LE CŒUR DU PARTAGE NON DUEL
( EXTRAIT D'INTERVIEW AUDIO, 2016 )
Peux-tu nous dire en deux mots ce que tu partages Dan ?
Ce que je partage c’est ce que la plupart des êtres sur cette planète ont oublié, l’évidence d’être, l'évidence d’être conscient d’être conscient. L’invitation est de réaliser que quoi que je pense, fasse ou expérimente, Je ne puis être autre chose que Présence consciente dans laquelle les pensées et les expériences apparaissent et disparaissent. Cette Présence sans forme et sans âge est infinie, impersonnelle, et atemporelle. Et lorsque je reconnais ma vraie nature je reconnais que la vraie nature est la même en chaque créature et en chaque chose. Cette Présence atemporelle n’est pas affectée par ce qui surgit en elle. Ce que je suis profondément, c’est cette plénitude de Présence sans définition. Nous sommes tous cela mais nous l’avons simplement oublié. Donc ce que je partage c’est comme un rappel à ce que nous sommes déjà, afin que cette Présence soit pleinement reconnue.
Et comment puis-je faire pour me reconnecter à cette présence ?
Toute la subtilité de cette invitation consiste à pointer vers le fait que tu es déjà cette présence. Qu’il n’y a pas lieu de faire quelque chose pour l’être. Car tu es déjà pleinement Cela. Il s’agit simplement de le réaliser. Mais en pointant vers Cela, il est possible qu’un certain nombre de croyances, de résistances, de peurs se révèlent en chemin. Il s’agit donc de prendre conscience de ce qui semble momentanément voiler ce que nous sommes vraiment. Il y a donc cette invitation constante à devenir très attentif à notre mode de fonctionnement, à nos attachements, à nos préférences et à la façon dont ils s'expriment à la fois mentalement et sensoriellement et à explorer la nature de ce que l'on nomme la réalité.
L'invitation commence souvent par prendre conscience de tout ce qui change, ce qui apparaît et disparaît, tout ce qui est éphémère et que ne peut par conséquent par être ce que je suis vraiment vraiment puisque je réalise que je suis présent et conscient de ces perceptions transitoires. En tant que Présence consciente d'être consciente, Je les précède et ne change pas. La Réalité est ici ce qui ne change jamais.
Parménide, le philosophe dit "présocratique" disait : "Ce qui est ne cesse jamais d'être." Et rien ne peut apparaître en dehors de cet être que Je suis.
Si je comprends bien, tu proposes paradoxalement de devenir conscient de ce que nous ne sommes pas ?
Oui. C’est souvent le premier pas nécessaire pour la plupart d'entre nous, vers la compréhension ultime. La véritable plénitude que nous sommes ne se révèle jamais tant que nous prétendons savoir en nous appuyant sur la mémoire.
Sans nous en rendre compte, nous nous sommes coupés de la vie. Car nous sommes sans cesse en train de prétendre être autre chose que ce que nous sommes vraiment, de nous prendre pour le contenu transitoire de la Conscience et pas pour la Conscience Elle-même.
Nous sommes sans cesse en train d’étiqueter l’expérience que nous faisons dans l’instant, de la juger bonne ou mauvaise, agréable ou désagréable, juste ou injuste, de la comparer, de la justifier ou de la condamner.
Or, ce mécanisme qui consiste à sans cesse à filtrer toute expérience par le tamis de nos préférences, notre filtre égotique, est en réalité à la racine de notre sentiment de séparation et de la souffrance. Nous pensons la vie plus que nous ne la ressentons.
Ignorants de notre propre fonctionnement et de notre véritable nature, nous nous mettons alors en recherche pour combler ce manque. Et comment allons nous tenter de le combler ? En se mettant en quête d’expériences ou de possessions qui semblent avoir le pouvoir de nous reconnecter avec la vie.
Lorsqu’on atteint de temps en temps son but, on découvre que la satisfaction ne dure qu’un temps. Alors la recherche reprend de plus belle et engendre le retour de la frénésie d’expériences nouvelles. Il n’y a pas de problème en soi avec le fait de faire des expériences. Mais du coup nos vies ressemblent au mythe de Sisyphe. Toujours tendues sur le fil du temps vers un futur imaginaire, vers un idéal, un plus, un ailleurs, un mieux-être, qui n’arrivent jamais.
Certains réalisent en partie que les expériences aussi belles soient elles ne pourront jamais les combler définitivement. Ils se tournent alors vers la recherche spirituelle, pour trouver une joie qui ne soit pas dépendante des circonstances matérielles. Mais, en réalité, c’est toujours le même mécanisme de recherche qui est à l’œuvre. Il y a toujours la croyance qu’un moi séparé doit atteindre l’éveil ou faire quelque chose pour trouver le bonheur définitif. Ainsi, le sentiment de séparation se perpétue.
Cela ressemble à un cercle vicieux ? Peut-on vraiment en sortir ?
En fait on n’y est jamais vraiment rentré.
En réalité tout ce mécanisme de recherche que je viens de décrire est validé par des croyances erronées. La cause principale de cette ignorance est la croyance racine qui identifie « Je », ce que vous êtes vraiment, Présence consciente avec une entité séparée, un moi pensant ses pensées, posant ses actes de façon autonome, identifié à ou localisé dans un corps qui est né et qui par conséquent va mourir. Et, ce que je partage est une invitation à déconstruire la croyance et de l'impression d'être l'expérimentateur des expériences, d'être une personne séparée. C'est un changement de paradigme total auquel je t'invite, qui te fait voir que ce que vous nommez la réalité peut soudain vous apparaître comme ayant la même consistance d'un rêve.
Je vous souhaite de tout cœur de réaliser votre vraie nature
Amor Fati
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