Quand émerge un authentique "je ne sais pas" Je me révèle
Nous sommes tellement prompts à traduire en pensées, en concepts et en paroles l'expérience directe, que nous ne réalisons pas l'extraordinaire merveille en train de se produire d'instant en instant en amont des perceptions, à la source des pensées et des perceptions.
Nous sommes tellement conditionnés à fournir des réponses, expliquer, analyser, rationaliser, justifier ou condamner ce qui se présente, que nous passons à côté de l'indicible beauté du Silence de la Présence qui accueille tout ceci avec une bienveillance infinie.
Nous cherchons avec une telle frénésie d'efforts à maintenir ou à améliorer notre si précieuse représention de nous-mêmes, des autres et du monde, que nous oublions le miracle qui a lieu Ici et Maintenant.
Nous avons tellement peur de l'inconnu, du changement et de la mort de ce corps auquel nous sommes totalement identifiés, que nous cherchons sans cesse, par tous les moyens, de combler le moindre brin de mystère par des savoirs.
La prétention à savoir est ce qui colmate momentanément et en apparence les lézardes qui se présentent sans cesse au cœur de ce rêve que nous appelons la vie.
Dés que le rêve commence à se fissurer en tant que rêve et à réveler sa nature illusoire, une énergie colossale d'attention est exigée pour maintenir à tout prix la croyance en un corps, en un mental et en un monde qui seraient réels. L'attention se fige en une sorte de colle sur certaines croyances, images mentales, mémoires, attitudes, automatismes corporels, conditionnements comportementaux en rapport avec l'environnement. La fixation de l'attention crée l'identité. Je suis + ceci = identité. C'est l'énergie de croyance. La fixation de l'attention autour d'une pensée en fait une croyance, ce qui signifie que vous avez l'impression que la pensée est vraie. Mais dés qu'il y a fixation, il y a résistance au flux de la vie. Et, plus il y a résistance à la Vie - toutes choses étant égales par ailleurs - plus il y a ignorance, sentiment de séparation, souffrance, conflits et éventuellement douleur ou maladie.
La colle de l'attention qui se fige en une prétention à savoir, en une prétention à être ceci ou cela, en une prétention à être le masque de la personne, en une prétention à souffrir si tel évènement apparaît ou à se réjouir si tel autre survient, est la colle du sérieux. Le sérieux à propos des perceptions du corps, du mental et du monde s'accompagne de cette amère impression d'appropriation. Plus l'attitude est sérieuse plus vous avez le sentiment douloureux d'être l'auteur personnel des pensées et des actions. Vous vous sentez personnellement responsable des échecs et des réussites. Vous avez perdu l'intuition que tout ceci n'est que jeu, rêve, illusion, magie. Vous avez perdu le goût de l'étonnement, vous ne vous émerveillez plus. L'enfant est devenu adulte. Mais vous savez. La raison est sauve.
À quel prix ! Car, avoir raison, c'est bien, mais finalement, ce n'est que "avoir raison". Cela n'a aucune saveur. C'est faux. Vous réalisez alors, tôt ou tard, que tout savoir n'est que prétention à savoir révélant en réalité un vide et une peur immenses. Et, la Bonne Nouvelle est que, si vous allez au bout de cette peur et de ce vide par l'investigation sur le Soi ou par le senti direct, vous réaliserez inexorablement la plénitude que vous êtes.
Que se passerait-il en effet si nous cessions, juste pour quelques instants, comme ça, par goût de l'aventure, pour voir, mûs par une simple curiosité ou par un élan d'une puissance indicible, de boucher les brèches apparaissant dans notre expérience présente et que nous acceptions de ne pas savoir, de ne pas répondre, de ne pas même étiqueter ?
Que se passe-t-il lorsque vous ne savez plus ce qui est juste ou faux, beau ou laid, intéressant ou inintéressant ?
Que se passe-t-il lorsque la flèche de notre attention, habituellement tendue vers les perceptions et les pensées, se résorbe soudain en sa Source ?
Cet arrêt soudain de toute prétention à savoir est paradoxalement le moment le plus auspicieux pour la reconnaissance de qui nous sommes vraiment. Ce court-circuit du mécanisme d'étiquetage est un moment de grâce où notre véritable nature de Présence consciente se révèle avec acuité et évidence.
Tant que nous prétendons savoir, rien n'est possible. Mais à partir du moment où la prétention est perçue, sentie, réalisée, sans intention de la défaire, l'humilité de la Vie en nous nous est révélée avec clarté. Il suffit d'un seul regard honnête pour défaire une vie de mensonges et de pis allers. Il suffit d'un vrai instant de présence, silencieux de commentaires, pour réaliser que la souffrance même n'est qu'une prétention.
Il suffit de laisser la question "qui suis-je" résonner profondément en nous, sans prêter attention aux réponses mentales issues de la mémoire.
Quand ? Maintenant par exemple.
Où ? Ici.
Quand j'arrête de prétendre savoir qui je suis, quand j'arrête d'enfermer "je suis" dans les "ceci" ou les "cela", l'évidence d'être éclot avec grâce. Ne demeure alors que Je suis. Je suis ce "Je suis" qui est.
Ce non savoir ne doit pas devenir u nouveau savoir. Le "je ne sais pas" authentique de chaque instant doit devenir votre expérience réelle qui infuse votre quotidien. Cet espace de non savoir est ce à partir de quoi vous abordez vos relations avec les autres et le monde, avec le corps et le mental. Ce non savoir doit complètement infuser le corps et pénétrer les muscles, les organes internes et même les celulles.
Ce non savoir ne doit pas devenir u nouveau savoir. Le "je ne sais pas" authentique de chaque instant doit devenir votre expérience réelle qui infuse votre quotidien. Cet espace de non savoir est ce à partir de quoi vous abordez vos relations avec les autres et le monde, avec le corps et le mental. Ce non savoir doit complètement infuser le corps et pénétrer les muscles, les organes internes et même les celulles.
La question "qui suis-je" est une question épine ayant le pouvoir de faire éclater la bulle du rêve d'être quelqu'un de séparé. La question "qui suis-je" posée avec sincérité vous amène à rebours de votre prétention à savoir et de tous vos conditionnements pour révéler la Présence éveillée, source de toute la manifestation et toujours présente en chacun de nous.
Quand vous avez l'humilité de reconnaître que vous ne savez rien, Vous savez que cette humilité sans commentaires est ce Vous Impersonnel et Atemporel que Vous êtes vraiment, et c'est cela qu'il faut réaliser, avec une intensité et un abandon sans bornes.
Un jour un chercheur de vérité demanda à Ramana Maharshi :
"Je ne sais rien, et
je voudrais que vous me disiez quelque chose."
Maharshi a répondu : "Vous savez que vous ne
savez rien. Découvrez ce qu'est cette connaissance. Cela est la Libération."
Quand Vous reconnaissez que le "petit je", l'apparence de la personne séparée, qui n'est rien de plus qu'une perception, ne sait rien, Cela en quoi cette reconnaissance est réalisée, se réalise comme étant le Connaisseur Ultime, le Savoir absolu. Et, Cela n'est autre que Vous. "Vous êtes Cela" comme le disent les Upanishads.
NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com
Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.
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