Feel it !




Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

samedi 28 mars 2020

L'oubli de notre vraie nature

L'oubli de notre vraie nature


L'oubli de notre vraie nature vient uniquement de notre fascination pour le contenu de la conscience et l'attention exclusivement portée sur les objets perçus. Par perceptions, j'entends tout ce qui apparaît par le truchement des 5 sens et de la pensée. Le monde (odeurs, goûts, perceptions visuelles et auditives ainsi que les sensations), le corps (sensations et perceptions visuelles) et le mental (les pensées.

La plupart des êtres humains vivent une vie excentrée, exclusivement focalisée sur les perceptions toujours changeantes.

Ils vivent une vie d'ignorante ignorance comme le formulait Ramana Maharshi. Pourquoi ? Parce que à aucun moment ne se pose de façon abrupte la question essentielle : Qui est conscient de tout cela ? Qui perçoit les perceptions.

C'est un peu comme si un musicien passait sa vie à aligner des notes sur du papier à musique sans jamais prendre conscience du Silence dont tous ces sons émergent et dans lequel ils se dissolvent.

Nous ne sommes pas attentifs au simple fait d'être conscient. 

Alors évidemment, le fait d'être conscient d'être conscient n'est pas une expérience objective comme celle d'aller au cinéma et voir un film. Et pourtant, cette expérience-ci est une expérience que chacun d'entre nous faisons à chaque instant. Nous savons que nous sommes en train d'être.

Si je vous demande si vous êtes en train d'être, vous ne mettrez pas longtemps à répondre que "oui je suis conscient d'être conscient, d'être vivant". Même les plus roublards d'entre vous qui répondraient peut-être que non, ou que vous ne pouvez vraiment le savoir, devez admettre que vous êtes conscients de l'apparent doute et en tout cas de la réponse qui se formule.

Vous êtes conscients que vous êtes en train de lire cette phrase.

N'est-il pas étonnant que dans notre civilisation en apparence très avancée, sur tellement de plans mais ô combien fragile quand un petit virus fait vaciller ses fondations, le simple fait d'être conscient d'être conscient soit à un tel point ignoré, écarté, oublié ?

Dans l'état de veille, du matin au soir, nous sommes en permanence absorbés par le contenu de la Conscience et tout ce qui change, et paradoxalement suprêmement inattentifs à ce par quoi le contenu est connu.


Dans la Kena Upanishad il est pourtant dit :

"Ce n'est pas ce que l'œil voit mais ce par quoi l'œil voit, tel est le Brahman, et non cela que l'on honore comme tel".

Brahman signifie ici ce que Vous êtes réellement, la substance de toute chose, l'Absolu, l'Un.

Mais qui lit les Upanishads ? 

Schopenhauer qui les découvrit sur le tard écrivit à leur propos : 

"De chaque phrase (des Upanishad) naissent des pensées profondes, originales, sublimes, le tout traversé par un esprit élevé, spirituel, profondément sincère, (...) dans le monde il n'est pas d'étude plus bénéfique et exaltante que celle des Upanishad. Leur contenu est destiné à devenir la foi des gens du commun. L'étude des Upanishad a été la consolation de ma vie, elle sera celle de ma mort."

En ces temps de confinement, où on nous dit de rester à la maison, je ne vous dit pas de lire les Upanishad, quoique le message atemporel y résonne parfois avec une acuité cinglante, qui surprendrait plus d'un d'entre vous. Mais allons à l'intérieur pour -y rencontrer la foi des gens du commun dont parle ci-dessus Schopenhauer, ce qui en nous ne change pas.

Ne restons pas simplement chez soi, mais prenons conscience du Soi, réalisons notre vraie nature. ! 

Puisque nous avons le temps, ceux du moins d'entre nous qui ne sont pas en première ligne (soignants, policiers, éboueurs, boulangers et employées aux caisses des supermarchés et autres que je salue fraternellement au passage pour leur courage et dévouement), consacrons ce temps béni au non temps, dévouons nous à la découverte de ce sans quoi la vie ne servirait à rien : La reconnaissance de notre vraie nature.

Car sans la découverte en nous de ce par quoi tout est connu, la vie n'est qu'une éclipse de crêtes et de creux, d'atermoiements et de confusion, de sentiments de séparation, de souffrance et de luttes perpétuelles, où fulgurent parfois de rares joies et d'encore plus rares extases, mais nulle paix et nulle complétude.


Or contrairement à ce que la littérature spirituelle nous raconte, la découverte de notre vraie nature n'est pas réservée à des êtres exceptionnels comme le Jésus ou Gautama, Shankaracharya ou Nagarjuna, Ramana Maharshi ou Nisargadatta Maharaj.

L'éveil est simple. Et c'est sans doute cette simplicité elle-même qui confère à l'éveil à notre vraie nature son apparente complexité et son apparente rareté.

