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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

samedi 21 septembre 2019

Personne ne s'éveille ! Si vous voyez un Bouddha tuez-le !


Personne ne s'éveille !


On parle volontiers de personnes éveillées, mais c'est un abus de langage, source de confusions infinies chez les chercheurs de Vérité. Et je me doute que la plupart d'entre vous l'avez déjà entendu dire de la part des pointeurs non duels sincères. Mais, que vous l'ayez entendu ou pas, je pressens également que nombre d'entre vous ont besoin d'une petite piqûre de réveil ! Une petite piqûre d'éveil !

De toute façon, le rappel à ce que nous sommes, quelle que soit sa forme, est inévitablement une éternelle modulation sur un thème unique : Celui de l'atemporelle Présence. Vous êtes ce qui ne change pas !

J'ai la joie d'accompagner de nombreuses personnes en accompagnement non duel, aux quatre coins du globe depuis une dizaine d'années (par skype ou téléphone) et, je remarque combien il est facile lors des conversations, et par une sorte de distraction de dire, "vous les éveillés", "quand je serais éveillé", "un tel est éveillé et un tel ne l'est pas", bref d'associer l'éveil à une personne. Ça, c'est le piège de la personnalisation et de l'"héroisation" de l'éveil. À partir de là, l'éveil devient inexorablement quelque chose d'exceptionnel et de rare, qui demande des capacités extraordinaires.

Nous sommes bien sûr obligés d'utiliser un langage très limité, structuré par et validant lui-même la perspective duelle. Ceci étant dit, le problème n'est pas les mots que l'on utilise, et on ne va pas d'un coup se mettre à remplacer "je" par "il y a", même si cela peut être un jeu de révélation très intéressant à faire pendant une heure ou une journée entière.

Ce qui pose problème c'est quand les assertions, les étiquetages et les tics de langage sont subrepticement crus comme étant ultimement vrais. Et, cela arrive plus souvent qu'on ne le croit. Même et surtout d'ailleurs, chez le chercheur spirituel invétéré.

Donc (un peu comme du comique de répétition), qui a une certaine efficacité, vous devez en convenir, je le dis et le redis : Personne ne s'éveille. D'ailleurs, le plus grand obstacle à l'éveil est certainement les histoires à propos de l'éveil.

Je voudrais ici encore une fois démythologiser l'éveil. L'éveil est accessible à tous, simple, évident et partageable.

La photo en ci-dessus en Vision Sans Tête, n'est-t-elle pas édifiante ? Y a-t-il vraiment quelqu'un qui boit ici, dans l'expérience de perception directe, sans faire référence à la mémoire ?

Ce que vous devez comprendre c’est que ce n’est jamais le chercheur qui s’éveille, s’illumine, ou réalise la Conscience. Pourquoi ? Parce que l’apparent chercheur est lui-même un objet de perception au sein de la Conscience. Et la partie ne peut pas connaître le tout.

C’est la Conscience seule qui peut réaliser la Conscience. C’est la Conscience qui se sait Elle-même être consciente d’être consciente, qui se sait être.

Et, Vous qui lisez ces mots, n'êtes vous pas en train d'être ? Qui sait Cela ? 

C’est pour cela que vous avez du lire ou entendre dire : Vous êtes déjà ce que vous cherchez, vous êtes déjà pleinement le Soi.

Car, Vous êtes la Conscience qui s’est momentanément et en apparence oubliée Elle-même (mais pas complètement). Vous êtes la Conscience qui s’est momentanément et en apparence identifiée a une partie bien particulière de son contenu : Les pensées et les perceptions corporelles, ce que l’on pourrait nommer le corps-mental, la personne. Et, c'est justement de cette identification exclusive que naissent la souffrance et les conflits.

De quoi est fait le chercheur ? Il est fait d’images mentales, de mémoires et d’impressions sensorielles. Le chercheur c’est donc ce que l’on pourrait appeler le corps mental, c’est un ensemble transitoire de perceptions, de structures inertes, sans intelligence, sans conscience, et sans vie.

On a essayé de trouver la Conscience dans la matière, sans résultat. Les neurologues ont essayé de débusquer la Conscience dans la matière inerte du cerveau. Et, bien sûr ils ont lamentablement échoué. Certains scientifiques semblent avoir enfin compris l'inanité de cette recherche de la Conscience dans la forme dans les domaines aussi variés que la biologie, la neurologie ou la science quantique. 

Malgré cela, l’immense majorité des chercheurs espère encore trouver la Conscience cachée quelque part dans le cerveau. Bonne chance les amis !

La pensée c’est de la chimie et de l'électricité, sans doute très subtile, mais elle ne sera jamais consciente en elle-même ! Car elle est perçue. La pensée c’est ce dont Vous êtes conscient. La pensée apparaît et disparaît en Vous, Conscience. Mais vous ne venez pas et ne partez pas avec elle. Vous demeurez pure ouverture, simple Présence. 

Ainsi, ne vous leurrez pas. Jésus c'est l'homme, le Christ c'est la Conscience sans forme (Il appelait ça le Royaume, dont il disait justement qu'il était en chacun de nous). Gautama c'est l'homme, Bouddha c'est la conscience sans forme.


Ce corps a peut-être un nom, mais appartient-il à quelqu'un ?

Cela ne nous empêche pas de dire le Bouddha a dit ça, le Bouddha a fait ça. Mais sur un plan profond, c'est le corps mental nommé Gautama qui semble faire et dire. Le Bouddha n'a jamais rien dit, la Conscience sans Forme ne prend pas la parole et n'entre pas en action. C'est d'ailleurs certainement pour cela que l'enseignement, ou le partage de la Conscience, au niveau le plus profond et direct demeure le Silence.

Qui marche ? Faites vous l'expérience directement de quelqu'un, un moi, qui se promène ou est-ce que la marche, le corps en mouvement, apparaît et disparaît dans une Présence qui ne bouge jamais ?

Dés que commence à pointer une trop grande fixation sur la personne dite éveillé, sur ces apparents pouvoirs, sur l'apparence extérieure, ça sent mauvais. Vous vous éloignez de la réalisation de Vous-même en tant que la Conscience.

Et, c'est pour cela que Lin-Tsi (le 8ème patriarche du Ch'an), qui était un épigone de Hui Neng  (6ème pâtriarche), prônant un retour au bouddhisme originel, pur, non duel, subitiste, disait :

" Si vous voyez un Bouddha, tuez -le " !

L'éveil n'arrive jamais à la troisième personne, celle que l'on voit dans le miroir. L'éveil ne peut en réalité qu'être vécu par l'espace impersonnel et atemporel se révélant à Lui-même, d'où l'importance des photos en Vision Sans Tête inspirés de l'enseignement de Douglas Harding

Cet Espace est tout le temps disponible, présent. Il est omniprésent, pure Omniprésence. C'est cet Espace qui soudain cesse de rêver qu'il est Pierre, Paul ou Jacques. C'est la Présence déjà pleinement éveillée potentiellement qui actualise son potentiel.

C'est pour cela que plutôt que de parler des effets de l'éveil, ce qui a souvent pour effet de consolider les histoires autour de l'éveil, je mets surtout l'accent sur le retournement lui-même. Je vous donne une instruction afin que vous puissiez voir par Vous-même ce qu'il en est.


Ce doigt pointe directement vers ce qui en cet instant perçoit. Pointe-t-il vers deux petits yeux ou vers un vaste espace transparent sans forme ?

Comme le disait Huang Po : (moine bouddhiste du 9ème siècle)

"Les fous rejettent ce qu'ils voient et non ce qu'ils pensent.
Les sages rejettent ce qu'ils pensent et non ce qu'ils voient.
Voyez les choses telles qu'elle sont et ne vous occupez pas des autres"


Ainsi, vous verrez bien par Vous-même, lorsque vous reconnaissez que c'est l'Espace qui perçoit et non pas une tête et deux petits yeux, comment il y aura ou non tentative de formuler ce vécu. Il n'y a pas lieu de déflorer le suspense de la vision Impersonnelle et de circonscrire le pur émerveillement d'être. C'est à vous de voir.


On dit communément : "Je dors".  Mais qui dort ? Y a -t-il vraiement quelqu'un qui dort, ou est-ce la même Présence qui est présente quelque soit l'état (veille, rêve ou sommeil profond) ?

Lorsque vous tournez votre attention à 180 degrés vers cela qui perçoit, ce que Vous découvrez est un espace vacant, sans définition ni caractéristiques, sans forme et sans âge, un Espace d'accueil pour toute perception et expérience sans préférences, un grand Oui à tout ce qui se présente.

Et, cet Espace est déjà pleinement éveillé à Lui-même. 

Voyez par vous-même qu'en cet instant ces mots n'apparaissent nullement à deux petits yeux et à une tête, mais à un grand vide au-dessus de vos épaules.

Ici c'est la Conscience Silencieuse qui parle à la Conscience. (koan danois)


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7 commentaires:

  1. comment savez vous que le bouddha historique aurait dit : "Si, vous voyez le Bouddha, tuez-le ! " ? Dans quel ouvrage avez-vous trouvé cette "citation" ? Vous dites que le bouddha ne parlait pas mais comment le savez-vous ? Où êtes-vous allé prendre cette certitude ? Pouvez-vous me donner les références bibliographiques de vos assertions ? Peut-être n'est-ce que votre sentiment personnel ?

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    1. Salut José,

      les textes dits officiels des dits du Bouddha viennnet du canon Pali. La phrase : Si vous rencontrez un Bouddha, tuez-le vient de Lin-Tsi qui fait partie du vent nouveau et radicalemnt non duel qui a été insufflé par son prédecesseur Hui Neng. Le bouddhisme semblait en effet être devenu très religieux, moralisateur, mettant l'accent sur la voie progressive plutôt que sur la vois subitiste considérée comme plus proche de l'enseignement originel du Bouddha ( comme la magnifique Sutra ducœur : "la vide est la forme, la forme est le vide"...

      Hui Neng (6ème patriarche du Ch'an) un illettré ayant vu sa vraie nature non duelle a redonné un souffle direct au bouddhisme. Et Lin Tsi a la même vision directe ce qui lui a fait dire que l'important n'était pas de révérer la forme, le Bouddha, qui est une image mais de retourner le regrd vers ce à partir de quoi tout est pperçu, comme dans la Vision Sans Tête de Dougla harding.

      Merci donc pour votre intervention qui m'a permis d'être plus précis avec les sources...

      Amor fati

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  2. Bonjour José,

    Je ne suis effectivement pas un spécialiste des textes canoniques du Bouddha. je l'ai lu et entendu à de multiples reprises. Après recherche cela aurait été noté par Lin-TSE.

    Ce que je cherche à souligner et qu'un véritable enseignant ne se prend pas pour un bouddhiste ou un chrétien, quand bien même ce serait jésus ou Gautama. C'est vrai que l'on n'est peut-être certain de rien en matière historique. Ce qui importe est de comprendre comment s'éveiller à sa vraie nature... Et pour cela la voie du retournement est d'une efficacité et d'une simplicité redoutables... Je vois un ami très cher, qui s'appelle josé comme vous ce soir; Il a beaucoup plus d'érudition que moi ( José Leroy qui transmet la Vision Sans tête de Douglas Harding à Paris et ailleurs. Il aura peut-être une réponse. Mais de façon générale, il semble très compliqué d'être sûr à 100 % de ce que des personnes à 2000-2500 ans de distance ont dit.

    Mais vous avez saisi le message, je suppose. Cela signifie qu'il n'y a pas lieu de s'attacher à la personne historique, mais de revenir à Ce par quoi comme dit la Kéna Upanishad. Ce n'est pas ce que l'œil voit, mais ce par quoi l'œil voit. Tel est le Brahman (l'Absolu) et non cela que l'on honore comme tel...

    L'enseignement de Lin-tsi représente l'aboutissement presque parfait d'une évolution à laquelle Hui-neng, sixième patriarche du Tchan (Ch'an), avait donné une impulsion décisive. Hui-neng détruisant les soutras, les "Évangiles" bouddhiques, a inspiré des artistes (illustration ci-dessus). L'humanité se porterait-elle plus mal si tous les livres « saints » étaient envoyés au pilon ?

    Lin-tsi déclara :

    « Adeptes, voulez-vous voir les choses conformément à la Loi ? Gardez-vous seulement de vous laisser égarer par les gens. Tout ce que vous rencontrez, au-dehors et (même) au-dedans de vous-mêmes, tuez-le. Si vous rencontrez un Bouddha, tuez le Bouddha ! Si vous rencontrez un patriarche, tuez le patriarche ! Si vous rencontrez un Arhat, tuez l'Arhat ! Si vous rencontrez vos père et mère, tuez vos père et mère ! Si vous rencontrez vos proches, tuez vos proches ! C'est là le moyen de vous délivrer, et d'échapper à l'esclavage des choses ; c'est là l'évasion, c'est là l'indépendance ! »

    Commentaire de John Wu :

    « Toutes ces résonances meurtrières ne doivent alarmer personne. Pour Lin-tsi la seule chose importante était la recherche de la Vérité et de la conscience de soi ; et il était compréhensible qu'il considérât comme un obstacle à balayer sans pitié toute chose ou toute personne qui s'y opposait. Pour lui, le problème de la vie est véritablement Être ou ne pas être et c'est seulement lorsque l'on est libéré de l'attachement envers toutes choses hormis le Nec plus ultra que l'on peut commencer à être. […]

    Belles éclosions à Vous José

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  3. oui et cet espace continue de percevoir les choses agréables désagréables et il y a quelque chose dans cet espace de très récurrent qui ressent quelque chose qu'il appelle souffrance

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  4. Si c'est récurrent c'est que ce n'est pas regardé depuis le véritable espace vivant de l'instant mais par une mémoire de l'espace...

    C'est le piège diablement brillant concocté pour nous par le mental, que de toujours se superposer dans l'expérience et faire écran pour étiqueter la perception et ce, même de façon tout à fait transparente...

    Car si l'on regarde vraiment à partir de l'Espace tout s'y dissout. Et si une souffrance revient ce n'est jamais tout à fait la même. c'est le mental, la mémoire qui vous dit que c'est la même...

    Belles éclosions à vous Sylvie

    Dan

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  5. Dans l'expérience directe voulais-je dire

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  6. Personnellement, peu m'importe les doutes et les tergiversations, tout ici m'éclaire. Donc simplement Merci...

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