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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

vendredi 24 octobre 2025

Qui est Dieu ?

 


Depuis toujours, l’homme cherche à nommer l’inconnaissable. Dans la tradition islamique, Dieu est qualifié par 99 noms, chacun reflétant un attribut, une qualité, un aspect de sa manifestation. Miséricordieux, Sage, Juste, Protecteur, Créateur, Sustentateur, le Très-Haut, le Pacifique, le Pardonneur, le Bienfaiteur, le Tout-Sachant, le Guide, le Pur… Ces noms permettent de saisir quelque chose de l’infini, de se rapprocher d’une compréhension humaine. Et pourtant, il y a un paradoxe : Dieu est effectivement tout cela et bien plus, mais en vérité, Il n’est aucun de ces noms. Chaque nom est une couleur sur la palette, mais la lumière qui les éclaire est invisible. Chaque attribut est une vague sur l’océan, mais l’océan ne se réduit jamais à la vague.


Dans la tradition islamique, ces 99 noms, appelés Asma’ Allah al-Husna, trouvent leur origine dans le Coran et dans un hadith authentique rapporté par Muslim, où le Prophète Muhammad dit : « Dieu possède 99 noms. Celui qui les connaît et les récite entrera au Paradis. » Ces noms ne sont pas seulement des titres, ils représentent des aspects de la réalité divine et des manières d’entrer en relation avec l’infini. Mais le Coran et la théologie islamique insistent sur le fait que Dieu transcende ces attributs. Chaque nom est une fenêtre sur l’infini, mais ne le contient jamais totalement. Les mystiques soufis, comme Ibn Arabi ou Al-Ghazali, parlent de l’unité essentielle de l’être qui sous-tend tous les attributs. Ce que nous nommons, contemplons ou ressentons à travers ces noms reste un reflet de l’Être ultime et non l’Être lui-même.


C’est la voie kataphatique (du grec kataphatikos, affirmatif, qui vient de kataphasis, « affirmation »), une voie affirmative qui tente de décrire ou nommer Dieu à travers ses attributs. Elle nous permet de contempler Dieu et de nous rapprocher de Lui, mais elle nous égare également de façon subtile. Car cette affirmation, aussi puissante qu’elle soit, ne peut contenir l’essence de Dieu ni exprimer pleinement sa réalité. Avant les attributs, avant les qualités, avant la couleur et la forme, Dieu est. Dieu est dans le silence, dans l’être pur, dans le simple fait de « Je suis ». Ce « Je suis » sous-tend toutes les manifestations, toutes les expériences, toutes les nuances, et reste toujours transparent, immuable, au-delà de toute définition.


C’est comme la lumière avant les couleurs, l’écran avant le film, l’océan avant la vague, la feuille blanche avant le roman. C’est la présence immédiate, ici et maintenant, que nous sommes tous capables de reconnaître si nous cessons de nous perdre dans la recherche des formes. Wei Wu Wei parlait de ce « secret ouvert » : il est là, visible et pourtant invisible, connu et pourtant inatteignable par le mental.


Se reconnecter à cette essence, à ce « Je suis », c’est se reconnecter à notre vraie nature et au bonheur véritable. Car le bonheur n’est pas une chose que l’on obtient, il n’est pas un objet, il n’est pas une couleur parmi d’autres. Le bonheur est la reconnaissance de ce que nous sommes déjà, au-delà des désirs, des attentes et des noms. Il est l’évidence de notre nature, le silence qui soutient toutes les vagues, la lumière qui précède toutes les couleurs.


Et derrière la multiplicité des noms, il n’y a en réalité qu’un seul Nom. Les 99 attributs ne sont que des reflets de l’unique source. Car Dieu ne porte qu’un seul nom, celui qu’il se donne lui-même. Lorsque Moïse lui demande : « Qui es-tu ? », la réponse traverse les siècles : « Je suis celui qui est. » C’est le Nom avant tous les noms, la parole avant toute parole, la présence pure qui ne dépend de rien. Dans ce « Je suis » se dissolvent toutes les images de Dieu, toutes les définitions, toutes les prières cherchant un ailleurs. Ce n’est plus un concept à comprendre, mais une évidence à reconnaître en nous mêmes ici maintenant. 

Comment ? En te posant simplement cette question fatidique : suis-je en train d’être ?

Pose toi cette question jusqu’à ce que la réponse oui affleure avec évidence : oui Je suis, Je suis en train d’être, je suis conscient d’être conscient. Car cette connaissance qui est une simple reconnaissance est l’alpha et l’oméga de la recherche spirituelle. 

Et cette reconnaissance nous établit dans la paix, la plénitude et l’amour que nous cherchons dans le monde et les expériences.

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