Je te propose une expérience simple. Tu es là. Il y a des pensées, des sensations, des sons, des images, des émotions ou des tensions peut-être. Et puis cette question surgit : qu’est-ce qui est conscient de tout ça ? La pensée, la sensation, l’humeur du moment … tout cela est perçu. Mais par quoi est-ce perçu ? Par quoi est-ce que toutes ces perceptions sont connues ?
Laisse une réponse émerger naturellement.
Ça peut dire : moi, la conscience, Dieu, le Soi, je ne sais pas. Mais même cette réponse-là, elle est perçue aussi. Tu es déjà en train de voir la réponse. De l’entendre. De la ressentir. D’en être le témoin immuable.
Alors une deuxième question peut naître, naturellement : d’où vient ce que tu viens de dire ? D’où vient ce “moi” ? D’où vient cette idée de conscience ? D’où vient le sentiment d’exister, ou le fait même de se poser la question ? D’où vient le « je ne sais pas » ou « Dieu »…
Et là… plus rien à quoi s’accrocher. Il n’y a pas de lieu d’où tu viens. Il n’y a pas un point d’origine dans l’espace ou dans le temps où tu pourrais dire : “c’est ici que je suis né en tant que conscience”.
Ce que tu es, ça ne commence pas. Ce que tu es ne peut pas être placé quelque part. Tu ne peux pas te désigner. Tu peux juste te reconnaître. Maintenant.
Pas comme une personne et non plus comme une chose qu’on pourrait définir. Mais comme ce qui est là, toujours là, sans nom, sans image et qui accueille tout ce qui passe.
C’est tout. Pas besoin d’aller plus loin. Deux questions suffisent, parfois, à faire tomber le château de cartes de nos repères mentaux. Et dans cette dissolution, rien n’a disparu. Tout est là, simplement libéré du besoin d’être saisi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire