Le philosophe allemand Shopenhauer dans « Le monde comme représentation et comme volonté » a déclaré « qu’il n’est au monde aucune étude aussi bienfaisante et élévatrice que celle des Upanishads. Elle a été le réconfort de ma vie ; elle sera la consolation de ma mort. »
Et je le rejoins sur ce point. Gratitude aux Rishis.
Il a aussi déclaré que les femmes étaient « infantiles, stupides et imprévoyantes (…) quelque chose entre un enfant et un homme ».
Il avait incontestablement le sens de la formule mais était-il éveillé à sa vraie nature ?
C’est juste une énième preuve que l’on peut avoir la chance de tomber sur les textes sacrées et avoir la capacité d’y glaner des compréhensions, des éclairs de fulgurance et de clarté sur l’infini de la conscience et l’unité de Brahman et de l’univers, sans du tout le manifester dans sa propre vie.
S’éveiller au sa vraie nature, ce n’est pas seulement reconnaître notre vraie nature infinie de Conscience, c’est aussi manifester la lumière de la Conscience dans nos pensées, gestes et actes.
C’est pour cela que lorsque l’on demanda à Jésus quel était le commandement le plus important parmi les 613 contenus dans la Torah, il répondit (réponse similaire dans les trois évangiles synoptiques) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » C’est là le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22:35-40)
L’éveil complet c’est bien comme le formulait mon ami Nisargadatta Maharaj :
« Quand je vois que je ne suis rien c’est la sagesse. Quand je vois que je suis tout c’est l’amour. Entre les deux ma vie s’écoule. »
L’éveil complet est la reconnaissance de ma vraie nature non manifestée ET sa manifestation dans le monde manifesté par l’amour c’est à dire en traitant concrètement toute chose ou être comme une expression de moi-même (Le Sans Forme).
Belle exposition pédagogique. Toutefois, je profiterai d'une légère faute d'inattention pour rebondir : les Upanishads se rattachent au Védanta (exégèse finale des Védas), les Rishis (poètes-voyants) au Véda. Et pourtant le néo-védantisme au tournant du siècle (1890-1920), soucieux de restaurer la grandeur de l'Inde alors colonisée, prirent comme figures inspiratrices les Rishis. Ce ne fut pas toujours bien compris, certains y virent le mythe d'un âge d'or. Il ne s'agissait pas tant de retour que de recours, de fidélité à l'esprit plus qu'à la lettre. C'est particulièrement flagrant avec Aurobindo auquel on reprocha une conception de l'évolution se démarquant d'une conception cyclique du temps alors qu'il s'agit chez lui de renouer avec une sagesse visionnaire. Ouvrir son énergie au Soi mais aussi au monde et à l'histoire en tant que ceux-ci l'éprouvent (rapport vie humaine-vie divine), ce n'est pas sans rejoindre le cœur de votre billet : "non seulement reconnaître notre vraie nature [mais] aussi manifester la lumière (...) dans nos pensées, gestes et actes". C'est là difficile congruence comme le rappelle la Bhagavad Gita.
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