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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

lundi 3 novembre 2014

 La souffrance personnelle est le reflet d'une vision incomplète


 Nous croyons toujours que la souffrance vient de causes précises, qu'elle a toujours une explication et une origine particulière : "Je souffre parce que je n'ai pas reçu assez d'amour pendant mon enfance",  "parce que je n'ai pas réussi mes études" ou "parce que mon patron me harcèle" par exemple. Et si une souffrance n'a pas de cause connue, c'est qu'il faut la découvrir et on se met en recherche. Et en apparence cette façon de voir peut apporter quelques résultats temporaires. Cette perspective soutient également le jeu subtil de l'illusion de causalité, du karma et surtout du rêve dans lequel se débattent des milliards de "moi" enfermés dans leur propre rêve d'individu séparé. Cette vision non seulement maintient le rêve mais perpétue également la souffrance.


 Croire en cette histoire qui attribue au passé la causalité de la souffrance présente est une perspective limitée et limitante. C'est situer l'origine de la souffrance uniquement dans le passé. On va essayer de réparer l'enfant blessé ou de changer le regard du moi (qui est littéralement du passé composé : un agglomérat de pensées crues) sur ce passé. Il n'y a aucun mal à une telle démarche, et elle peut apporter certaines lumières et adoucissements temporaires, mais c'est  un peu comme vouloir soulager une peine de prison d'un condamné à vie par une meilleure compréhension de la loi pénale.


 En réalité c'est la croyance en un moi qui est la racine de la souffrance. Voir que les barreaux n'ont jamais existé que dans nos pensées crues délivre de l'idée même d'être en prison. Voilà le cœur de l'invitation non duelle. La racine de la souffrance est dans la croyance en un moi séparé, qui semble ensuite adhérer (autre croyance) à une histoire de causalité de la souffrance pour continuer le jeu de l'illusion, perpétuer l'idée que tout cela est bien réel, pour se maintenir lui-même et en quelque sorte et tenter de justifier son existence bien fragile.
Ce que nous sommes vraiment vraiment, Espace de Présence silencieuse ne connait ni souffrance ni plaisir. La souffrance et le plaisir naissent et meurent en cet Espace ainsi que les barreaux de la prison virtuelle du moi.


Quand cela est vu, la souffrance se sent accueillie dans cet Espace sans nom et sans forme et peut enfin se détendre tel un ressort longtemps maintenu en tension par l'attention fixée sur l'histoire de sa prétendue cause. L'émotion sous-jacente peut alors éclore comme une fleur qui révèle la beauté de cet Espace impersonnel que nous sommes. Dans cette vision non duelle, absolue et absolument inclusive de tout ce qui est, le manque se transforme instantanément en plénitude. Dans cette disparition soudaine du moi, la demande d'amour fait place à l'amour inconditionnel, Présence silencieuse que Je suis, que Vous êtes, que Nous sommes.

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