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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

mardi 21 octobre 2025

La métaphore du rêve


Il y a, dans la non-dualité, une métaphore qu’on retrouve partout : celle du rêve. Non pas pour dire que le monde est faux, mais pour montrer à quel point il est vivant quand on réalise qu’il n’y a que la substance du rêve et la conscience qui le rêve.


Quand on rêve la nuit, tout semble solide. Le corps qui court, la peur qui contracte, la joie, les visages des autres personnages, les paysages, tout paraît distinct. Pourtant, au réveil, on comprend que rien de tout cela n’existait séparément. Le rêve entier, dans son apparente cohérence, n’était fait que d’une seule et même substance : la conscience du rêveur. Il n’y avait pas d’arbres, de rues ou de voix réelles, il n’y avait pas d’autres, uniquement la texture du rêve, la présence unique se manifestant sous d’innombrables formes.


C’est ce que la non-dualité appelle reconnaître la substance du monde. De même qu’un rêve ne peut exister en dehors de la conscience qui le rêve, le monde ne peut exister en dehors de la présence qui le perçoit. Tout ce que nous voyons, sentons ou pensons est fait de cette même conscience, comme les vagues sont faites d’eau. Quand on s’éveille, on ne découvre pas un autre monde, on découvre que tout était déjà cela.


Dire que le monde est un rêve ne veut donc pas dire qu’il est une illusion vide de sens. Cela signifie qu’il n’a pas d’existence indépendante. Il n’est pas quelque chose qui se tiendrait en face de nous, comme séparé de nous. Il est l’expression même de la présence, la façon dont la Présence se manifeste, sa danse, sa saveur.


Dans le sommeil, la Conscience se rêve elle-même en mille images. Dans l’état de veille, elle continue de se rêver, mais sous une forme plus cohérente, plus lente, qu’on appelle « réalité ». Et dans l’éveil, elle se reconnaît comme ce qui rêve, comme la paix immobile au cœur de chaque forme changeante.


Ce n’est pas que le monde disparaisse, c’est plutôt qu’il se révèle comme étant fait d’une seule et même transparence. Il n’est plus un poids à porter, une contrainte avec laquelle il faut composer ou une menace à réduire, mais empli de présence à éprouver et d’une beauté à contempler. Ce que nous prenions pour des murs devient passage, ce que nous croyions solide devient lumière.


Alors la question n’est plus : « Ce monde est-il réel ou illusoire ? », mais plutôt : « Quelle est la substance de ce monde ? »

Et quand la réponse se dissout dans le cœur, il ne reste que Cela : le rêve vivant de la conscience, sans rêveur séparé.

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