une.
Quand vous vous risquerez à plonger complètement dans l’évidence d’être conscient d’être conscient vous aimerez infiniment la vie telle qu’elle se présente.
Il suffit de tourner l’attention vers la Présence témoin de tout ce qui apparaît et disparaît, qui ne peut être perçu, pour redécouvrir que vous êtes la Présence consciente d’où émerge les perceptions et d’y demeurer. Puis, tôt ou tard vous reconnaîtrez qu’en réalité vous ne faites qu’un avec ce qui apparaît (« Le vide est la forme, la forme est le vide » Sutra du cœur, Texte non duel bouddhiste).
L’invitation est donc, avant d’aimer la forme en tant que forme, ce qui est une chose impossible, une double contrainte, car la personne ne peut tout aimer - de réaliser que vous êtes le Sans Forme et ensuite naturellement vous sentirez qu’en réalité toute forme qui apparaît dans le champ de la vacuité apparaît à 0 cm de Vous et vous finissez par reconnaître que tout est Vous. Il y a là une parfaite équanimité.
« C’est amour-là », l’amour du « maitre » est, selon Lao-Tseu, « bon avec ceux qui sont bons et également bon avec ceux qui ne sont pas bons, car ceci est la vraie bonté. »
Pour reconnaître et réaliser ce double mouvement je vous invite à un we de partage par zoom le 26 et 27 juin prochains. Contactez-moi sur mon mail adnnn1967@gmail.com si vous voulez vous inscrire.
Belles éclosions à toutes et à tous
Amor fati
* Jetsün Milarépa, dit Milarépa (né Mila Thöpaga 1052-1135) est un magicien, yogi et poète tibétain, devenu un maître de renom du bouddhisme tibétain. C'est, avec Padmasambhava, un des deux grands saints typiques du Tibet. Il est le disciple et successeur de Marpa le Traducteur (lui-même disciple de Naropa) qui au xie siècle participa à la deuxième, et plus importante, diffusion du bouddhisme au Tibet (sarmapa). Milarépa est considéré comme un des principaux maîtres historiques de la tradition Kagyüpa, qui comprend encore aujourd’hui de nombreuses lignées spirituelles dans ce pays. (Wikipédia)
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