Et si la recherche du Temps perdu de Proust était en réalité la quête immémoriale et universelle de l’affranchissement du temps, la quête de l’essence de toute chose, l’inévitable nostalgie de l’atemporelle Présence, de notre vraie nature ?C’est mon intime conviction.
Dans l’infra-langage de la Recherche Proust évoque ce qui ne peut être atteint ni perdu.
« Mais qu’un bruit, qu’une odeur, déjà entendu ou respiré jadis, le soient de nouveau, à la fois dans le présent et le passé, réels sans être actuels, idéaux sans être abstraits, aussitôt l’essence permanente et habituellement cachée des choses se trouvent libérée, et notre vrai moi qui, parfois depuis longtemps semblait mort, mais ne l’était pas entièrement s’éveille, s’anime en recevant la céleste nourriture qui lui est apportée. Une minute affranchie de l’ordre du temps a recréé en nous pour la sentir l’homme affranchi de l’ordre du temps. Et celui-là, on comprend qu’il soit confiant dans sa joie, même si le simple goût d’une madeleine ne semble pas contenir logiquement les radins de cette joie, on comprend que le mot de « mort » n’ait pas de sens pour lui : situé hors du temps que pourrait-il craindre de l’avenir. »
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