Le satsang signifie littéralement « se rassembler autour de la vérité ». Le mot vient du sanskrit, sat veut dire « vérité », « ce qui est réel » ou « ce qui est », et saṅga signifie « compagnie », « association » ou « rassemblement ». Traditionnellement, le satsang désigne un moment où des chercheurs se réunissent avec un maître ou un enseignant pour écouter, poser des questions et être guidés vers la reconnaissance de leur vraie nature.
Le satsang imite le jeu de la vie. Il est fondé sur des questions et sur des réponses. Tout est jeu dans la vie, et le satsang aussi est un jeu, mais un jeu avec des règles particulières. Traditionnellement, les questions sont censées venir d’un sentiment de confusion, de doute, d’insatisfaction, d’un être humain qui se croit séparé des autres et du monde, et qui est aux prises avec l’expérience du manque. Et les réponses, elles, ne sont pas données pour rassurer ou pour offrir une certitude de plus à la pensée. Leur rôle est plus subtil, elles visent à ramener celui qui questionne vers un questionnement plus radical, vers la source même de son identité, vers ce qui, en lui, observe la confusion et le doute.
Au cœur du satsang, celui qui mène le dialogue se reconnaît Lui-même et est censé maîtriser l’art du vidyā‑vṛtti (terme sanskrit), c’est à dire la formulation de l’informulable.
Les mots ne sont pas la vérité elle-même, mais des techniques habiles, ou des pointeurs non duels pour la suggérer ou pour l’indiquer, comme un panneau indicateur pour donner la direction et inviter la conscience à se libérer de ce qu’elle n’est pas et à quoi elle a momentanément semblé s’identifier.
Question et réponse ne sont plus alors des objets séparés, elles deviennent des vagues d’une même mer, expressions de la même substance qui est l’espace de conscience.
Pour illustrer cela, on peut reprendre la métaphore de Ramana Maharshi, les mots ou concepts que l’on utilise dans le satsang sont comme des échardes, chaque écharde tente d’enlever une autre écharde plantée dans la main par exemple. C’est-à-dire que chaque mot énoncé dans le Satsang cherche à déconstruire un mot, une croyance ou un concept auquel nous nous accrochons et qui semble voiler la présence. Une fois que l’écharde qui était plantée dans la main a été enlevée par l’autre écharde, les deux sont jetées pour ne pas se blesser avec la première.
Il n’y a plus rien à retenir, plus rien à manipuler, le geste a libéré la main de toute blessure, et avec elle, la Présence peut soudainement non pas se percevoir elle-même mais réaliser l’évidence de sa propre nature de conscience. Ainsi, les mots utilisés dans le satsang ne doivent jamais devenir eux-mêmes des objets ou concepts auxquels on s’accroche, sinon on retombe dans le piège de l’objectivation de la réalité ultime.
C’est pourquoi les mots d’un satsang ne fonctionnent pas comme ceux d’une conversation ordinaire. Dans le quotidien, une question appelle une réponse qui clôt la boucle, « Où as-tu mis la clé ? », « Dans le tiroir ». Mais dans le contexte du satsang, il ne s’agit pas de fermer la boucle, il s’agit de l’ouvrir. Ce que l’on cherche ici n’est pas la clé, mais la main qui cherche, pas la réponse qui apaise pour un moment, mais le « retournement » qui fait voir qu’aucune question n’était séparée de la réponse depuis le début.
Comme le disait Héraclite : « Dans le cercle du temps, le passé et le futur se rejoignent. »
Alors, un étrange paradoxe apparaît, les questions et les réponses semblent jouer à se poursuivre l’une l’autre, mais en vérité elles surgissent du même lieu, elles sont de la même texture, et elles retournent au même silence. Quand on perçoit cela, on comprend que ce qui importe, ce n’est pas la justesse des mots, leur logique ou leur cohérence, mais ce qu’ils dévoilent de l’espace en lequel ils apparaissent, par lequel ils sont connus et ultimement duquel ils sont faits. Même une question maladroite ou une réponse bancale peuvent être l’occasion de révéler la Conscience dont elle avait émergée et faire cesser la croyance et l’impression d’être séparé.
On découvre alors que le satsang n’est pas seulement une série de dialogues, mais une sorte de miroir vivant dans lequel chacun peut redécouvrir sa vraie nature.
À travers l’aller-retour des paroles, ce qui se révèle, c’est ce qui précède toutes les paroles. C’est une reconnaissance partagée, presque un rappel collectif, tout ce qui se dit, tout ce qui se pense, tout ce qui se sent, ne sont qu’expressions d’une seule et même réalité. Et dans ce miroir, chacun est invité à voir que sa confusion n’était pas un obstacle, mais déjà une manifestation de cette Présence.
C’est ainsi que le satsang, tout en ressemblant parfois extérieurement à une simple conversation, est en vérité une plongée dans ce qui est avant la conversation. La question ouvre, la réponse retourne, et ensemble elles dansent pour nous reconduire à l’évidence, il n’y a rien d’autre à trouver que ce qui est déjà là, silencieux et vivant, au cœur même de l’expérience. Et c’est peut-être là la beauté de ce jeu, il n’a d’autre but que de nous ramener à ce que nous sommes avant toute question et toute réponse. Ainsi, le cœur du satsang, tous ces mots, toutes ces conversations, toutes ces questions-réponses qui fusent, et le silence qui prédomine, ne sont là que pour que chacun se rende compte qu’il est déjà ce qu’il cherche.
C’est une rencontre pour se mettre en jeu. Mettre en jeu ce que l’on n’est pas, c’est à dire toutes nos croyances transparentes, nos zones d’ombre, nos angles morts, nos désirs et nos peurs inavouables, et surtout l’attente, qui est souvent inconsciente, l’attente d’autre chose que maintenant, dans l’espoir d’y trouver plus de paix de joie et d’amour qu’offre l’expérience présente.
Si vous avez un fort désir de libération, cultivez-le inlassablement par le questionnement. Remettez sans cesse en question ce que vous nommez la réalité, même ce qui semble évident. « Retourne-toi, le secret est là » nous disait Hui Neng. Voyez que le véritable Je conscient se trouve avant tout ce dont il a conscience.
Vous êtes les bienvenus au Satsang que j’organise de façon environ bi-mensuelle sur place à Paris chez moi dans le 19e ou par Zoom ( no de réunion 830 899 8789). Le prochain aura lieu ce dimanche 19 octobre à 20h.
Chacune de ces rencontres est ouverte à tous et est par principe gratuit. Néanmoins, si vous désirez contribuer au travail effectué pour mettre en ligne les plus de 1000 vidéos, disponibles gratuitement sur ma chaîne YouTube ou les 800 articles sur le blog : eclore-en-conscience.blogspot.fr , vous pouvez le faire sur ce lien PayPal :
https://gmail.us7.list-manage.com/track/click?u=bc1225859ee48fcc146a9de4f&id=4f9a756b66&e=9a7f7d202b
Pour des renseignements sur les séances d’accompagnement individuel ou les stages de we ou de 9 jours, veuillez me contacter par mail adnnn1967@gmail.com
ou par tel au numéros suivant : 0663769081
Pour s’abonner à ma Newsletter et être informé des satsang en direct par zoom (gratuit) et stages à venir, veuillez cliquer sur ce lien et vous inscrire : http://eepurl.com/hnWGVX
Attention elle risque fortement de se retrouver dans les spam au début. Aussi vérifiez les spam puis mettez le mail dans la boîte de réception.
AMOR FATI

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire