La Conscience est connue, non pas comme un objet puisqu’elle n’a pas de caractéristiques objectives, mais elle est néanmoins connue. Elle se reconnaît Elle-même.
Vous vous connaissez déjà vous-même.
La preuve, lorsque je vous demande : êtes vous en train d’être ou êtes vous conscient, vous répondez par un oui franc qui ne laisse aucune place au doute. Vous savez que vous êtes en train d’être.
Cependant, cette connaissance n’est pas du même ordre qu’une connaissance objective qui a besoin d’un apparent sujet séparé de l’expérience pour être connue. C’est une connaissance non duelle où le sujet est également l’objet de l’expérience. « L’observateur est l’observé » comme disait Krishnamurti.
C’est une expérience unique en son genre. C’est celle d’être conscient d’être conscient ou simplement être sciemment. Dans cette expérience unique, le connaisseur le connu et la connaissance ne font qu’un. En réalité ce n’est pas même une expérience car toute expérience a un début et une fin, alors que l’expérience d’être conscient d’être conscient est en réalité tout le temps disponible en arrière plan de toute expérience. C’est pour cela que dans la Mandukya Upanishad, on appelle cela Turya, le 4e état par opposition aux états de veille, de rêve et de sommeil profond qui chacune a un début et une fin.
Pour que quelque chose apparaisse, il faut que cela apparaisse à quelque chose, quelque chose doit en être conscient.
Vous constatez que les pensées et les perceptions naissent et meurent sans cesse. Avez-vous déjà fait l’expérience d’une perception ou d’une pensée qui ne change pas ? Combien de pensées avez-vous eu aujourd’hui ? Pas de chiffre exact mais une foultitude assurément. Aucune d’entre elles n’est là dans l’instant. Est-ce que leur absence vous manque ? Autrement dit est-ce que vous, la Conscience, vous continuez à être présent et conscient alors même que le contenu de la Conscience change constamment.
Nous voyons sans cesse les perceptions et les pensées aller et venir. Mais venez-vous avec elles et vous en allez-vous avec leur disparition ? Non, vous demeurez. Faites vous l’expérience directe de votre propre naissance, de votre propre apparition disparition comme une simple perception ?
Non. Vous vous êtes toujours là, disponible pour prendre connaissance du contenu suivant, de la perception ou de la pensée suivante, n’est-ce pas ?
Ainsi ce que vous êtes ne naît pas. Et ce qui est sans commencement peut-il avoir une fin ? Lorsque je plonge dans le silence dont les pensées sont issues je redécouvre un espace infini de conscience, sans commencement et sans fin. Comment ne pas réaliser Cela ? C’est tellement simple. Avez-vous déjà fait l’expérience de l’absence de la Conscience ? Pour faire une telle observation quelque chose devrait être présent et conscient de cette expérience. Qui serait le témoin de cette disparition sinon la Conscience elle-même qui est consciente de toute expérience ?
Où y a-t-il alors Ici Maintenant, dans l’expérience directe une quelconque place pour la peur de manquer ou la peur de mourir ?
Pour éprouver la peur d’une finitude dans l’espace temps je dois à nouveau oublier ma vraie nature atemporelle et infinie et croire être un corps mental limité et mortel, né dans un monde et soumis à un cadre spatio temporel.
En étant pleinement attentif et prêt à investiguer la nature du Soi, je redécouvre mon évidente immortalité.
N’attendez donc pas d’être crucifié pour entrer dans le Royaume et ressusciter !
La crucifixion n’est pas celle du corps, et la résurrection pas celle d’un cadavre. Ce sont des pointeurs non duels de la gnose de l’époque de Jésus.
La crucifixion est une simple métaphore, qui pointe vers la fin de l’illusion d’un moi séparé et la résurrection une autre métaphore qui concerne la réalisation que je suis ce que je cherchais, pure conscience infinie et atemporellle, simple paix et joie d’être.
La résurrection c’est redécouvrir ce que je n’avais jamais cessé d’être, sauf en imaginaire.
Amor Fati
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