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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

mardi 14 janvier 2020

La solution au problème

La solution au problème



"La solution au problème de la vie se remarque à la disparition de ce problème. N'est-ce pas là la raison pour laquelle des hommes pour qui le sens de la vie est devenu clair au terme d'un doute prolongé n'ont pu dire ensuite en quoi consistait ce sens ?

J'avais longuement médité sur cette phrase digne d'un koan de la tradition zen, du philosophe contemporain Wittgenstein, qui aime jouer avec les paradoxes, pendant mes études de philosophie. Mais mon mental trop confiné encore, à l'époque, sur une certaine forme de logique linéaire, ne put la comprendre que plusieurs années plus tard, lorsqu'il avait suffisamment macéré dans la source silencieuse dont il est issu.

Encore que, parler de compréhension, à ce niveau d'évidence, peut de surcroît prêter à confusion.

Quand j'entrais dans le cabinet d'ostéopathie de Frédéric Moreau, mon cœur était souvent lourd ou déchiré de contradictions, le cerveau électrisé par des luttes internes, le corps épuisé par de pénibles et inutiles contractions. J'étais comme un instrument désaccordé, et sentais sourdre en moi un manque inexprimable qui parfois, surtout les premières séances, confinait à une sorte de désespoir.

Et, comme par miracle, à chaque rencontre, depuis la première séance en 1994, aussitôt en sa présence, j'entrais en résonance avec une densité silencieuse et guérisseuse qui faisait immédiatement taire mon mental. J'étais alors dans l'incapacité de penser. Je ne comprenais rien à ce qui se passait et encore moins ce qu'il me disait. Pourtant à un autre niveau tout était évident, le silence, les mots, le toucher, le regard. À un niveau très profond, je savais que quelque chose d'extraordinaire était en train d'œuvrer pour une guérison depuis les coulisses.

Lorsque le corps s'allégeait et s'éclairait de l'intérieur, les mots et les métaphores qui sortaient de son chapeau de maître iconoclaste me semblaient soudain d'une clarté fulgurante, comme si un parfait étranger me parlant au travers d'une langue absconse se fut soudain mis à parler avec ma langue maternelle.


Pour la première fois de ma vie, j'avais le sentiment d'être profondément compris.

Au sortir de son cabinet, je me sentais chaque fois miraculeusement revigoré. Mon esprit était calme et une vigilance d'une intensité inhabituelle prévalait. Un souffle de nouveauté fulgurait dans tout mon être. Je vibrais alors d'une joie émerveillante que j'attribuais à ses pouvoirs magiques.

Je me souviens alors que quelques minutes ou heures après la séance, le mental se mit à vouloir comprendre comment un fil d'Ariane avait pu me mener de cet état de souffrance à cette incroyable Plénitude. C'était comme s'il m'avait ensorcelé. Le mental cherchait des repères et des explications.

Je ne voyais pas alors que c’était cette recherche même de contrôle et de sens, qui faisait justement s'éloigner à nouveau la saveur éprouvée auprès du maître, comme l’émerveillement ressenti avec la madeleine de Proust va décroître au fur et à mesure que le héros de la Recherche du Temps Perdu se met à vouloir en comprendre l’origine et saisir le pourquoi du pourquoi.

Néanmoins, c’est également ainsi que naissent les histoires, les grandes œuvres littéraires et, que se maintient la Maya, ce voile de l’illusion qui fait que l’Unité semble à nouveau nous échapper.

C'est comme si la vie à chaque instant offrait un choix unique et fatal : penser la vie ou sentir la vie.

Et, si l’absence de sens était en réalité le sens ultime ? Alors qu'une brèche lumineuse dans ma carapace me donnait à goûter le paradis de l'ici et du maintenant, le mental cherchait aussitôt à le colmater et m'en éloignait à nouveau.

Aussitôt la paix profonde éprouvée, le mental reprenait le dessus pour à tout prix baliser un chemin de retour vers l’inespérée, ignorant du fait que le mécanisme de voilement se maintenait justement à cause de ce désir de connaissance.

