De l'impression d'être le Témoin à l'expérience non duelle
Question : "Tu dis que non seulement tout apparaît et disparaît au sein de la conscience mais aussi que tout apparaît et disparaît en tant que la conscience. J’arrive parfois à réaliser que je suis témoin des pensées et des sensations mais je ne fais pas l’expérience d'être les perceptions. Comment puis-je faire l’expérience directement de l’Un ? Que dois je comprendre ?
Réponse : L’inséparabilité de l’expérience directe est déjà là. Ce qui se passe, c’est que sans t’en rendre compte, tu surimposes à l’expérience directe qui est toujours une, le concept duel d’un sujet qui semble être à l’intérieur d’un corps et faire l’expérience d'un objet qui semble être à l'extérieur de toi, dans le "monde" et séparé de toi, l’expérimentateur. Puis, tu fais confiance à la pensée pour te dire ce qui est vrai au lieu de simplement faire confiance à l’expérience brute, directe, au senti. Il n’y a en réalité rien à faire, il y a juste à constater ce qui est en trop, c’est à dire la pensée qui est surajoutée à l’expérience directe. Quand ce constat se fait sans commentaire, alors se révèle avec évidence la Conscience Une, sans forme et sans âge. Q : Je le comprends de façon générale mais je ne le vis pas vraiment là si je suis honnête.
R : Faisons alors une expérience directe. Laisse apparaître les sensations du pied sur le sol, sans faire référence à la mémoire ni aux associations mentales. Laisse tomber l’étiquette mentale “pied” ou “sol” et demeure ainsi avec l’expérience directe.
C’est un peu comme si c’était la première fois que tu faisais cette expérience, que tu n’avais aucune idée préconçue de ce qu’est un pied, une moquette, ou un sol. Quand tu avais un an et que le corps tentait de se mettre debout, tu n’avais pas le concept "pied" ou "sol". C’était du pur senti direct. Demeure un peu avec l’expérience directe. Sens ce que cela fait, sensoriellement, tactilement, vibratoirement, sans la pensée, sans justifier ou condamner l’expérience, sans la comparer ni l’analyser non plus. Laisse-toi juste aller à sentir, à faire l'expérience perceptive sans la pensée. Laisse de côté les étiquettes du mental et plonge directement dans l’expérience du sentir. Tu découvres alors que l’expérience directe est une sorte de nuage sensoriel, un nuage de points apparaissant et disparaissant, un concerto tactile et vibratoire, qui ne renvoie en tant que tel à aucune forme en particulier.
Ce que tu expérimentes directement, ce sont des sensations apparaissant disparaissant dans un espace de vacuité. Est-ce que l’expérience directe, sans faire référence à la mémoire, ni aux associations mentales, possède en elle-même des limites, des bords, un poids, une densité, une taille, un âge, une histoire, des caractéristiques, une importance ? Est-ce que cette sensation directe s’accompagne du concept de pied ou de moquette, ou même de l’idée d’un moi séparé et d’une expérience séparée de ce moi ?Réalise que toutes les étiquettes arrivent avec le mental qui se surimpose dans l’expérience directe.
Les associations mentales arrivent toujours après l’expérience directe. Le senti est toujours premier. Les mot « pied », « sol » ou « moquette », ne viennent qu’après le senti direct. Est-ce que tu fais l’expérience d’une perception globale, unifiée, ou de deux sensations distinctes ? En réalité tu découvres que tu ne fais pas l’expérience de la vibration du pied d'un côté puis de l’expérience tactile du sol de l'autre côté comme la pensée nous le suggère pourtant, mais d’une sensation globale ! Ce sont les pensées qui se surimposent dans l’expérience directe qui nous donnent l’impression qu’il y a deux : c’est à dire un pied puis le sol. En réalité, tu ne fais jamais l’expérience d’un pied séparé du sol, ou d’un expérimentateur, ou d’un témoin, même très subtil, séparé des sensations. La sensation directe ne vient pas avec des étiquettes. Fais maintenant l’unité avec la sensation du pied sur le sol. Et, vois que toute sensation de contour, de forme, d’intérieur ou d’extérieur, s’estompe. Dans l’expérience directe du senti, où sont les limites ?
Ce qui demeure est une présence sans définition et sans caractéristiques. Une présence sans forme et sans âge, une Présence non localisée. Ainsi tu découvres que l’expérience directe révèle inexorablement une même Présence, qui rayonne de paix car non séparée de quoi que ce soit. L’art du senti consiste justement à demeurer avec quelque chose sans l’étiqueter, sans l’enfermer dans une définition. Chaque fois que tu fais une expérience perceptive quelle qu’elle soit, un son, une couleur, une sensation de chaud ou de froid, un goût, une odeur, une pensée, une croyance, un jugement et que tu demeures avec l'expérience brute, sans aucun jugement ni le moindre commentaire, tu verras se révéler encore et encore cette Présence Une. Pourquoi ? Parce que toute perception est en réalité faite de la même substance, de la même Présence, de la même vacuité, de la même lumière, du même Soi, qu’importent les mots. Mais peu à peu tu découvriras - au sens de cesser de couvrir - la réalité une de toute expérience.
Comme le disait Einstein : "Tout l’univers n’est que la condensation d’un même vide". En fait l’expérience d’être le témoin impersonnel des perceptions n’est qu’une étape intermédiaire dans la reconnaissance de notre vraie nature, une étape dans la pédagogie de la déconstruction de notre mode de perception limité et duel. La discrimination entre ce qui est perçu et ce là qui perçoit permet dans un premier temps de se désidentifier de la pensée : je suis exclusivement le corps mental, la personne. Mais cette séparation même subtile entre un témoin impersonnel et l’expérience n’est en réalité que pédagogique. Elle n’est qu’une réalité transitoire. Ce n’est pas encore la réalité ultime. Mais elle permet de s’abstraire de l’identification exclusive au corps mental.
Tôt ou tard, puisque toute perception apparaît à 0 cm de ce témoin - même très subtil - tu découvres que c’est Toi, Présence conscience. Si cette Présence Conscience se révèle à la fin de chaque investigation non duelle, ce n’est pas grâce à l’investigation elle-même. L’Un a toujours été là. C’est juste que ce n’était pas réalisé, à cause d’un défaut d’attention. Parce que tu mettais l’accent sur le nom et la forme. Tu t’étais enfermée dans des définitions de la vie. Au lieu de sentir la vie directement, tu pensais la vie.
J’essaie bien sûr ici d’exprimer quelque chose avec des mots qui est au-delà des mots. On pourrait même dire en deçà des mots, car cela précède les mots. C’est déjà là. J’utilise des mots qui fragmentent et divisent pour pointer vers une expérience directe d’inséparabilité. En fait lorsque tu acceptes d’investiguer la nature de la réalité, de sentir, de faire l’unité, tu réalises que tout sentiment de distance et de séparation se dissolvent.
Tout ce à quoi tu résistes (par la pensée) persistes.
Tout ce que tu embrasses s’efface.
Si tu continues à sentir, à étendre patiemment l’expérience du senti à tous les niveaux de ton expérience quotidienne, dans toutes les dimensions de l’expérience humaine, tu vas en plus de la compréhension intellectuelle, le vivre de plus en plus et t’ancrer dans cette évidence de l’unité, et réaliser qu’en chaque occurrence : je suis ce que je cherche, Je suis Brahman, je suis l’Un, Je suis Cela.
Au début, il y aura des fulgurances, des évidences, des basculements sporadiques. Puis petit à petit, si ta soif de vérité ne se satisfait pas de ces expériences, ou de la mémoire de ces expériences, si ta soif de vérité ne se satisfait pas d’une connaissance intellectuelle mais veut s’étancher de façon absolue et permanente, cette façon de vivre va devenir naturelle, facile et pour ainsi dire ordinaire. Au début, il peut sembler que des efforts soient nécessaires pour réaliser que je suis en train de faire déjà des efforts colossaux pour enfermer la vie dans des définitions.
Puis peu à peu, à force d’être senti, ces efforts inutiles qui divisent artificieusement l’expérience directe entre un observateur personnel et une expérience vont devenir caduques. Tu n’auras plus envie de faire cet effort inutile. Les étiquettes continueront à te servir pour les fins pratiques, tu sais que le pied n’est pas le sol. Mais tu sais que cette apparente séparation n’est qu’une façon de voir la vie, te permettant de faciliter certaines choses. Tu sauras désormais que la division n’est pas réelle. Et, tu éprouveras la beauté et la joie et la paix et l’amour qu’il y a à reconnaître la non séparation, la présence sans forme que tu es en toute chose, tout être, toute forme, toute perception.
NB : Un prochain stage de 9 jours aura lieu à Paris après le confinement, contactez-moi pour fixer une date et vous inscrire. Il y a maximum 8 participants afin que l'aspect individualisé de l'accompagnement soit préservé.
Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com
Tu pourras dire Je suis le sans forme qui prend toute forme.
NB : Un prochain stage de 9 jours aura lieu à Paris après le confinement, contactez-moi pour fixer une date et vous inscrire. Il y a maximum 8 participants afin que l'aspect individualisé de l'accompagnement soit préservé.
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Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, désormais également par vidéo-conférence (zoom) - gratuites- ou aux stages de we ou aux retraites de 9 jours, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.
Précis et précieux, et fait disparaître des questions, merci.
RépondreSupprimerSuperbe. Merci.
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