La croyance en la réalité du temps est un parfait esclavage imaginaire que la plupart des êtres craignent et pourfendent consciemment ou inconsciemment leur vie durant.
Quelles que soient nos croyances par rapport à la mort ou l’après de la mort, l’identification à un sac de peau d’organes et d’os à forme humaine avec une date de péremption est qu’on le veuille ou non profondément anxiogène.
Être délivré de l’illusion du temps est le plus merveilleux des miracles.
Or le temps n’est au fond que le concept du changement. Les humains durant leur évolution ont vu que les choses changeaient. Printemps, été, automne, hiver. Puis ils ont imaginé mesurer le changement.
On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve disait Héraclite. Tout est impermanence disait un certain Bouddha à la même époque sous d’autres cieux.
La pensée humaine permet d’imaginer le concept du temps qui est très utile, pour prévoir les choses et mieux contrôler et tirer profit de la nature.
Mais le temps n’est pas réel. Le temps c’est de la pensée.
Lamartine dans son poème Le Lac implore le temps :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! »
Peut-être est-ce plutôt « Ô pensées suspendez votre vol qu’il faudrait écrire »… Mais même pas, car au fond, le silence atemporel que l’on évoque ici, ne peut pas être tributaire de quoi que ce soit. C’est l’Avant toute chose, cela est, tout simplement, qu’il y ait apparition-disparition de bulles de pensées, de temps, d’expériences, d’univers ou pas.
Pour être conscient du temps, c’est à dire ce qui change sans cesse, Cela qui en est conscient doit se situer au-delà, et être sans changement.
Pour percevoir le changement il faut être le non changement.
Quand nous, apparents mortels devenons soudainement conscients de ce Maintenant atemporel qui ne change jamais, nous pressentons la joyeuse immortalité de l’Être qui nous fonde et nous fondons en Lui.
Amor fati
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire