Le chercheur a dans sa propre histoire illusoire transformé la vie en un but et un chemin qui va toujours plus loin vers une destination ultérieure à atteindre.
Il a imaginé une destination finale où tout serait à nouveau plein, complet, paisible.
Il est tellement affairé et agité pour atteindre sa destination qu’il est piégé dans une incessante poursuite de désirs et d’incomplétude.
Le chercheur est comme l’explorateur du conte, debout dans un champs boueux omnibulé par le trésor qu’il imagine se trouver au bout de l’arc-en-ciel ?
Ce que la perspective radicale de la non dualité nous offre est de dire que cet imaginaire d’arc en ciel, et de trésor ainsi que le champ boueux sont déjà le but. Le but est déjà pleinement atteint. Vous êtes déjà ce que vous cherchez.
Quand le chercheur entend ce message radical il se demande d’abord si c’est du lard ou du cochon, et se dit que ça ne peut pas être si simple et si ordinaire que ça.
La réponse est invariablement que si. Que ceci, l’expérience de l’instant est tout ce qui nous est donné à chacun, et que c’est à la fois très ordinaire et merveilleux cette absence de sens particulier.
La radicalité et la simplicité de ce message va à l’encontre de l’imaginaire du chercheur qui ne peut l’entendre ni le réaliser parce qu’il est complètement immergé dans la recherche d’un ailleurs et d’un plus tard.
Néanmoins pour certains êtres cette information : « Tu es déjà ce que tu cherches », « Il n’y a rien d’autre que ceci », « La recherche fait partie du rêve », « La recherche est un éloignement », ou d’autres invitations radicales du même genre, semblent avoir le pouvoir de générer un arrêt de la projection du rêve, et de la tension vers un ailleurs qu’ici, suscitant un relâchement des contractions énergétiques dans le corps qui précédemment semblaient valider la croyance en la séparation.
Soudain, il peut y avoir cette réalisation que l’apparent moi, qui semblait être au centre d’une histoire personnelle et au centre même de la vie, cette apparente entité séparée, toujours attachée à ceci ou à cela, n’était en réalité qu’un fantôme illusoire, une illusion. Cette réalisation ouvre sur une vie impersonnelle, détachée, ouverte à l’expérience de l’instant, une vie sans demande et sans pourquoi, une vie réconciliée avec la vie. Une reconnaissance inouïe : « Je suis la Vie même ».
Soudain c’est comme si le rêve ni la réalisation n’avaient jamais eu lieu.
Comme disait Siddarameshwar le maître de Nisargadatta Maharaj : « Ceux qui savent que le Soi n’est ni attaché ni libéré sont réellement libérés. »
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