L'éveil est en réalité une simple négligence. Nous sommes inattentifs à ce par quoi tout est perçu. Nous avons simplement oublié la simple expérience d'être présent et conscient qui demeure en arrière plan de toute perception et expérience. Nous sommes ignorants de la Conscience elle-même.

Nous nous sommes pris pour ce que nous ne sommes pas : un ensemble d'images mentales et de mémoires, de scénarios, d'impressions et d'émotions.

C'est comme si notre vraie nature avait été recouverte par la gangue des impressions corporelles et des images mentales. Ainsi, il nous a semblé être ceci ou cela, oubliant du coup qu'avant d'être ceci ou cela, nous sommes essentiellement conscience, pure êtreté, le Je suis dont parlait jésus lorsqu'il annonçait qu'avant qu'Abraham ne fut Je Suis.

Nous nous sommes simplement pliés aux croyances de la société et au langage dualisant - comment faire autrement ? - et avons fini par laisser notre être sans forme s'identifier exclusivement à un ensemble de qualités objectives, essentiellement ce que l'on pourrait nommer le corps-mental, la personne.

Ramana Maharshi donnait ingénieusement la métaphore de l'écran de cinéma. De la même façon que l'écran semble se confondre avec le film, de la même façon la conscience s'est limitée à un moi séparé.

Ainsi, de cette erreur d'identification naît le sentiment de séparation, un apparent ego, et la recherche de bonheur et de reconnaissance à l'extérieur, dans le monde, recherche évidemment vouée à l'échec, source d'infinies souffrances et de conflits incessants.

Le Soi véritable, l'écran de cinéma, semble si intimement enchevêtré avec le drame du film de la vie, qu'il semble avoir négligé la connaissance de Lui-même.

Cela se passe également à un autre niveau, toutes les nuits lorsque vous vous identifiez par erreur au personnage du rêve. 

Mais en réalité, le fait d'être conscient d'être conscient n'est jamais réellement perdu. Cette connaissance qui est en réalité une reconnaissance, semble juste être cachée de la même façon que l'écran demeure invisible pendant la durée du film.

En profitant de ce confinement pour retourner l'attention à 180 degrés vers ce qui perçoit, vous découvrirez le secret ouvert dont parlait Wei Wu Wei, cette immense ouverture transparente, cette vacuité sans âge dans laquelle ces mots apparaissent en ce moment même.

Vous verrez alors que votre vraie nature ne peut être confinée, mais que c'est l'expérience de confinement qui apparaît en Vous.

Vous êtes probablement en train de lire ceci dans une pièce avec 4 murs. Vous découvrirez alors qu'en retournant votre attention vers la source du regard, maintenant, que littéralement vous ne pouvez que trouver 3 murs à la pièce. Le 4 ème mur est en réalité, une ouverture au-dessus de vos épaules.

Où est-il ? Du côté de cela qui regarde, de votre côté. Du côté de cette ouverture que le poète Rainer Maria Rilke (dans sa 8ème élégie de Duino) l'écrivain danois et J.Anker Larsen ("La pierre philosophale") nommaient le Grand Ouvert ou l'Ouvert.

Qu'est ce qui perçoit dans l'évidence de l'instant sans faire référence à la mémoire ? Un observateur personnel ou l'espace atemporel ?
La pièce, le corps, l'expérience de confinement, le monde entier apparaissent en cette ouverture immense, transparente, lumineuse, consciente, impersonnelle et atemporelle, qui se présente au-dessus de vos épaules, que vous aviez simplement négligé.

Et alors ?  Ramana et Nisargadatta, Jésus et Gautama et tous les autres l'ont également négligé longuement. Et pourtant cet ouvert est notre droit de naissance à tous. 

Lorsque tout d'un coup vous prenez conscience de ce pas quoi vous percevez, toute votre expérience est illuminée par la clarté de cette ouverture. Le monde recouvre sa beauté, les couleurs leurs joyeuse intensité et leur infini nuancier, les sons sont à nouveau vêtus du silence mystérieux qui les entend, les autres êtres et toutes les créatures sont soudainement perçus avec les yeux de l'amour, les relations se drapent de douceur et sont soudainement empreints d'une harmonie surnaurelle.

Rien ne change et pourtant tout a changé. 

« Avant l’illumination, coupe du bois et transporte de l’eau. Après l’illumination, coupe du bois et transporte de l’eau. » – Proverbe zen

Pourquoi est-ce que tout a changé après l'illumination, après la reconnaissance de qui vous êtes vraiment ? Parce que l'illusion d'un observateur personnel au centre de l'expérience a disparu. Le monde est alors vu dans toute sa splendeur, dans la lumière impersonnelle, à très exactement 0 cm, sans les filtres des croyances et de la mémoire, tel quel, un monde divin, car en réalité une expression de Vous, sans une once de séparation et distance.

