Dans le Deutéronome, Moïse s’adresse au peuple à la veille de son entrée en Terre promise. Il a rappelé les commandements, retracé le chemin parcouru dans le désert, et il place chacun devant une décision radicale : « J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, afin que toi et ta descendance vous viviez » (Dt 30,19). Le contexte est celui d’une alliance. Choisir la vie, c’est choisir de marcher dans la fidélité au Dieu vivant, que l’on pourrait nomme la Présence, plutôt que de se tourner vers les idoles, la stérilité, la fermeture. Moïse nous invite ici à orienter son cœur vers la source.
Dans une perspective non-duelle, ce « choisir » n’est pas d’abord une décision morale, comme si l’ego devait peser dans une balance le bien et le mal. C’est l’invitation à reconnaître ce qui, en soi, est déjà vie, ce qui précède la pensée du choix. La vie est donnée, la mort est l’oubli de cette source. « Choisis la vie » n’est donc pas une injonction extérieure, mais l’écho intérieur de la présence : au lieu de se perdre dans la dualité du mental, reviens au simple fait d’être, ici, maintenant. Là, la séparation entre vie et mort s’efface.
Dans l’expérience non-duelle, « la vie » dont parle Moïse n’est pas l’opposé de la mort biologique, mais la transparence à ce qui demeure à travers toutes les formes. Choisir la vie, c’est consentir à être ce flux sans propriétaire, c’est s’éveiller à cette lumière de conscience qui ne naît ni ne meurt et par laquelle toute expérience et perception sont connues. C’est là que la parole biblique retrouve une profondeur universelle : chaque instant nous place devant l’apparente alternative, mais le « choix » consiste à cesser de s’identifier à ce qui passe et à se reposer en ce qui est. Alors, vie et mort cessent d’être deux, et la bénédiction devient la simple évidence d’être cette Présence non duelle.
Choisis donc la vie frère et sœur de lumière !
Quand ? Maintenant !
Où ? ici !
Amor Fati

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