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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

lundi 13 octobre 2025

Les deux grandes voies pour cesser de souffrir

 


On peut dire qu’il y a deux grandes voies pour répondre à la souffrance. La première, très connue dans l’Advaita Vedanta, c’est la Voie du Questionnement de notre essence, popularisée par Ramana Maharshi et la fameuse Investigation du Soi. On se demande : Qui suis-je ? Quelle est mon véritable soi ? Ou (je préfère nettement ce questionnement-ci : « Qu’est-ce qui est conscient de mon expérience ? » 

Et l’on découvre que toute souffrance vient de l’identification erroné à une identité séparée. La souffrance est toujours in fine une simple erreur identitaire. Cette voie est essentielle, directe, efficiente mais pour beaucoup, elle peut constituer, de façon consciente ou inconsciente un contournement spirituel : on essaie d’échapper à la douleur émotionnelle ou à l’expérience désagréable en se réfugiant dans une compréhension intellectuelle ou dans une mise à distance de la douleur par un détachement. 


C’est pourquoi j’aime introduire d’abord ce qu’on pourrait appeler la Voie du Sentir, qu’on retrouve dans le tantrisme cachemirien et que j’ai approfondi pendant une vingtaine d’années auprès de mon maître vivant Frédéric Moreau. 

Ici, l’invitation est radicalement différente : elle consiste au contraire à tourner notre attention vers l’émotion, vers la contraction, vers la souffrance ou la colère elle-même. 

Mais attention : pas pour qu’elle change, pas pour qu’elle se dissolve, pas comme une technique pour se sentir mieux, mais simplement pour demeurrr en tant que l’Ouvert, sans condition, à ce qui est déjà là.


Et c’est là que ça devient subtil. Parce que, quand vous êtes vraiment prêt à rester avec une sensation inconfortable sans rien attendre, quelque chose s’ouvre. La souffrance se défait d’elle-même. Mais plus profondément encore : ces émotions, ces résistances, ces douleurs, portent en elles-mêmes l’impression même d’être un “moi” séparé. Elles apparaissent dans le corps comme des tensions, des contractions énergétiques. En restant simplement avec elles, patiemment, sans agenda, elles se détendent, elles se dissolvent, et avec elles, le sentiment de séparation se dissout aussi.


La Voie du Sentir demande souvent plus de temps, plus de patience que la Voie de l’Investigation du Soi ou de la connaissance.

Mais elle est précieuse, parce qu’elle va jusqu’au bout. Elle ne laisse rien de côté. Elle intègre le corps, les émotions, les énergies bloquées, et permet à la reconnaissance de notre vraie nature de «  descendre jusque dans la chair ».


Alors oui, il y a pourrions nousdire Grosso modo deux voies de réalisation de notre vraie nature. 

La Voie de la Connaissance et de l’investigation du Soi, qui éclaire notre identité véritable, et la Voie du Sentir, qui défait doucement les nœuds du sentiment de séparation dans le corps. 

Pour beaucoup, c’est seulement en pratiquant assidûment ces deux voies que la libération devient complète, vivante, et qu’elle imprègne toute notre expérience.


Amor Fati 

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