C'est pour cela que Ramana Maharshi disait dans son fameux Nan Yar : Le monde est irréel; seulement Brahman est réel; Brahman est le monde.*

Vous réalisez alors soudainement que le monde entier résonne de la beauté de l'Être que Vous êtes.

Nous pourrions dire que cette négligence est ce que dans l'Advaïta Vedanta (la non dualité de la fin des Védas) des Upanishad on nomme ignorance (avidya) et dans l'Ancien Testament le pêché originel.

L'ignorance ici n'est pas un état de fait indélébile, mais plutôt une simple erreur de perception, une petite erreur d'inattention, une négligence. Mais cette négligence a des effets dévastateurs dans le rêve.

Que devons nous faire ? Simplement défocaliser l'attention des perceptions transitoires, permettre au mental de se détendre dans la source omniprésente. La méditation dans son sens le plus profond n'est donc pas de se concentrer sur un objet mais de simplement laisser le mental se détendre en sa propre source d'où il a émergé.

Vous êtes déjà le bonheur et la paix que vous avez tant cherché dans le monde et les diverses possibilités d'accomplissement.

En tant que moi séparé vous pensiez que ce que vous cherchiez, se trouvait dans les choses, objets, richesse, accumulation d'expériences agréables ou de savoirs, reconnaissance, amitié, amour, partage, accomplissements, aventures, spiritualité. 

Mais comme nous le dit la Katha Upanishad

" Parfois une âme intrépide en quête d'immortalité se retourne en arrière et découvre sa vraie nature"


        Alors réveillons-nous !

                                                         Quand ?                                Maintenant ! 

           Où ?                  Ici 

Stage de 3 jours à Paris 2020
NB : Un prochain stage de 9 jours aura lieu à Paris après le confinement, contactez-moi pour fixer une date et vous inscrire. Il y a maximum 8 participants afin que l'aspect individualisé de l'accompagnement soit préservé.

Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype, une thérapie d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation vibratoire, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com 
Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, désormais également par vidéo-conférence (zoom) - gratuites- ou aux stages de we ou aux retraites de 9 jours, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

* 16. Quelle est la nature du Soi ? (extrait du Nan Yar, Qui suis-je ?)
En vérité, seul le Soi existe. Le monde, l’âme individuelle et Dieu ne sont que des apparences dans le Soi, comparable à l’argent dans la nacre. Ils apparaissent et disparaissent simultanément. Le Soi est là où il n’y a pas la moindre pensée “je”. Cela est appelé “silence”. Le Soi lui-même est le monde ; le Soi est “je” ; le Soi est Dieu ; tout est Shiva, le Soi.

Et, en sus un texte et une chanson française qui discrimine joliment entre l'être et l'avoir de notre ami Souchon.

Oh la la la vie en rose
Le rose qu'on nous propose
D'avoir les quantités d'choses
Qui donnent envie d'autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
De l'avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires car
Foule sentimentale
On a soif d'idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
Il se dégage
De ces cartons d'emballage
Des gens lavés, hors d'usage
Et tristes et sans aucun avantage
On nous inflige
Des désirs qui nous affligent
On nous prend faut pas déconner dès qu'on est né
Pour des cons alors qu'on est
Des foules sentimentales
Avec soif d'idéal
Attirées par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
On nous Claudia Schieffer
On nous Paul-Loup Sulitzer
Oh le mal qu'on peut nous faire
Et qui ravagea la moukère
Du ciel dévale
Un désir qui nous emballe
Pour demain nos enfants pâles
Un mieux, un rêve, un cheval
Foule sentimentale
On a soif d'idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
Foule sentimentale (la vie en rose)
On a soif d'idéal (le rose qu'on nous propose)
Attirée par les étoiles, les voiles (d'avoir les quantités d'choses)
Que des choses pas commerciales (qui donnent envie d'autre chose)
Foule sentimentale (on nous fait croire)
Il faut voir comme on nous parle (que le bonheur c'est d'avoir)
Comme on nous parle (de l'avoir plein nos armoires)
Foule sentimentale (dérision de nous, dérisoires)
On a soif d'idéal (il se dégage)
Attirée par les étoiles, les voiles (le rose qu'on nous propose)
Que des choses pas commerciales (des gens lavés, hors d'usage)
Foule sentimentale (et tristes et sans aucun avantage)
Il faut voir comme on nous parle (on nous inflige)
Comme on nous parle (des désirs qui nous affligent)
Foule sentimentale (on nous Claudia Schiffer)
On a soif d'idéal (on nous Paul-Loup Sulitzer)
Attirée par les étoiles, les voiles (on nous fait l'caractère)
Que des choses pas commerciales (d'avoir les quantités d'choses)
Foule sentimentale (qui donnent envie d'autre chose)
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle

2 commentaires: