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mardi 9 octobre 2018

Interview sur le "Sentiment de manque à la Plénitude" de Mai 2015 : 3 ème partie


            Interview de Mai 2015 : 3 ème partie


Voici la troisième partie d'une interview réalisée devant caméra en vue de la constitution d'un site qui n'a pas vu (encore ?) le jour et qui devait s'intituler : "Du sentiment de Manque à la Plénitude". La Première partie a été posté le 28 Septembre 2018. La partie vidéo ayant été détériorée, ceci est une restranscription écrite de cette interview qui devait présenter un site exposant des Jeux de Révélation en direct pour inviter les personnes en recherche spirituelle à se mettre eux-mêmes en jeu et à nu et, ainsi découvrir leur vraie nature. Quelques vidéos s'intitulant "Du Sentiment de Manque à la Plénitude" sont visionnables sur la chaîne you tube. Comme elle est un peu longue, je me vous la partage sur le blog en plusieurs parties, le temps d'en terminer la retranscription de l'audio. Je l'ai retrouvé il y a peu et, me suis demandé si cela pouvait être d'une quelconque utilité. Vous me direz ? Ou pas. Je remercie chaleureusement l'amie de longue date qui a bien voulu se prêter au jeu de l'intervieweuse mais qui au final, préfère rester anonyme. 

Q : Dans la nouvelle édition du « Guide de la spiritualité » de chez Almora sorti en 2013, tu es présenté comme un thérapeute psychocorporel non duel. Pourrais-tu nous parler de ce que tu partages en accompagnement ? Comment ça se passe avec une telle thérapie, comment guéris-tu ?

R : Je ne suis pas là pour guérir la personne mais pour témoigner de l'illusion de la croyance d'être une personne qui est la cause réelle de tous nos dysfonctionnements. Et, éventuellement faire miroir avec l'Espace de conscience atemporel et impersonnel en chacun de nous; Faire miroir avec cet espace de conscience qui ne peut être affecté par ce qu’il semble contenir.

Et, la meilleure façon de laisser se révéler cet Espace de conscience, c’est d’explorer concrètement et directement tout ce qui semble le voiler et maintenir un sentiment de séparation, c’est à dire les croyances et les émotions refoulées.

Q : Mais tout le monde croit être une personne séparée, non ?

R : Oui. Avec plus ou moins d’intensité, on peut dire que c’est une croyance partagée par sans doute au moins 99,99 % de l’humanité. Et de plus, quasiment jamais remise en question. L'ignorance de notre vraie nature est sans doute le plus grand tabou de notre civilisation et qui la fonde.

Est-ce qu’à l’école par exemple, on a déjà attiré ton attention vers le fait d’être conscient d’être conscient ?

Q : Non, jamais. Si l’on faisait cela, il y a des risques que le professeur soit accusé d’appartenir à une secte.

R : Probablement. N’est-ce pas étonnant que la seule expérience que tous les humains ont en commun, l’expérience qui précède toutes les autres, la plus importante d’entre toutes soit à ce point ignorée, refoulée, censurée ?

Toutes les sociétés humaines sont basées sur des croyances dont la principale, celle d’être un moi séparé, peut être facilement déconstruite avec un peu de patience et d’authenticité.

Pourtant, cette croyance erronée est à la fois la cause principale de la souffrance en chacun mais également celle des conflits entre les êtres et les conflits qui ont lieu dans le monde, entre les nations, les religions et surtout entre l'homme et son environnement.

Q : Et comment appliques-tu cela en thérapie non-duelle ?

R : Le thérapeute classique se considère comme une personne séparée tentant d’éclairer une autre personne séparée. Ainsi, sur un plan profond, la plupart des thérapies renforcent en réalité le sentiment de séparation et donc perpétuent sur un plan subtil la souffrance.

Dans l’approche non-duelle, on ne cherche pas à améliorer la vie de la personne mais à réaliser que notre vraie nature est déjà libre de la croyance d'être une personne. C’est une thérapie de l’Être où l’on est invité à se reconnecter avec l’Être non duel en nous. Cet espace où il est impossible de créer des problèmes ou d’être en conflit avec la réalité. Il y a aussi cette invitation constante à écouter ce qui est là, maintenant, à faire l'unité avec les zones d'ombre, les croyances transparentes, à sentir les émotions refoulées, simplement, d’une écoute impersonnelle, et surtout pas essayer de les analyser ou d’en faire une énième histoire.

Q : Thérapie vient d’un mot grec signifiant “prendre soin de”, je crois.

R : Oui. Mais de quoi devons-nous prendre soin, sinon de nous-mêmes, de ce que nous sommes
vraiment ? Dois-je tenter de sauvegarder à tout prix mes idéaux, et mon imaginaire ? Continuer à faire comme si, et, continuer à souffrir ?

C’est prendre soin non pas de l’image de moi, mais de l’être, de ce que je suis réellement. C’est prendre soin du regard en nous, c’est réapprendre à voir. C’est voir depuis un regard désencombré. Il s’agit de prendre soin de notre véritable nature, qui est déjà complète. En prendre soin, c’est donc en quelque sorte se rappeler à elle.

Q : Et comment fait-on concrètement pour se rappeler à elle ?

R : Par le biais d’un dialogue ouvert et déconstructif, par le biais d'une invitation constante à questionner le mode de perception habituel et duel. Par une investigation sans relâche, au travers d'expériences directes et très concrètes, par le biais d’une écoute impersonnelle. Éventuellement avec l'aide d'un toucher sans intention, par le biais de jeux de révélation. Il y a aussi cette constante invitation à explorer de façon directe les tensions psychocorporelles dans le senti.

Q : Il y a de très nombreux outils apparemment ?

R : Oui et chacun avec son style et ses capacités. Le simple partage du regard sans personne, dans le face à espace silencieux, peut aussi faire émerger l'évidence de cet espace non duel chez une personne qui n'est pas réfractaire à cette sorte de partage très direct et intime.

En Inde on appelle ça le Darshan. Ramana Maharshi disait que le Silence était la plus haute éloquence. Et, c'était pour lui l'enseignement le plus direct. Mais cela dépend vraiment du moment et de chaque individu, de la sensibilité et de la densité de la carapace égotique.

Au final, les outils utilisés et la pédagogie sont juste des moyens momentanés pour raviver la flamme de l'attention impersonnelle chez un être.

Finalement, on part toujours de ce qui apparaît dans l’instant et pas de l'histoire ou de la mémoire. Ensuite, on suit le fil d’Ariane du ressenti. Cette thérapie se fait au fil du présent. Dans cette écoute impersonnelle, toute tension, quelle qu’elle soit, se déploie naturellement et pointe inéluctablement vers la Présence consciente, qui est la plénitude d’être, Cela que nous sommes réellement. 


Q : Est-ce que l’on pourrait dire qu’avec la thérapie non-duelle, on se débarrasse définitivement de toute souffrance ?

R : Même si ce n'est pas faux, je ne le formulerais pas comme ça. La thérapie non-duelle est plutôt une invitation à voir que ce que nous sommes a déjà tout accepté, tout inclus. C'est donc plutôt une invitation à se libérer de l’idée qu’il faut se débarrasser de la souffrance et de quoi que ce soit d’ailleurs. C’est une invitation à réaliser que ce que nous sommes vraiment ne peut être être en conflit avec ce qui est. C’est réapprendre à sentir et à être en intimité avec ce qui se présente.

Il y a d’abord une invitation à une compréhension intime de la croyance et de l’impression d’être séparé. Ça c’est la théorie. C'est l'aspect connaissance. Jnana yoga comme disent les hindous de la tradition de l'Advaïta qui en Inde signifie non dualité. C'est la discrimination entre ce qui est réel et ce qui est transitoire.

Puis, il y l’invitation à transposer ce savoir dans les situations concrètes de nos vies. Et là, il s’agit d’observer et de sentir toutes nos résistances et nos conditionnements psycho-corporels. Ça c’est la pratique. C'est l'approche plus tantrique, par le senti, la voie de l'amour, pourrait-on dire.

Comme le saumon qui suit la résistance du courant pour remonter vers sa propre source, on va alors s’appuyer sur les résistances (mentales, physiques, émotionnelles, énergétiques) pour les mettre en lumière et ainsi délivrer les émotions qu’elles retenaient. Seul le senti tactile et vibratoire peut alors nous conduire jusqu’à l’origine de nos souffrances émotionnelles et révéler la plénitude que nous sommes.

La compréhension est essentielle, mais pour que la plénitude soit un vécu direct, elle doit aller de pair avec la dimension du ressenti et notamment celui des émotions.

D’un point de vue essentiel, c’est la compréhension profonde du mécanisme de l’ignorance qui libère. C’est toujours la vérité qui guérit finalement. Guérir signifie ici réaliser qu’on est toujours entier Maintenant et que rien ne nous manque Maintenant.

Q : Ça m'a vraiment l'air passionnant ce dont tu parles. Mais penses-tu que cette approche que tu proposes concerne tout le monde ?

Il est certain qu’en cas de pathologie grave, ou de déséquilibre psychique important, il vaut mieux aller voir un thérapeute classique qui va s’employer à donner une sorte de camisole chimique ou à structurer la personne et renforcer dans un premier temps le sentiment d’être quelqu’un.

Mais pour ceux qui ont une certaine sensibilité et maturité, un goût pour l’exploration directe, et le senti, pour ceux qui ont déjà essayé d’autres approches sans succès, il peut y avoir une forte résonance avec l'approche non duelle.

Q : Je n’avais jamais entendu parler de ce genre de thérapie avant que tu ne m’en parles.

Comme je le disais, le plus grand tabou de la civilisation n'est pas la pornographie, la pédophilie, les complots, la violence, non c'est la redécouverte de notre vraie nature atemporelle.

Il sertrouve que plus en plus de thérapeutes à l’esprit ouvert s’intéressent à l’accompagnement non duel. Il y en a beaucoup qui viennent me voir en séance individuelle ou dans les stages longs que je propose, ceux de 9 jours, parce qu’on y apprend concrètement à s’accompagner l’un l’autre au travers de plein de jeux de révélation justement. On y apprend à accompagner de façon non duelle, à partir de la Présence.

Et, puis il ne faut pas oublier que dans de nombreux grands textes de spiritualité non duelle de l’Inde, comme le « Vasishta Yoga » ou la « Baghavad Gita », l’enseignant vient soigner une personne aux prises avec une dépression. En proposant un enseignement non duel, en la libérant de son identification exclusive au corps mental. 

La thérapie non duelle n'est pas une libération pour la personne mais une libération de la personne.

L’invitation non duelle ne concerne pas forcément tout le monde, il n’en demeure pas moins que, sur un plan profond, c’est incontestablement la médecine ultime comme le disent les bouddhistes.

Tu as déjà parlé de la notion de Jeu de Révélation. Et, nous venons juste d'en partager un ensemble. Le jeu pour déconditionner du sentiment d'appropriation. C'est un peu ce qui fait la couleur de ton approche, Je n'avais jamais entendu parler de ce mot avant. Dans tes stages et tes rencontres, tu proposes souvent un certain nombre de Jeux de Révélation comme tu les appelles. Que je n’avais jamais vu ailleurs. J'aimerais bien que tu prennes le temps de nous expliquer de quoi il s’agit vraiment ?

Le jeu est une métaphore de la vie elle-même. Ne pourrait-on pas dire que la vie joue à cache cache avec elle-même ? La nature de la Conscience est d’être Une, non duelle, et en même temps d’apparaître dans une infinité de formes.

Dès que la Conscience apparaît sous la forme d’un moi séparé, elle semble jouer à se voiler elle-même, et cesse du même coup d’expérimenter sa propre paix. Elle recherche alors cette paix au travers des formes et des expériences. Et, plus elle la cherche dans les objets, dans un futur inexistant, plus elle s’éloigne d’elle-même. Pour la plupart des êtres, ce cercle vicieux constitue la trame d’une vie d’inconscience. Jusqu’au moment où ce mécanisme est démasqué.

Au travers d’un jeu de révélation par exemple. Alors la Conscience goûte à sa plénitude d’être.

Il est possible que la Conscience se rappelle à Elle-même et cesse de s’identifier au jeu des pensées et des sensations. Le jeu de la vie peut alors continuer mais d’une façon naturelle et spontanée, sans souffrance. Alors la vie devient un jeu magnifique. Le jeu continue mais ce n’est plus sérieux, ce n’est plus une tragédie.


Q : C'est comme si la thérapie non duelle avait les clés pour sortir d'un cercle extrêmement vicieux ?

R : J'aime bien cette idée oui. C'est une invitation à voir l'illusion de la boucle auto-référentielle du moi.

Q : Dans ton approche, tout semble si simple, on peut sortir de l'identification en ... ?

R : En jouant...  à un Jeu de Révélation...  par exemple. (Rire)

Pas jouer pour gagner. Non. Le véritable joueur joue pour le seul plaisir de jouer. Il sait qu’il n’y a rien à perdre, ni rien à gagner. Rien à gagner parce qu’il a l’intuition que profondément il n'est rien. Rien à gagner parce qu’il pressent qu’il est déjà tout.

Par jouer, j’entends se mettre dans la peau de l’enfant explorateur qui dort en nous. Le véritable joueur est celui qui sait “se mettre en jeu”. Se mettre en jeu, au sens de remettre en question toutes ses croyances, de se rendre pleinement vulnérable.

Q : Oui on voit bien comment tu amènes les gens à cette vulnérabilité extrême. Et, je trouve personnellement ça très beau.

R : Se mettre en jeu, sans enjeux, sans sérieux, avec légèreté, bien sûr. Cette légèreté provient paradoxalement du pressentiment que tout est déjà perdu. Puisqu’au fond on ne pressent que l’on n’est rien, rien de perceptible ou de concevable.

Q : Se découvrir de façon ludique, c’est aussi ça qui me plaît dans cette démarche que tu proposes.  

R : On ne peut se découvrir que de façon détendue. Toute découverte importante, tout eurêka, toute créativité, scientifique, artistique, spirituelle a toujours surgi de l’espace de non-savoir.

Q : Je vais quand-même me faire l'avocat du diable, c'est le rôle de tout journaliste. J'ai lu que certains enseignants de non dualité disent à juste titre "qu’il n’y a rien à faire". Qu’il suffit de reconnaître que nous sommes déjà ce que nous cherchons.  Que toute pratique ne sert à rien. Que réponds-tu à ça ?

R : Ce message que l'on retrouve chez certains pointeurs non duels du néo advaïta, comme Tony Parsons, est vrai d’un point de vue absolu. Et, je savoure et partage parfois la radicalité de ce message quand il peut être entendu. Mais, il ne libère qu’un nombre très limité d’individus qui sont déjà  arrivés à une très grande maturité et prêts à entrer en résonance avec ce message radical.

Mais pour ceux qui sont encore fortement empêtrés dans l’idée d’être quelqu’un, ce message absolu mène souvent dans une sorte d’impasse et peut, sans le vouloir, renforcer une sorte d'à-quoi-bonisme  et la souffrance.

Finalement ce message n’est pas toujours très opérant, pédagogiquement parlant. Le risque principal étant que ce message non duel soit compris intellectuellement, sans que celui-ci soit vécu avec authenticité.

Savoir qu’il n’y a personne marche très bien tant que la vie se déroule assez agréablement. Mais il peut-être violemment remis aux calendes grecques, si on t’apprends que ton mari te trompe par exemple ou que ton père n’est pas ton véritable père ou que ton fils est atteint d’une maladie incurable.

Le pressentiment de la non dualité doit pas seulement être compris. Il doit s’intégrer dans nos relations avec nous-mêmes, les autres et le monde.


Et, lorsqu’on joue à ces jeux de révélation, il n’est pas possible de tricher, ni même de se mentir à soi-même, comme on le fait si souvent. Comme je le disais, en jouant on se « met en jeu ». Donc si tu veux continuer à maintenir un masque ou une identité, même non-duelle, ne regarde surtout pas les vidéos "Du Sentiment de Manque à la Plénitude". Si tu veux garder le pouvoir illusoire d’un moi fantôme, ou s'attacher à l'idée d'être déjà réalisé, ne joue surtout pas à ce jeu.

Les micro-pratiques existent depuis la nuit des temps. Le Vijnana Bhairava Tantra, un des joyaux de l’enseignement du shivaïsme du Cachemire, nous livre 112 techniques pour éveiller l’attention et réaliser notre nature véritable. Il fut écrit au 8 ème siècle !

Les jeux auxquels je propose de jouer sont des jeux de révélation qui invitent à une déconstruction de l'ego et à un simple constat de ce qui est. En ce sens, ils ont la même fonction que les paroles d’un instructeur non duel en satsang.

Le satsang lui-même est d’ailleurs basée sur un jeu, qui a une forme particulière et certaines règles traditionnelles.

Tu vois le satsang comme un jeu ?

Il y a un cadre si tu veux. Des êtres, se prenant pour des entités séparés sont en recherche posent des questions à un enseignant dont les réponses et les instructions constituent des pointeurs vers leur véritable nature. Ce jeu de questions-réponses permettent une exploration directe de la nature de la réalité et éventuellement un démantèlement des croyances qui voilent notre véritable nature. Ce qui permet au final de réaliser que l’apparent enseignant et l’apparent disciple sont de la même substance.

Et pour toi, un jeu de révélation a la même fonction ?

Oui. C’est comme un détecteur de mensonges ou un alambic qui permet une réduction alchimique. Qui ôtent l'illusion. Ces jeux révèlent toute l’impuissance du moi séparé. Ils révèlent l’absurdité de la recherche. Et produisent un arrêt de celle-ci.

(Suite quand la transcription sera faite)



Je vous souhaite de réaliser qu'avant de percevoir ces mots et cet écran, Vous devez nécessairement être présent. Et que cette Présence précède ce qui apparaît en Elle.

Namasté



Nota Bene : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelledans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

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