ManifestE
(extrait du recueil "Au Seuil des Métamorphoses", Dan Speerschneider, 2006)
Poésie lente alchimie des mots et musique
Aux
confins sacrés d’un silence ressenti
Tu
rends grâce à la parole des aphasiques
En
te célébrant je célèbre aussi la vie
Ô
Souffle immortel plus foudroyant
qu’une flèche
Faucheuse parole qui soudain en plein vol
Vers
notre poitrine offerte que rien
n’empêche
Nous
pénètre avec une douceur de corolle
Et
ouvre dans le corps transpercé une brèche
Lumineuse pointe soudain mutée en fleur
Auspicieuse poison idéal que je lèche
À
coup de langue déliée jusqu’à l’ailleurs
La
route est si longue le chemin immédiat
Tout
est de bon augure car ici l’on sculpte
À
même la blessure à coups d’alléluia
Pour
frémir au chant des mots il nous suffit d’être
La
montagne réverbère tous les échos
Nul
besoin d’Himalaya nul besoin de maître
Pour
restituer la voix du monde au plus haut
Dans
une main se lit tout l’univers d’un corps
Dans
tes yeux s’éprouve ce qui est sans
réponse
La
partie est dans le tout le dedans
dehors
Rien
ne nous réprouve la poésie l’annonce
C’est
ce lien tendre et fragile et puissant que j’aime
Célébrer comme un passeur dans l’ombre conscient
De
sa petitesse et de sa grandeur qui
sème
Des
graines dans l’ère d’un plus vaste inconscient
Érotique
vibration née pour foudroyer
Tu
perces mes défenses et reviens par surprise
Au
moment où je ne t’attends plus
rougeoyer
D’un
vibrant désir que la parole exorcise
Dans
la chair jusqu’à ce que l’encre divine
gicle
Comme
une grâce un don pour maculer les
pages
Tu
vibres comme Lui du son de tous les cycles
Défricheur laboureur
semeur et vendangeur
Le
poète est témoin des transsubstantiations
Du
monde et devenant intime avec ses peurs
Sa
parole sonde le sang des éclosions
Poésie viens en moi il n’est rien que je sache
L’hologramme
invisible transmue à rebours
La
beauté de la vie et œuvre sans relâche
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