Notre manque d’intimité avec les émotions dites négatives comme la colère, les états de panique, la tristesse, le désespoir, la culpabilité, la honte et d’autres états émotionnels douloureux génère une existence superficielle, et facilite l’attachement aux addictions de toutes sortes pour combler le sentiment de manque.
Plutôt que sentir les émotions dites négatives, nous avons appris à les penser, à les commenter, a les justifier ou à les condamner, mais invariablement essayer de les rendre faussement rassurantes en les ramenant dans le connu, c’est à dire dans les catégories mémoire.
Une addiction parmi d’autres mais très particulière est le shoot de présence, que l’on obtient parfois par une consommation excessive de livres de spiritualité, de vidéos sur la non dualité ou dans les satsang. Pour s’éloigner de l’émotion impure on cherche refuge dans le Je suis, la Présence, le Soi.
Si le retour à la vacuité est motivé de façon inconsciente par un refus de sentir des émotions inconfortables, cela s’appelle un contournement spirituel et occasionnera inévitablement un juste retour de bâton.
Le seul antidote à ce contournement spirituel est le senti, c’est à dire faire l’unité avec l’émotion négative, sensoriellement, tactilement, vibratoirement.
Tout ce à quoi tu résistes persistes. Tout ce que tu embrasses s’efface et révèle l’Espace de ta vraie nature.
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