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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

dimanche 6 juillet 2025

Du multiple à l’UN

 

Tout semble nous dire que le monde est multiple. Nos sens, notre esprit, notre langage — tout nous pousse à voir des choses séparées, des événements indépendants, des êtres distincts. Il y a moi, les autres, les objets autour, les pensées, les émotions, le corps. Nous vivons dans cette impression de séparation comme si elle allait de soi.

Mais parfois, une question surgit. Pas une question philosophique ou abstraite. Une question vitale : y a-t-il quelque chose de plus vrai, de plus profond que cette impression de division ? N’y a-t-il pas un ordre caché derrière cet apparent chaos ? Y a-t-il un sens à mon existence ? Qui suis-je vraiment ?

Ce genre de question ne vient pas forcément d’une lecture ou d’un enseignement. Elle peut naître d’un choc, d’un silence, d’un moment de beauté ou d’émerveillement. Ou simplement d’un manque insidieux, difficile à nommer. Comme une soif d’être en paix avec ce qui est. Une envie de comprendre la vérité derrière les apparences, et un besoin irrésistible d’éprouver le bonheur.

Et c’est là que quelque chose peut changer.
Quand on commence à désirer sincèrement la vérité, à vouloir sentir ce qui est là, au-delà des apparences, une autre compréhension peut émerger.
Et c’est pas forcément spectaculaire ni mystérieux. Cela peut se révéler de façon simple, claire et silencieuse : la Conscience qui perçoit ce monde est une.

Tout ce que je perçois change. Les sensations, les pensées, les émotions, les expériences. Mais ce par quoi tout cela est perçu, cette conscience nue, ne change pas.
Elle était déjà là quand j’étais enfant. Elle est là maintenant. Elle n’a pas de forme, pas de bord, pas de centre. Et elle ne dépend pas de ce qu’elle perçoit.

C’est alors qu’un retournement devient possible. On se rend compte que l’unité de l’être ne se voit pas avec les yeux, mais se reconnaît depuis l’intérieur. Elle n’est pas une idée — elle est une évidence tranquille, toujours là, mais souvent oubliée.

Et la multiplicité du monde, au lieu d’être un problème ou un piège, devient alors une danse passagère à la surface d’un arrière-plan silencieux, stable et vivant.
Ce fond, c’est ce que nous sommes. Avant toute image de soi. Avant toute histoire. Avant même l’idée de “moi”.

Reconnaître cela ne change pas magiquement les circonstances extérieures. Le monde continue, les relations, les émotions, les défis. Mais quelque chose a basculé.
On ne cherche plus la paix dans ce qui passe. On ne court plus après l’unité dans les formes. On commence à vivre depuis cette unité, au lieu de la chercher dans l’expérience.

Et c’est là que tout change, doucement. Le monde n’est plus un lieu où je me sens exilé. Il devient un jeu de formes au sein de la présence. Le sentiment de manque se transforme plénitude, l’agitation en disponibilité et l’impression de séparation en transparence.

Et on ne s’éveille pas à quelque chose de nouveau. On revient simplement à ce qui a toujours été là : cette conscience silencieuse, sans âge, qui embrasse tout sans effort. Et dans ce retour, on découvre qu’il n’y a jamais eu deux. Rien n’a jamais été séparé. Rien n’a jamais été perdu. Il n’y a que la Vie, une, dans toutes ses apparences.

Et c’est suffisant.

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