Toujours ce foutu serpent, cette pomme de discorde, ce péché originel en chaque Homme qui consiste à chercher la paix là où elle n’est pas.

C'est le genre de cercle vicieux dans lequel tout chercheur de Vérité semble se piéger lui-même et je n'ai pas fait exception à la règle. 

Ce que je vivais auprès de Fred, était en somme de l'étonnement, du pur étonnement, cet étonnement qui toujours culmine dans l'étonnement d'être. Car au fond, il ne jouait sur la scène de ma vie que celui de miroir de l'Un, afin qu’en lui ma propre Présence pût miraculeusement se refléter.

Mais, comme nous le rappelle Hegel, le philosophe allemand : "devant l'étonnement, qui est l'état le plus haut et le plus sacré qu'un humain puisse atteindre, l'adulte se comporte la plupart du temps comme un petit enfant se voyant pour la première fois dans un miroir et le retourne aussitôt pour voir ce qu'il y a derrière".


Or, comme vous pressentez déjà, la volonté de comprendre l'étonnement, est en réalité un parfait antidote à l'étonnement. Et, sans étonnement, la vie ne perd-elle pas sa saveur ?

Que recherchons nous derrière cette apparente recherche d'éveil spirituel, sinon le bonheur ? Et, qu'est-ce que le véritable bonheur, sinon cette faculté initiale d'étonnement qui tonne en tout Homme ? Être étonné ou ne pas l'être, telle me semble aujourd'hui être l'unique question !

Alors comment s'étonner en permanence lorsque tout l'univers est sans cesse mesuré, étiqueté, comparé, critiqué, justifié, conceptualisé à la virgule et au comma près ? L'apparent savoir, notre fallacieuse prétention à savoir, qui n'est que le résultat de la peur de l'instabilité et notre désir irrépressible de maîtriser du chaos de la Vie, n'est-elle pas justement cela qui nous éloigne de la Vie que nous sommes ?

Alors, si vous ne vous étonnez plus, si les filtres des apparents savoirs ont à nouveau embué votre regard, que faire ?

ÉTONNEZ-VOUS DE NE PAS VOUS ÉTONNER ! Car, c'est tout de même étonnant de ne pas s'étonner, non ?


Vous remarquerez que pour l'étonnement, il en va de même que pour le senti. Cela précède toute perception. Dés lors, tout se simplifie, car de même que vous pouvez vous étonner de ne pas vous étonner, vous pouvez sentir ce que cela fait de ne rien sentir.

L’étonnement est le chemin le plus direct vers votre vraie nature déjà présente.

« Au lieu de chercher ce que vous n’avez pas, trouvez ce que vous n’avez jamais perdu » disait Nisargadatta Maharaj !

Ainsi, vous vous désemberlificotez instantanément de l'apparent cercle vicieux qui se révèle soudain n'avoir jamais réellement existé.

Et la phrase de Wittgenstein fait alors soudain sens :

"La solution au problème de la vie se remarque à la disparition de ce problème. N'est-ce pas là la raison pour laquelle des hommes pour qui le sens de la vie est devenu clair au terme d'un doute prolongé n'ont pu ensuite dire ensuite en quoi consistait ce sens ?

Et, pour lot de consolation ultime, je vous livre cette phrase cadeau de Maître Eckhart (mais je m'emballe, peut-être ?) par lequel il termine son merveilleux texte "De la Pauvreté en Esprit".

Celui qui ne comprend pas ce discours, que son cœur ne s'en préoccupe pas ; car aussi longtemps qu'on n'a pas grandi à la mesure de cette vérité, on ne comprendra pas ce discours. Car c'est une vérité non réfléchie qui est sortie du cœur de Dieu, immédiatement ! Puisse nous être départie une vie où nous éprouvions cela nous-mêmes éternellement, qu'à cela Dieu nous aide ! Amen.

Maître Eckhart ( De la Pauvreté en Esprit )


NB : Un prochain stage de 9 jours auront lieu à Paris en mars, contactez-moi pour fixer une date et vous inscrire. Il y a maximum 8 participants afin que l'aspect individualisé de l'accompagnement soit préservé.

Un stage de trois jours aura probablement lieu début Mars également.

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