Quoique nous puissions penser, dire, entendre ou écrire d’intéressant, de poétique, de métaphysique, de drôle ou de spirituel, ce qui importe c’est de laisser les mots - et d’abord ceux que vous lisez et entendez ici et Maintenant - se consumer dans le silence dont ils ont miraculeusement surgi pour le révéler avec encore plus d’évidence.
Rien ne sera jamais plus beau, plus plein, plus joyeux, plus paisible, que la reconnaissance que toute perception jaillit de l’endroit même vers lequel il pointe.
Les questions en mots sont parfois nécessaires. Les réponses en paroles également. Apparemment. Mais la réponse à toutes nos questions profondes se révèle réellement lorsque l’on laisse simplement le son des paroles sciemment mourir dans le Silence.
Lorsque l’on écoute le son d’un bol tibétain résonner, contrairement à la plupart des sonorités qui viennent de divers instruments, ce son-là suit un très lent décrescendo. Ainsi, pendant de longs instants, il flirte amoureusement avec le Silence dont il a émergé, sans que l’on sache clairement s’il est encore là où s’il a disparu. L’étanchéité entre le Silence qui entend le son et le son lui-même se dissout, le sentiment de séparation se dissipe.
Lorsque le son a disparu l’Écoute n’a plus rien à écouter et pourtant, Elle est toujours là.
L’écoute n’ayant rien à écouter se retourne alors naturellement vers Elle-même. Ainsi, l’Écoute écoute l’Écoute, la Conscience devient Consciente d’Elle-même, Je se redécouvre comme ayant toujours été là, et le mystère absolu se révèle.
Comme disait Héraclite, « dans le cercle le début et la fin se rejoignent. »
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