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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

vendredi 4 décembre 2020

La non dualité selon Maître Eckart : "Je prie Dieu qu'il me délivre de Dieu"

Extrait du sermon 52 de Maitre Eckhart (la dernière partie)


.Nous disons donc que l'homme doit être si pauvre qu'il ne soit pas lui-même " un endroit où Dieu puisse agir " ni même, qu'il ne l'ait en lui ! Aussi longtemps que l'homme garde en lui de l'espace, il garde de la différence. C'est justement pourquoi je prie Dieu qu'il me rende quitte de Dieu ! Car l'être qui n'est pas est au-delà de Dieu, au-delà de toute différence : là, j'étais seulement moi-même, là, je me voulais moi-même et me regardais moi-même comme celui qui a fait cet homme ! Ainsi suis-je donc la cause de moi-même, selon mon être éternel et selon mon être temporel. Ce n'est que pour cela que je suis né. Selon mon mode de naissance éternel, je ne puis non plus jamais mourir : en vertu de mon mode de naissance éternel, j'ai été de toute éternité, et suis, et demeurerai éternellement ! Ce n'est que ce que je suis en tant qu'être temporel qui mourra et deviendra néant ; car cela appartient au jour, c'est pourquoi cela doit, comme le temps, disparaître. Dans ma naissance toutes choses sont co-nées : j'étais en même temps ma propre cause et la cause de toutes choses. Et le voulu-je : ni moi ni toutes choses ne seraient. Mais si je n'étais pas, Dieu ne serait pas non plus. -- Que l'on comprenne ceci n'est pas nécessaire.

......Un grand docteur affirme que sa percée est quelque chose de plus haut que sa première sortie. Quand je sortis de Dieu, toutes choses dirent : " Il y a un Dieu ! " Or ceci ne peut me rendre bienheureux, car par là je me saisis en tant que créature. Mais dans la percée, comme je veux me tenir vide dans la volonté de Dieu, et vide aussi de cette volonté de Dieu, et de toutes ses œuvres, et de Dieu lui-même -- là je suis plus que toutes les créatures, là je ne suis ni Dieu ni créature : je suis ce que j'étais et ce que je resterai, maintenant et à jamais ! Là je reçois une secousse qui m'emporte et m'élève au-dessus de tous les anges. Dans cette secousse je deviens si riche que Dieu ne peut être assez pour moi selon tout ce qu'il est en tant que Dieu, selon toutes ses œuvres divines : car je conçois dans cette percée ce que moi et Dieu avons de commun. Là je suis ce quelque chose d'immuable qui meut toutes choses. Ici Dieu ne trouve plus de demeure en l'homme, car ici l'homme, par sa pauvreté, a reconquis ce qu'il a été éternellement et restera toujours. Ici Dieu est introduit dans l'esprit. -- C'est " la plus proche pauvreté ". Puisse-t-on la trouver !


......Celui qui ne comprend pas ce discours, que son cœur ne s'en préoccupe pas ; car aussi longtemps qu'on n'a pas grandi à la mesure de cette vérité, on ne comprendra pas ce discours. Car c'est une vérité non réfléchie qui est sortie du cœur de Dieu, immédiatement ! Puisse nous être départie une vie où nous éprouvions cela nous-mêmes éternellement, qu'à cela Dieu nous aide ! Amen.

Traduit de l'allemand par Paul Petit, éd. Tell, Gallimard, 1942


Maitre Eckart invite le chercheur sincère à se libérer de Dieu, c'est à dire de toutes les représentations qu'il peut avoir de Dieu. 

C'est un neti neti absolu comme l'enseigne les Upanishad (Brihadaranyaka Upanishad). Nagarjuna nous invite également à une troisième voie après que nous ayons rejeté les pôles de dualité, car au fond sans la mémoire et sans faire référence à la pensée dualisante en essence, je ne suis rien de perceptible ni rien de concevable.

Cette vidéo, inspiré de l'enseignement de Nagarjuna, vous invite concrètement à cette pratique pour révéler votre vraie nature non duelle :



L’archevêque de Cologne, grand équarrisseur d’âmes et de corps égarées, et outil redoutable de l’Inquisition n’a pas aimé...

En 1329 une bulle papale de Jean 22 condamnent 17 propositions hérétiques de Maître Eckhart. Mais Maitre Eckhart était probablement mort dés 1327...

L’identification directe à Dieu ne plait guère à l’église qui veut préserver son pouvoir de médiateur. 

Au plus profond de l’âme humaine brille une lumière « incréée et incréable » disait-il.

« Là le fond de Dieu est mien et mon fond est celui de Dieu »....

C’est une théologie du dépouillement et in fine de l’anéantissement...

Pour inviter tout un chacun à reconnaître que le Père et le fils sont Un, ou que l’Atman est Brahman comme cela s’exprime dans la tradition de l’advaïta vedanta dans la Brihad anyaraka Upanishad, par exemple. 

« Tu demandes ce que c’est que le Brahman ? C’est ton propre Âtman qui est intérieur à tout! » (III, 4-5)

L’Âtman doit être perçu au moyen de l’Âtman même que l’on désire connaître. L’Âtman de celui qui désire connaître l’Âtman trouve sa propre essence ». (Mundaka Upanishad, III,2-3).

« Cet Âtman qui est caché dans tous les êtres ne se manifeste pas. Mais il est perçu par l’intelligence pénétrante de ceux qui perçoivent les choses subtiles ».

(Kâthaka Upanishad, I, III,12).

La plupart des Upanishad ont pour but d’inviter le disciple à s’identifier avec l’Âme universelle, à devenir cette Âme (c’est à dire Brahman, l’Absolu).

De cette fusion émerge la délivrance (moksha) de l’ignorance.

D’ailleurs, la plupart des Upanishad se terminent par un chant qui invite à l’enstase de l’absorption mystique : 

« Celui qui connaît Brahman, l’Être suprême, devient Brahman lui-même, il traverse le chagrin, il traverse le péché, délivré de ses liens, il devient immortel » (Mundaka Upanishad, III, II, 8).

Amor Fati


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