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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

jeudi 31 juillet 2014

ManifestE

(extrait du recueil "Au Seuil des Métamorphoses", Dan Speerschneider, 2006) 



Poésie    lente alchimie des mots et musique
Aux confins sacrés d’un silence ressenti
Tu rends grâce à la parole des aphasiques
En te célébrant je célèbre aussi la vie

Ô Souffle immortel    plus foudroyant qu’une flèche
Faucheuse    parole qui soudain    en plein vol
Vers notre poitrine offerte    que rien n’empêche
Nous pénètre avec une douceur de corolle

Et ouvre dans le corps transpercé une brèche
Lumineuse    pointe soudain mutée en fleur
Auspicieuse    poison idéal    que je lèche
À coup de langue déliée jusqu’à l’ailleurs



Tu es la création    l’harmonie du tumulte
La route est si longue    le chemin immédiat
Tout est de bon augure    car ici    l’on sculpte
À même la blessure    à coups d’alléluia

Pour frémir au chant des mots il nous suffit d’être
La montagne réverbère tous les échos
Nul besoin d’Himalaya    nul besoin de maître
Pour restituer la voix du monde au plus haut


Dans une main se lit tout l’univers d’un corps
Dans tes yeux s’éprouve ce qui est    sans réponse
La partie est dans le tout    le dedans dehors
Rien ne nous réprouve    la poésie l’annonce

C’est ce lien tendre et fragile et puissant que j’aime
Célébrer    comme un passeur dans l’ombre    conscient
De sa petitesse et de sa grandeur    qui sème
Des graines dans l’ère d’un plus vaste inconscient

Érotique vibration    née pour foudroyer
Tu perces mes défenses et reviens par surprise
Au moment où je ne t’attends plus    rougeoyer
D’un vibrant désir que la parole exorcise


Portant tous les masques pour pétrir ton message
Dans la chair    jusqu’à ce que l’encre divine gicle
Comme une grâce    un don pour maculer les pages
Tu vibres comme Lui du son de tous les cycles

Défricheur    laboureur    semeur et vendangeur
Le poète est témoin des transsubstantiations
Du monde    et    devenant intime avec ses peurs 
Sa parole sonde le sang des éclosions

Poésie    viens en moi    il n’est rien que je sache
L’hologramme invisible transmue à rebours
La beauté de la vie  et œuvre sans relâche
Pour dire l’indicible d’un seul mot    Amour



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