Concept et Réalité
De l'utilité des vrais concepts pour déconstruire les faux concepts
Le concept se forme à partir d'un processus de conceptualisation qui est le mécanisme de séparation et d'étiquetage des perceptions. Le bébé avec son intellect pas encore très développé vit une expérience directe sans séparation. Le processus de conceptualisation commence cependant assez tôt avec l'apprentissage du langage dans l'enfance puis, se développe rapidement jusqu'à devenir automatique et donner le sentiment que la vie est elle même séparée en sujets qui perçoivent et objets qui sont perçus. Si l'être réalisé dispose d'un intellect développé, il n'est nullement dupé par lui. Il voit la nature fallacieuse de ce processus de séparation. Sans conceptualisation, il n'y a pas d'objets (dans le sommeil profond, sous anésthésie, dans les instants d'émerveillement, d'impuissance totale ou dans le samadhi). Car, par définition les objets sont toujours séparés les uns des autres.
La conceptualisation fonctionne par paires duelles, car chaque concept à son contraire. Il semble que la réalité soit divisée en des pôles opposées. C'est cela qu'on appelle la dualité. Les deux concepts d'une paire d'opposées sont inséparables car si l'un disparaît, l'autre disparaît également. Le sujet crée l'objet et vice versa. C'est pour cela que dans l'investigation non-duelle, on investigue tantôt la nature de la réalité de l'apparent objet, tantôt celle de l'apparent sujet (le moi séparé) pour le même résultat : découvrir que les deux sont vides de quailités objectives et que leur seule réalité est paradoxalement la Conscience sans forme et sans âge elle-même. Dans l'investigation directe, toute forme en apparence séparée avoue sa nature de Conscience.
La conceptualisation fonctionne par paires duelles, car chaque concept à son contraire. Il semble que la réalité soit divisée en des pôles opposées. C'est cela qu'on appelle la dualité. Les deux concepts d'une paire d'opposées sont inséparables car si l'un disparaît, l'autre disparaît également. Le sujet crée l'objet et vice versa. C'est pour cela que dans l'investigation non-duelle, on investigue tantôt la nature de la réalité de l'apparent objet, tantôt celle de l'apparent sujet (le moi séparé) pour le même résultat : découvrir que les deux sont vides de quailités objectives et que leur seule réalité est paradoxalement la Conscience sans forme et sans âge elle-même. Dans l'investigation directe, toute forme en apparence séparée avoue sa nature de Conscience.
La Réalité n'est pas un concept. La Réalité est non duelle, ce qui signifie qu'elle est absence de séparation. Advaïta signifie non deux en Sanscrit. Pour cette raison, elle est aussi absence de concepts et d'objets. La conceptualisation apparaît pour fragmenter la Réalité indivise en objets séparés. Par ce processus, il semble que la réalité ne soit plus Une. Mais en réalité cela ne change rien du point de vue de la Réalité qui demeure Une.
La Réalité Une étant sans séparation, elle ne peut être perçue. C'est pour cela qu'aucun concept ne pourra jamais décrire la Réalité. Néanmoins, un concept peut être vrai ou faux. Un concept faux est un concept qui désigne l'objet comme réel. Un concept vrai dénie la réalité à l'objet et montre qu'il n'est que le résultat d'une construction imaginaire. Un concept vrai a pour fonction de pointer vers la Réalité. Un concept qui pointe vers la Réalité est un concept qui vise à discriminer entre le transitoire qui est un objet perçu et le permanent qui est un sans forme qui perçoit (la Conscience).
De nombreuses personnes trouvent que la non dualité est une approche compliquée de la vie et que par son langage et le soin extrême parfois appliqué à l'explicitation des concepts, cette "non voie" nous éloigne de l'expérience de l'amour, de la simplicité et de l'unité de la vie. On entend souvent dire que le langage de la non dualité est très abstrait. Ce dernier point n'est peut-être pas entièrement faux. Mais la conceptualisation non duelle est une conceptualisation qui ne vise qu'à explorer la validité de notre façon de percevoir le monde qui est déjà extrêmement conceptuelle. Ce n'est pas une conceptualisation qui vise à rajouter une couche de croyance à toutes celles qui nous encombrent déjà. La conceptualisation non duelle sert à mettre à nu nos conditionnements déjà extrêmement élaborés, à désosser toutes les couches de croyances erronnées qui font obsatcle à la réalisation de qui nous sommes vraiment. Cette déconstruction de nos faux savoirs vise simplement à révéler notre nature éveillée déjà présente, et donc à révéler l'Amour sans forme et sans condition que nous sommes. Il s'agit simplement de tenter de pointer vers l'intimité de l'expérience de l'unité où il n'y a plus de place pour un sujet et un objet, pas d'espace pour se mettre à distance de ce qui est vécu et juger l'expérience, pas de temps pour sortir du Maintenant et essayer de changer quoi que ce soit, pas de possibilité d'être autre chose que l'être prenant la forme de cette expérience-ci. Les pointeurs non duels nous révèlent l'impossibilité d'atteindre cette expérience d'unite par le biais de la pensée. L'apparente complexité du langage non duel n'est là que pour révéler l'impuissance de tout concept, l'impuissance de la recherche d'un mieux ailleurs qu'ici et maintenant.
Le Jnana Yoga en Inde, qui est le yoga de la Connaissance a ce pouvoir de révélation.
Atmananda Krishna Menon*, un des maîtres de Jean Klein utilisait à merveille les "vrais" concepts pour déconstruire les "faux concepts". Il appelait cela le Higher Reasoning (raisonnement supérieur). Ramana Maharshi le grand sage de l'Inde contemporaine, soignait l'ignorance avec l'investigation du Soi (Self Inquiry) et renvoyait inlassablement ses auditeurs venus du monde entier à la simple question "qui suis-je". Sri Nisargadatta Maharaj (l'élève de Siddarameshwar : "La voie de l'oiseau" par opposition à "La voie de la fourmi"), l'auteur du fulgurant "I am That" était un véritable Jnanin (maître réalisé et définitivement établi dans la Connaissance). Son enseignement radical et direct a été une aubaine pour ce qui ont eu la chance de le rencontrer ou de le lire et laisser ses paroles descendre dans le cœur.
Le Jnana Yoga en Inde, qui est le yoga de la Connaissance a ce pouvoir de révélation.
Atmananda Krishna Menon*, un des maîtres de Jean Klein utilisait à merveille les "vrais" concepts pour déconstruire les "faux concepts". Il appelait cela le Higher Reasoning (raisonnement supérieur). Ramana Maharshi le grand sage de l'Inde contemporaine, soignait l'ignorance avec l'investigation du Soi (Self Inquiry) et renvoyait inlassablement ses auditeurs venus du monde entier à la simple question "qui suis-je". Sri Nisargadatta Maharaj (l'élève de Siddarameshwar : "La voie de l'oiseau" par opposition à "La voie de la fourmi"), l'auteur du fulgurant "I am That" était un véritable Jnanin (maître réalisé et définitivement établi dans la Connaissance). Son enseignement radical et direct a été une aubaine pour ce qui ont eu la chance de le rencontrer ou de le lire et laisser ses paroles descendre dans le cœur.
Nous ne nous rendons pas compte que toute notre expérience de la réalité, même la plus banale, comme manger une pomme, faire un choix entre deux destinations ou percevoir un arbre, se fait à partir d'une conceptualisation apprise dans l'enfance, à l'insu de notre plein gré. Et aujourd'hui, ces filtres opèrent en nous comme un ensemble de croyances transparentes (dont nous n'avons pas conscience), structurant la nature même de notre perception et de notre façon de concevoir et ressentir le monde et les autres. La conceptualisation non duelle sert uniquement à explorer la nature de la réalité telle que nous la percevons pour la remettre complètement en question et discriminer le vrai du faux, le transitoire du permanent. La façon que nous avons de percevoir la réalité est justement la cause racine de toutes nos souffrances et des conflits dans le monde.
Si vous avez un désir sincère de vous connaître, et si vous voulez vous extirper de la pelote de laine de la recherche et de la souffrance, il vaut donc la peine de s'intéresser à la façon dont on se désemberlificote des croyances et de toutes nos constructions mentales. Évidemment que c'est une façon de parler, car si tout un processus de ce genre doit advenir il sera fera sans vous, sasn entité séparée, car en réalité, il n'y a jamais personne qui fait quoi que ce soit.
Ramana Maharshi disait qu'un concept n'est utile que tant que vous l'utilisez comme vous le feriez d'une épine pour extraire une autre épine enfoncée dans votre pied. Quand vous avez retirée l'épine de votre pied, vous jetez les deux épines. Voilà tout ce à quoi un concept est bon : expulser l'autre concept qui fait obstruction.
Quand la réalisation émerge, on jette ces mots et ces concepts, disait Ramesh Balsekar. Si vous vous accrochez à eux, ces mots et ces concepts deviennent comme un cancer, ils vous rongent les entrailles.
J'ajoueterais que, quelque chose n'apparaît compliqué que dans la mesure où cela ne coïncide pas avec ce que nous croyons déjà. La conceptualisation non duelle est en réalité très simple. L'investigation sur le Soi, le neti-neti, (ni ceci ni cela), l'auto-questionnement, l'investigation sur la nature de la Réalité, et les différents outils d'attention disponibles comme les merveilleuses expériences de la Vision sans tête ne sont pas vraiment des processus de discrimination en soi compliqués. Cela demande peut-être un minimum de structuration mentale mais il n'est nullement besoin d'être érudit ou doté d'une intelligence particulière pour discriminer entre le transitoire et le permanent. L'érudition est même souvent plutôt un obstacle à cette mise à nu des savoirs formels bien ancrés. Ce qui fait obstacle est plutôt la résistance à remettre notre vison du monde et de nous-mêmes complètement en question. Cela fait peur de réaliser la fin d'un paradigme. Mais au tréfonds de tous les hommesn c'est toujours la peur de ne rien être, d'être une non chose (a no-thing) qui achoppe. Ce qu'il faut c'est de l'audace, de la sincérité, de la ferveur et une confiance pour ce poser la vraie question :
"Qu'est-ce qui est conscient de toute expérience"
NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com
Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.
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