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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

vendredi 1 mars 2019

La métaphore du vilain petit canard


La métaphore du vilain petit canard 
de H.C. Andersen


Petit garçon, ma maman me racontait souvent le conte du Vilain Petit Canard. Cette histoire résonnait profondément dans mon cœur d'enfant. Quarante ans plus tard, elle résonne encore. Il me semble que cette histoire est une très belle métaphore de la recherche spirituelle et de la découverte de notre vraie nature. Son auteur danois, H.C. Andersen, mondialement connu, en était-il conscient ? Peut-être que ce conte se référait plus prosaïquement à sa renaissance personnelle en tant qu'auteur à succès après une période diffcile ? Pour lui l'adage "on n'est pas prophète en son pays" fut très longtemps vraie. D’après l’épitaphe inscrite sur sa tombe*, qui se trouve dans le merveilleux cimetière Assistens au centre de Copenhague, il semble néanmoins qu'il avait conscience d'une réalité immortelle, transcendant toute forme :


" L'âme que Dieu a créé à partir de Lui-même
est immuable, ne peut être perdue
notre vie terrestre est la graine de l'éternité
Notre corps meurt, mais l'âme ne peut mourir".

La tombe de H. C. Andersen
L'histoire raconte comment, un œuf de cygne s’est retrouvé - on ne sait comment - dans un nid de canard. Quand le bébé cygne sort de son œuf, il s'identifie évidemment à ses frères et sœurs et se perçoit lui-même comme un canard. Mais comme il n’a pas la même apparence que les autres membres de la famille, qu'il est plus grand et plus balourd que les autres, on l’appelle vite le « vilain petit canard ». 

À cause de son apparence non conforme et de son comportement différent, malgré l'amour de sa maman canne, sa vie auprès de ses congénères devient vite un enfer. Il décide donc de fuir sa famille en plein hiver, et part dans la neige. Sur le point de mourir de froid, il trouve refuge dans la hutte d’une vieille femme et passe l’hiver près du foyer en compagnie d’une poule et d’un chat. Au printemps, il continue son voyage et entre dans un lac où il contemple, fasciné, la beauté majestueuse de cygnes adultes.

5 vilains petits canards, près d'un lac à Copenhague, 2017
Malgré qu’il croit être vilain canard comme on le lui a tant répété, il ressent portant un irrésistible désir d’être comme ces cygnes qu'il voit glisser avant tant d'élégance sur l'eau étale du lac. Puis, en s’approchant doucement d’eux, il aperçoit soudain son reflet dans l’eau du lac, réalisant qu’il est lui-même un cygne.

Cette histoire est une métaphore parfaite de la recherche spirituelle et de la quête de notre vraie nature. De nombreuses personnes ont quitté le cocon familial, pour aller traverser l’hiver intérieur en quête de leur Soi véritable.

En chemin vers nous-mêmes nous rencontrons nos parts d'ombre, nos résistances, nos croyances transparentes, nos définitions erronnées de nous-même, des autres et du monde. C'est un périple parfois plein de défis. Tant de choses ont été refoulées. Pour survivre, obtenir l’amour de nos parents, un minimum de reconnaissance de la part de nos congénères humains, et avoir le sentiment d’appartenir à la tribu des Hommes, nous avons dû nous couper de notre vraie nature, et nous identifier au visage là-bas, dans le miroir, se prendre pour une troisième personne, une chose parmi les choses. Nous avons dû faire comme-ci et accepter d'entrer dans la transe douce amère qui consiste à se prendre pour un individu séparé, enfermé dans un corps, ou lié à la destinée de ce corps, une destinée mortelle.


Dans ce retour vers nous mêmes, il a fallu peler de nombreuses couches de conditionnement et souvent, des profondeurs de notre apparente histoire emmagasinée dans le corps-mental sous forme de couches de  mémoires, des émotions très douloureuses ont surgi.

De nombreuses personnes se retrouvent en thérapie, en train de se débattre avec leur histoire, les traumatismes de l’enfance, les définitions erronées d’eux-mêmes et toute l’arborescence des mémoires et des réactions douloureuses.

Lorsque nous refusons de faire partie du troupeau, d’adopter le système de croyances des autres, lorsque nous commençons à investiguer la nature du Soi, à remettre en question de façon radicale la perspective duelle, nous pouvons nous trouver confrontés à la solitude, au mépris des autres humains voire au rejet. Ce cheminement peut être ardu et semé d'embûches.


Au début de cette quête d’identité nous changeons souvent de peau, il y a des petites expériences d’éveil, des ouvertures de conscience, des petits basculements vers la Présence silencieuse de l'arrière plan, mais les nouvelles définitions que nous nous collons ne fonctionnent pas vraiment non plus. 

Au fur et à mesure du chemin que nous faisons vers nous-mêmes, des rencontres avec un maître, un livre, une vidéo se présentent. Cela représente danns le conte d'Andersen le moment où le vilain petit canard trouve refuge dans la hutte en plein hiver.

Nous ne savions pas où regarder et nous découvrons soudain l’information essentielle. Il s’agit de retourner l’attention à 180 degrés vers cela qui perçoit (Vision Sans Tête de Douglas Harding).
Il s’agit de ramener l’attention vers l’apparent "je" qui semble penser les pensées et percevoir les perceptions, pour réaliser que ce "je" est une simple penséee transitoire, puis se laisser aimanter par la Présence silencieuse de l'Être en arrière plan des pensées et des perceptions (Investigation du Soi de Ramana Maharshi).

Comme le disait la Katha Upanishad : "Parfois une âme en quête d'immortalité s'est retournée en arrière et s'est trouvée."

La méditation et le retour vers l’intérieur sont les ingrédients permettant de tenir pendant le long hiver. Le vilain petit canard passe tout l’hiver près du feu. Le feu représente également en alchimie une purification. C'est le temps du neti neti, de la discrimination entre ce qui est transitoire et permanent, illsoire et réel. C'est le temps du Jnana Yoga, du yoga de la connaissance, du retour au silence du Soi.

Si vous jouez à des jeux de révélation, (voir les vidéos sur youtube et article sur ce blog intitulé "Qu'est-ce qu'un Jeu de Révélation"), vous "transformez" le plomb de vos peurs et de vos désirs personnels et de votre sentiment de séparation en l’or de la plénitude de l'être omniprésent. Le mental se purifie progressivement, les émotions se calment, et le mental devient apte à refléter le Soi et s'y abandonner en totale confiance.

Islam signifie d'ailleurs soumission. Il ne s'agit pas de la soumission à quelqu'un, à un groupe, ni à une déité, mais une soumission totale à l'Espace impersonnel. C'est mon interprétation. Évidemment, sur un plan profond, rien ne se transforme, c'est une façon de parler, car ce qui se révèle en se mettant totalement en jeu soi-même, le Soi éternel, était déjà là. Au cours de Jeu de Révélation les fausses croyances se consument dans le regard conscient. Et le Soi se révèle comme ayant toujours été là.

En se vidant de son contenu, la Conscience se prépare à se reconnaître Elle-même !

Le vilain petit canard est maintenant prêt à reconnaître le magnifique cygne qu’il est réellement.

Au moment même où il voit son véritable reflet, le faux Soi, le vilain petit canard, se dissout à jamais.

De même lorsque vous pointez le doigt vers ce qui en vous perçoit et réalisez l’espace de vacuité au dessus de vos épaules, l’imaginaire d’une tête, de deux petits yeux et d’une personne séparée se dissolvent. 


Il est quasiment impossible de s’éveiller à sa vraie nature sans la compagnie d’autres êtres ayant réalisés leur vraie nature. 

Bien sûr ce n’est pas une condition suffisante. Vous devez également avoir, les oreilles pour entendre, les yeux pour le voir, le cœur confiant pour vous reconnaître pleinement.

En Inde, il y a un mot pour désigner la rencontre avec le Guru, darshan, qui signifie Voir. La présence d’un autre être éveillé à sa vraie nature edt susceptible de produire un écho en vous et d'éveiller en vous la même Présence atemporelle, déjà présente. Si le bois est sec, comme on dit, une simple étincelle suffira à vous éveiller.

Si votre regard s’est progssivement désencombré des conditionnements les plus prégnants, comme le vilain petit canard dans la hutte durant l’hiver, vous êtes enfin prêt à vous reconnaître auprès d’un autre être éveillé.

Je suis tout à fait d’accord avec Krishnamurti lorsqu’il dit que la Vérité est un pays sans chemin. 
Sur un plan profond l'éveil ne dépend de rien, d'aucune pratique ni de personne. Néanmoins cela ne signifie nullement qu’aucun effort ou qu’aucune pratique ne devraient être là au début pour que la réalisation advienne .

* L’éveil ne provient pas directement de l’effort, mais sans effort et traversées au début du processus, point d’éveil.

Je vous souhaite de tout cœur de réaliser le cygne magnifique que vous êtes déjà.


Dans les premières étapes, l'effort consistant à transférer l'attention des pensées vers le penseur est essentiel, mais une fois que la conscience du sentiment de 'je' a été fermement établie, des efforts supplémentaires sont contre-productifs. Dès lors, il s'agit plus d'un processus d'être que de faire, être sans effort plutôt qu'un effort pour être. Ramana Maharshi

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, ou une séance de réharmonisation énergétique, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelledans le 19e à Paris, ou si vous êtes intéressés par les retraites de we ou de 9 jours, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

1 commentaire:

  1. Merci Dan pour ce texte magnifique. Je connaissais bien ce conte d'Andersen également mais suis passé complètement à côté de la métaphore de l'éveil...

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