Qu’est-ce que l’amour sinon l’absence de séparation ?
Qu’est-ce que l’amour sinon cette douce et chaleureuse impression d’expansion qui semble naturellement se produire au-delà de notre corps lorsque l’on se débarrasse de tout ce qui n’est pas essentiellement soi-même ?
Évidemment la conscience ne s’étend pas. Elle est déjà infinie. Elle prend déjà la forme de tout ce qui apparaît. Sauf que nous ne le réalisions pas tant que l’ignorante ignorance de notre vraie nature prévalait. Mais c’est ainsi que la cessation de l’identification à un moi séparé peut sembler se manifester dans le corps lorsque l’imprudence séparation se dissout et que cette réorchestration énergétique a lieu.
Vous savez bien qu’il nous est donné, chaque un, chaque Un, de sentir notre pure subjectivité comme étant à la place d’une autre personne, d’un animal, d’une plante ou d’une pierre. Cette simple et évidente capacité devrait nous mettre la puce à l’oreille, et nous permettre de réaliser que malgré que les pensées, les sensations, sentiments et émotions ainsi que les perceptions de chaque organisme corps mental sont différentes pour chaque singularité, toute l’étendue de l’expérience apparaît dans une seule et même conscience, illimité, sans âge et donc impersonnelle.
Une des pratiques les plus directes je connaisse pour vivre cette non séparation est le fait de faire l’unité avec toute forme, tout objet, façonné par les mains d le homme ou par la nature, sentir ce que cela fait que de prendre telle ou telle forme, d’être posé lâ en tant que ce verre, que cette chaise, cette fleur, cet insecte, cet arbre, que je partage dans le stage de 9 jours.
Méditons sur cette phrase de Ibn Arabi :
Dieu dort dans le rocher
Rêve dans la plante
Bouge dans l’animal
Et s’éveille dans l’homme
(Ibn'Arabî)
En nous éveillant, en éveillant Dieu en nous, nous pouvons « être » le rocher, la plante, l’animal, et tout ce qui se manifeste car au fond tout est Dieu.
Sentir cette indicible intimité avec toute chose, tout être, toute forme est le sens de la Vie.